lundi 7 janvier 2013

Roger Lumbala, vice-président de la délégation du M23

Pourparlers de Kampala Roger Lumbala, vice-président de la délégation du M23 Ce que Roger Lumbala a toujours nié pendant plusieurs mois n’être « pas du M23 » et « pas en contact avec le M23 », alors que Kinshasa l’accusait le 11 septembre 2012 d’avoir « non seulement séjourné à Kigali mais a surtout reçu mission de rejoindre les rebelles du M23 afin d’en donner une couleur nationale », est sorti au grand jour, après que lui-même a déclaré publiquement être du M23. Il est arrivé vendredi 4 janvier à Kampala (Ouganda) dans la délégation d’une trentaine de personnes en qualité de « vice-président de la délégation ». Le leader du Rassemblement congolais pour la démocratie/National (RCD/N, opposition) était jeudi 3 janvier à Bunagana (Nord-Kivu) aux côtés du chef politique du M23 Jean-Marie Runiga qui menaçait d’« aller très loin » et de recourir aux « armes » si le président Joseph Kabila « ne veut pas un cessez-le-feu ainsi que des négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa ». « La rébellion de la République centrafricaine nous a beaucoup inspirés par rapport à ce qui se passe au pays. Nous ne ferons que suivre l'exemple de ce qui se passe en Centrafrique », a-t-il promis, arguant que « les rebelles du Séléka revendiquent aussi l'application d'accords de paix non respectés ». Une arrogance digne d’un aveuglement sans borne ! Donc, en un mot comme en mille, Roger Lumbala a officiellement rejoint le M23, affichant ainsi au grand jour ses couleurs et son camp. C’est le 1er janvier que les dirigeants rebelles ont officialisé son ralliement en marge d’une cérémonie d’échanges de vœux tenue dans leur fief de Bunagana. A en croire certaines sources, Roger Lumbala aurait reçu la mission des Rwandais de « déstabiliser la RDC en synergie avec le M23, l’ex-colonel Jules Mutebusi, l’ancien gouverneur RCD/Goma du Sud-Kivu Chiribanya Chirimwami et l’ex-capitaine Amuli alias Yakutumba. » Le député national Roger Lumbala a affirmé, dans une interview accordée à Jeune Afrique, s’être associé au M23 pour rétablir de bons rapports avec les pays voisins de la RDC. Comme si le seul moyen d’aider son pays à rétablir de bons rapports avec ses voisins c’est de faire alliance avec les assassins de ses compatriotes et s’il est la seule personne capable de réaliser une telle mission. Niant n’avoir pas adhéré au M23, il a affirmé soutenir les rebelles du M23 dont il se sent plus proche puisque ceux-ci font leurs les revendications de l’opposition politique congolaise, notamment sur le scrutin présidentiel du 28 novembre 2011 couplé aux législatives. Comme pour avaliser les exactions de ses amis du M23 en lavant en même temps le Rwanda et l’Ouganda de tous les maux dont ils sont accusés par les experts de l’Onu, la RDC ainsi que d’autres ONG internationales, Roger Lumbala n’a pas hésité à déclarer qu’il n’y avait pas d’agression de ces deux pays frontaliers de notre pays la RDC », arguant que s’il en était ainsi Kinshasa n’aurait pas accepté de garder à ce jour les ambassadeurs congolais dans ces deux pays et les ambassadeurs de ces deux pays à Kinshasa. Lundi 31 décembre, le Conseil de sécurité de l'Onu a sanctionné le M23 d'un gel de ses avoirs et d'une interdiction de voyager. Et il a ajouté à la liste des individus déjà ciblés Jean-Marie Runiga et Eric Badege, présenté comme un commandant du M23 soupçonné d'exactions contre des femmes et des enfants. A cette sanction, le chef politique du M23 a réagi. « On tue les gens en Syrie, et partout dans le monde, mais les Nations Unies n'ont jamais sanctionné (...). Mais nous, qui n'avons rien fait à la population, on nous sanctionne. Ce n'est pas correct, a dénoncé Jean-Marie Runiga, alors que l'Onu et des ONG accusent le M23 de graves exactions (viols, assassinats, pillages...). Depuis mai dernier, l'armée congolaise combat les rebelles du M23, forts de quelque mille hommes, dans le Nord-Kivu, une province riche et instable. Des experts de l'Onu accusent le Rwanda et l'Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23, ce que nient catégoriquement Kigali et Kampala. Depuis avril, selon l'Onu, les combats ont fait 500.000 déplacés et réfugiés, qui vivent dans des conditions difficiles. Kléber Kungu

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