mercredi 3 août 2011

Sheila Walker : « La culture africaine est à la base de la culture des Amériques »

Conférence internationale sur Simon Kimbangu
Sheila Walker : « La culture africaine est à la base de la culture des Amériques »
Sheila Walker, historienne et ancienne professeure dans plusieurs universités américaines, afrodescendante, a soutenu que la culture des Amériques tire son origine de celle de l’Afrique. L’esclavage et la traite négrière ont contribué dans une large mesure à influencer cette situation. En effet, 45% des Afrodescendants sont venus de l’Afrique centrale.
Tout en soutenant que la culture africaine est bien présente en Amérique, Sheila Walker signale également que la démographie de base du continent américain est africaine. « Il y a eu 500 à 600 millions d'Africains qui sont présents dans le continent ».
Dans le domaine de la technologie, Sheila Walker dément ceux qui soutiennent que les Africains n'ont rien apporté en ce sens. Pour elle, le premier transfert de technologie aux Etats-Unis est venu des Africains. Elle souligne, en ce sens, que la technologie du riz découverte sur les rives de la Sénégambie a été, par la suite, exportée aux Etats-Unis.
En outre, l’historienne a soutenu que beaucoup de noms se retrouvent aussi bien dans la langue américaine que dans les langues d’autres pays, faisant remarquer que Congo, Angola entre autres sont les noms les plus utilisés aux Amériques.
Par ailleurs, Sheila Walker a souligné l’importance des Eglises indépendantistes dans l’émancipation des Afrodescendants, tout en relevant que l’Eglise a plusieurs objectifs sociaux, économiques, politiques. Lieu de perpétuation de la tradition africaine et lieu d’entretien de la musique, voilà les deux fonctions de l’Eglise, selon Sheila Walker.
Cependant, avec la sensibilisation qu’il y a eu au sein des Afrodescendants, il s’est créé un mouvement des rassemblements depuis 1967. Cela s’est concrétisé par les nombreux festivals organisés par-ci, par-là, notamment au Congo Brazzaville Fespaco).
Soutenant son idée sur laquelle Sheila Walker est revenue, elle a déclaré qu’ « on se connaîtra sans se connaître », tiré d’un poème. « Sans venir en Afrique, sans voyager, a-t-elle avoué, je n’aurai jamais compris la société africaine aux Amériques». Dans un appel d’interpellation, elle a invité l’Afrique à comprendre « son rôle dans la création du monde atlantique ».
En termes plus clairs, les Africains doivent comprendre qu’ils ont contribué énormément dans la création du monde, contrairement aux clichés négatifs faits constamment sur eux, comme quoi, ils n’y ont rien apporté.
L’ethnologue en voie de devenir cinéaste, comme elle l’a déclaré elle-même a laissé à ses frères et sœurs Africains un message d’espoir. « Nous allons revenir pour reconstruire l’Eglise ». En attendant, elle a annoncé avoir apporté des livres.
A tout prendre, le message de Sheila Walker est une interpellation à l’endroit des Africains pour qu’ils puissent connaître ce qu’ils sont réellement, pour montrer ce qu’ils ont apporté à la culture atlantique. Les Africains ne doivent plus continuer à se minimiser car leur contribution à la marche de ce monde est grande. Comme quoi, « la culture africaine est à la base de la culture des Amériques ».

Kléber Kungu

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