jeudi 18 août 2011

Les tuberculeux sans médicaments

République démocratique du Congo
Les tuberculeux sans médicaments
Les malades tuberculeux sont en émoi : depuis deux mois, les centres de traitement des tuberculeux sont en rupture de stock de médicaments contre cette affection. C’est notamment le cas à Bukavu au Sud-Kivu et à Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental, a indiqué, dimanche 7 août, le directeur du programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), Dr. Jean-Paul Okyata, cité par Radio okapi.net. Une rupture due au manque d’approvisionnement de médicaments.
De son côté, le médecin coordonnateur provincial du programme contre la tuberculose du Kasaï-Oriental souligne que les anciens malades sont normalement soignés, mais la rupture de stock pénalise plutôt les nouveaux malades.
Au Sud-Kivu, la situation est plus qu’inquiétante, où 2 242 tuberculeux enregistrés entre janvier et juin 2011 ne sont pas soignés faute de médicaments. « La moitié de ces malades, non soignés, sont susceptibles de développer la tuberculose multi résistante qui nécessite un traitement prolongé et très coûteux », selon un spécialiste, cité par la radio onusienne. Selon lui, cette situation peut occasionner une grande contagion.
Toutefois, Dr Jean-Paul Okyata assure qu’une quantité de médicaments est déjà disponible:
«Il y a une semaine, on a reçu une partie des médicaments qu’on avait commandée. Nous commençons déjà à livrer les médicaments sur le terrain.»
Depuis quelques mois, la situation sanitaire en République démocratique du Congo est fort inquiétante avec la résurgence de certaines maladies jadis endiguées, comme le choléra, la tuberculose, la rougeole et la poliomyélite.
Le vendredi 4 août, des représentants de l’OMS et de l’Unicef ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation épidémiologique de la RDC, lors d’un café de presse organisé par Ocha. Ils ont mis la presse devant une évidence : le choléra, la poliomyélite, la rougeole et ce qu’ils ont appelé d’ « autres événements de santé », notamment la méningite à Kasongo Lunda, la fièvre Ebola à Dungu, Province Orientale et la fièvre hémorragique au Katanga,font encore des victimes parmi les populations en RDC, en dépit des efforts inlassables que mènent les humanitaires et le gouvernement congolais. Les provinces les plus touchées sont la Province Orientale, le Bandundu, l’Equateur, Kinshasa (le choléra), le Bas-Congo, le Bandundu, le Kasaï occidental, le Katanga (la poliomyélite), le Sud-Kivu et le Katanga (rougeole).
Comparée à la situation de 2010 (84 cas), l’évolution de la poliomyélite de 2011 connaît une diminution avec 64 cas détectés. Les humanitaires ont déployé d’intenses activités de vaccination sur l’ensemble de la RDC.
Quant à la situation de l’épidémie de la rougeole, cette maladie s’est déclarée comme épidémie depuis mars de cette année. Des mesures de la lutte contre cette maladie ont été telles que 64% seulement de couverture ont été assurés contre 80% présenté comme le minimum de couverture attendu. Cette épidémie est notée dans 5 provinces, y compris trois autres contaminées.
Parti depuis mars 2011 de Kisangani, Province Orientale, le choléra a suivi le long du fleuve Congo, avant d’atteindre le Bandundu (avec 7 zones de santé affectées), l’Equateur (20 zones de santé affectées) et Kinshasa (18 zones de santé touchées).
Sur tout l’ensemble du pays, 4 639 cas ont été détectés pour 7% de létalité. On note aussi que cette épidémie, jadis éradiquée, est toujours en pleine évolution dans deux provinces (Equateur et Kinshasa).
En dépit du danger que représentent toutes ces maladies, particulièrement le choléra, le gouvernement semble ne pas s’occuper de la sensibilisation de la population. En effet, les efforts du gouvernement devraient être concentrés sur cette sensibilisation pour mettre la population en garde contre tout risque à prendre en cas de négligence sur les mesures hygiéniques à observer quotidiennement.
Le risque est d’autant plus grand que d’ici à quelques semaines, c’est le retour des pluies. Kinshasa et ses habitants étant ce qu’ils sont et ce qu’ils font, la crainte d’une propagation rapide des épidémies est fort à redouter.
Kléber Kungu



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