Clôture de la 2ème Conférence internationale sur Simon Kimbangu
Les conférenciers recommandent une immunité au chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste
• 12 recommandations
• Un titre de docteur honoris causa décerné au Pr. Martial Sinda du Congo Brazzaville par l’Université Simon Kimbangu
• Un diplôme d’honneur décerné au chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, Simon Kimbangu Kiangani
Douze recommandations, un titre de docteur honoris causa décerné au professeur Martial Sinda, du Congo Brazzaville, le premier Noir africain à avoir défendu une thèse sur Simon Kimbangu, un titre d’honneur décerné au chef spirituel et représentant légal de l’Eglise kimbanguiste, une grande carte géographique représentant la route du calvaire du prophète Simon Kimbangu de N’kamba (Bas-Congo) à Elisabethville, l’actuel Lubumbashi, chef-lieu du Katanga, et celle ayant conduit son corps de Lubumbashi à N’kamba pour son inhumation. Voilà le bilan réalisé par la 2ème Conférence internationale sur Simon Kimbangu dont les travaux de 4 jours (24-28 juillet) tenus dans la salle Mama Muilu de l’amphithéâtre du Centre kimbanguiste d’accueil et de conférences à Kinshasa, ont pris fin le jeudi 28 juillet dans la soirée. Dans une ambiance très festive animée par la très puissante et envoûtante Fanfare kimbanguiste (Faki), devant une foule immense des fidèles de cette Eglise internationale.
C’est pratiquement tous les fidèles kimbanguistes de la ville de Kinshasa qui ont pris d’assaut le Centre kimbanguiste d’accueil et de conférences à Kinshasa pour suivre de visu ce que la centaine d’hommes de science venus de tous les coins du monde (Europe, Amérique, Afrique) ont produit durant 4 jours d’une « Conférence internationale très attendue ».
Tout oreilles et tout yeux, ils ont suivi, comme deux personnes seulement, c’est-à-dire attentivement, la lecture par le professeur Obotela des 12 recommandations faites aux uns et aux autres. Une lecture qui était régulièrement interrompue par une salve d’applaudissements pour saluer la pertinence des recommandations faites par ces hommes de science.
Lorsque le modérateur a annoncé la remise du diplôme d’honneur au chef spirituel et représentant légal de l’Eglise de Jésus-Christ sur la terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu (EJCSK), les milliers de fidèles se sont levés comme un seul homme, sous des cris de joie. Quelques séquences de la musique de la Faki ont électrisé le Centre. Il a échu au professeur Elikia M’Bokolo, celui qui a présidé le Comité scientifique et du Comité d’organisation de la Conférence internationale sur Simon Kimbangu (CISK), de réaliser cet acte de grande portée aux yeux des kimbanguistes : la remise du diplôme d’honneur. Le cérémonial qui l’a précédé en a donné une grande valeur religieuse et symbolique. « Les jours passent, mais ne se ressemblent pas en événements », le Pr. Masamba Nkazi a Ngani, recteur de l’Université Simon Kimbangu en a annoncé préalablement les couleurs quelques minutes auparavant dans son mot d’au revoir.
Le diplôme d’honneur reçu, le chef spirituel Simon Kimbangu Kiangani va électriser l’atmosphère, déjà électrique lorsque, d’une voix calme, mais autoritaire et imposante, il va lancer en lingala ces quelques mots « magiques » : « Batata bobuaka kazaka, bamama bobuaka maputa ». Des casques et des pagnes, comme des gros oiseaux multicolores, ont surplombé une foule en délire. Une atmosphère paradisiaque a du coup envahi le Centre.
Message de paix et d’amour
« Aujourd’hui, la CISK nous a réunis. Ce qui nous divisait s’éloigne pour redevenir ce que nous étions. Le monde du mal s’éloigne. Quand un ami est en difficulté, il importe de l’aider… » C’est un message de paix, de réconciliation, d’amour, d’unité que le numéro un de l’Eglise kimbanguiste a adressé, de manière brève, à ses fidèles.
Il va enflammer une atmosphère déjà électrisée lorsqu’il demande aux musiciens de la Faki d’exécuter le morceau « Satana longua » (Satan, dehors !). Les fidèles ne se font pas prier deux fois pour reprendre en chœur ce morceau en accompagnant les musiciens. « Que Satan sorte, qu’il s’en aille. Chez nous, il n’a aucune place », lance celui que les kimbanguistes aiment appeler affectueusement « Papa ». « Dans leurs discours, les professeurs nous ont demandé d’améliorer N’Kmaba. C’est le travail de nous tous. Aimons-nous en reconnaissant Dieu. Et lorsque nous allons lui demander quelque chose, il va nous donner », conclut Papa Simon Kimbangu.
Auparavant, par son directeur de cabinet, qui a lu son mot, Simon Kimbangu Kiangani a exprimé sa reconnaissance et ses remerciements à l’endroit du président Joseph Kabila pour avoir accepté le patronage de la Conférence, pour avoir souligné le rôle joué par Simon Kimbangu, l’avoir élevé au rang de héros national et lui avoir décerné, à titre posthume, la médaille de Grand cordon des Ordres nationaux.
Il a en outre loué le travail réalisé par les hommes de science avec la CISK, qui, selon lui, « va permettre de mieux connaître Simon Kimbangu dans sa philosophie de développement intégral de l’homme noir. »
Des messages de soutien et de félicitations à l’endroit de l’Eglise kimbanguiste ont été également adressés notamment par le vice-ministre angolais de la Culture, Cornelio Caley, qui a reconnu que la tenue de cette Conférence « marque un pas de notre histoire », tout en félicitant ses organisateurs et l’USK, au nom de la ministre angolaise de la Culture et du chef de l’Etat angolais.
Quant à la Dr Sheila Walker, historienne nord-américaine et afrodescendante, elle s’est exprimée en ces termes : « Je suis très impressionnée par l’organisation de l’Eglise kimbanguiste. Je pense que les recommandations vont porter des fruits et que l’Eglise kimbanguiste va occuper la place qui lui revient dans le monde ».
La réussite de la CISK ne passe que par le suivi qui doit être fait des recommandations. Aux uns et aux autres de les appliquer pour que ce grand forum international, le second à avoir été organisé, après celui de 2006, dont bien des recommandations sont encore lettre morte à ce jour.
Kléber Kungu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire