jeudi 18 août 2011

Les députés pris dans leurs propres discours démagogiques

Les députés pris dans leurs propres discours démagogiques
A malin, malin et demi. Le compte à rebours a déjà commencé chez tous ceux qui la règle internationale veut que pour accéder au pouvoir, il faut passer par la voix de ceux qu’on appelle électeurs. Les députés nationaux et provinciaux sont aujourd’hui pris dans leurs propres discours démagogiques, alors que leur séjour aux assemblées n’est plus que question de semaines.
A quelque 3 mois des élections, un seul message circule entre ceux qui se disent aujourd’hui floués par ceux à qui ils ont donné le pouvoir en leur offrant leurs voix en 2006 : « plus question de donner des voix à tel ou tel député. Ils n’ont rien fait pour nous qui les avons élus, sinon se battre pour leurs émoluments », entend-on presque dans toutes les bouches de ces faiseurs de rois qu’est le peuple souverain.
Et pourtant, par-ci par-là, nos honorables – qui n’ont pas fait honneur à leur rang – ont fait quelques actions d’éclat : construction d’une passerelle, dons de toute sorte (fournitures scolaires, outils aratoires, médicaments, tôles, sacs de ciment, antennes paraboliques, postes téléviseurs…) en faveur de leurs électeurs au nom desquels ils ne cessent de parler démagogiquement et faussement. Les chaînes de télévision étant leurs médias de prédilection.
Mais pourquoi le peuple souverain a retiré la confiance qu’il a placée en ceux qu’il a envoyés au Parlement pour défendre ses intérêts, en dépit des dons et autres ‘’générosités’’ dont il a bénéficiés de leurs part ? Est-ce insuffisant ?
La vraie raison est à chercher ailleurs. C’est que les députés qui, peut-être en raison de leur ignorance ou de leurs discours démagogiques, ont fait croire à leurs électeurs, pendant la campagne électorale et durant la législature, une fois élus, ils allaient résoudre tous ses problèmes sociaux, particulièrement. Ce qui n’est que de la démagogie.
La réalité est tout autre. Dans aucun pays au monde, les problèmes de la population ne sont résolus par les députés. Leur travail n’étant pas celui-là.
Ce qui se passe dans les pays africains, particulièrement en République démocratique du Congo (RDC), est tout à fait autre chose. Ici, les députés, à tous les niveaux, cherchent à tromper leurs électeurs naïfs dans leur majorité, en leur faisant croire que c’est eux la solution immédiate à leurs problèmes. La solution au problème de courant électrique ? C’est eux. Faudra-t-il arriver à approvisionner toutes les communes de la ville en eau potable ? Il faut les consulter. Un tronçon routier est impraticable à cause d’un pont emporté par des eaux de pluie ? Les députés le répareront…Les exemples sont légion.
La vérité est qu’il ne revient pas à un député de faire tous ces travaux. C’est à l’exécutif – provincial et national – que revient la lourde tâche de s’occuper de tous ces problèmes socio-économiques. En termes clairs, c’est le gouvernement qui s’occupe de la construction des routes, des écoles, des hôpitaux, de leur réhabilitation, d’électrifier les villages et les villes, d’assurer l’approvisionnement de la population en eau potable…
Forte des promesses de ses élus, la population s’est rendue compte aujourd’hui que bien de ces promesses restent lettre morte, 5 ans après. C’est que les députés n’ont pas joué convenablement leur rôle. Qui consiste à légiférer et à contrôler l’exécutif.
En effet, lorsque l’exécutif n’arrive pas à satisfaire aux besoins de la population, il revient aux élus du peuple de l’interpeller au cours d’une séance plénière pour lui arracher des explications sur son travail. Et lorsqu’un gouvernement ne parvient pas à convaincre les députés, les élus du peuple ne doivent pas hésiter à sanctionner son incompétence.
Au cours du mandat qui est en train de prendre fin, les députés et les différents gouvernements que nous avons vus défiler nous ont montré de toutes les couleurs, jusqu’à une complicité coupable.
Les séances plénières de l’Assemblée nationale, durant la première législature, nous ont offert de belles scènes d’interpellations au cours desquelles nous avons vu des députés, perchés à la tribune, s’égosiller pour montrer l’incompétence des ministres. Dans notre naïveté verte, nous nous disions que s’en était fini avec ces incompétents. Grande fut notre surprise en apprenant que les interpellés, par un tour de passe dont seuls les députés et les ministres étaient détenteurs, venaient de l’échapper belle, à l’issue des votes qui montraient la complicité des uns et des autres. Il paraît que les loups n’ont pas l’habitude de se manger entre eux. Ces interpellations n’étaient en réalité que des scénarios pour endormir le peuple. Alors que l’incompétence de ces gouvernements était visible même auprès d’un élève de primaire, les interpellations des ministres que les députés ont initiées n’ont abouti à rien, sauf à donner un semblant de travail.
Cinq ans après, les choses étant ce qu’elles sont, c’est-à-dire peu favorables à ceux qui ont envoyé les leurs à l’Assemblée nationale pour défendre leurs intérêts, les députés n’ont plus de discours, le peuple souverain étant avisé.
Il faudra donc d’autres têtes pour faire évoluer favorablement les choses lors des élections de 2011. Cependant, connaissant ce que l’homme congolais, je crains que nous ayons, à la prochaine législature, des Dupont qui vont remplacer des Dupond.
Kléber Kungu

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