jeudi 8 novembre 2012

Les 180 malades mentaux du CNPP bien nourris et logés

Santé mentale Les 180 malades mentaux du CNPP bien nourris et logés Le médecin directeur du Centre neuro-psycho-pathologique de Kinshasa (CNPP), Gilbert Mananga, a affirmé mercredi 8 novembre que sa structure hospitalière prend convenablement en charge les cent quatre-vingt malades mentaux qu’elle interne peu avant la tenue du XIVème sommet de la Francophonie à Kinshasa. Le numéro un du CNPP a ainsi réagi aux critiques de certaines ONG qui ont affirmé quelques jours plus tôt que ces malades étaient mal logés et mal nourris. Selon le médecin directeur de cet hôpital, Gilbert Mananga, ces malades, dont les familles ne sont pas connues jusqu’à jour, erraient dans les rues de Kinshasa avant leur internement. Au CNPP, ils bénéficient gratuitement des soins, du logement et de la restauration, aux frais du gouvernement congolais, a-t-il précisé. Le Dr Gilbert Mananga s’est targué d’étaler les conditions humaines actuelles dans lesquelles vivent ces malades au CNPP, eux qui, auparavant, dormaient à la belle étoile et se nourrissaient de n’importe quoi qu’ils trouvaient dans des poubelles. Aujourd’hui, pris en charge par le gouvernement congolais, ils sont nourris régulièrement. « Nous continuons d’ailleurs à recevoir de l’argent pour ces malades. Chaque jour, ils sont traités. Estimez-vous qu’il soit correct de dire que ces malades ne mangent pas alors qu’aujourd’hui ces malades là sont pris en charge ? Ils sont logés. Eux qui mangeaient dans des poubelles, ils mangent dans des assiettes, ils prennent leur thé le matin dans des gobelets, ils prennent du pain. Déjà, il faut applaudir le fait qu’ils soient nourris régulièrement», a-t-il déclaré. Selon le médecin directeur du CNPP, ces malades étaient deux cent vingt-neuf au départ. Quarante-huit ont été récupérés par leurs familles et un dernier n’était pas malade finalement. De son côté, le directeur du Programme national de santé mentale affirme que cette prise en charge des malades mentaux résulte d’un projet qui existe depuis sept ans, mais dont l’application traînait, faute de moyens. Le Dr Ildefonse Muteba espère voir ce projet s’étendre sur toute l’étendue du territoire national afin que d’autres nombreux patients en bénéficient. Sous le sceau de l’anonymat, certaines ONG d’action en santé mentale affirment que les malades mentaux internés au CNPP depuis la tenue du XVIe sommet de la Francophonie à Kinshasa sont mal nourris et mal logés. Certains seraient même obligés de sillonner le périmètre de l’hôpital pour compléter le déficit dans leur alimentation, selon ces ONG. La RDC compte un nombre élevé de malades mentaux qui errent dans les artères et rues des villes et centres du pays comme du vent. Il y a fort à parier que le gouvernement en maîtrise les statistiques. Le coup de balai du gouvernement Matata en prévision du XIVe sommet de la Francophonie tenu dans la capitale congolaise est fort louable. D’autant plus qu’il a permis de nettoyer la ville de ces concitoyens malades dont la présence la rendait très sale. Pourvu que cela dure. S’il existe de nombreux malades mentaux en RDC, il est difficile, en dehors d’un internement dans un centre comme le CNPP, de connaître les vrais malades mentaux des faux. Comme le cas de ce vrai faux malade découvert au CNPP. Il en court un nombre important aussi bien à Kinshasa comme dans d’autres coins du pays. A encore cette anecdote dont l’événement a été vécu par un journaliste du Potentiel il y a plus d’un mois au cours de la séance pratique d’un atelier de formation auquel il a participé avec d’autres journalistes de la presse écrite sur la photographie. Ce jour-là, alors qu’il se trouvait sur le terrain pour la pratique devant une malade mentale pour la photographier, celle-ci, réagissant contre la prise de la photo avait interdit au journaliste de ne pas essayer de la photographier. Et pour lui montrer qu’elle était sérieuse et une vraie fausse malade mentale, elle avait dit au journaliste qu’il était du Potentiel. Comme statufié par cette réaction, le confrère a plié ses bagages pour rentrer… Augmentation du nombre de malades mentaux au Sud-Kivu En milieu de la deuxième semaine d’octobre, une information diffusée par Radio Okapi a fait état de l’augmentation du nombre de malades mentaux qui était passé de huit cent soixante-neuf en 2009 à quatre mille quatre cent huit en 2012, soit une augmentation d’environ 20% en 3 ans. Pour le ministre provincial de la Santé de la province du Sud-Kivu, le Dr Mwanza Nangunia, cette augmentation est à attribuer à entre autres causes les guerres à répétitions dans la province et la consommation des drogues par des jeunes du chef-lieu de cette province. Il a évoqué également la violence et les abus perpétrés à l’encontre des femmes et des enfants, les problèmes de santé comme le VIH/Sida, à la base de cette augmentation. Selon un rapport d’une association locale dénommée «Sejecek» publié en juin 2010, les jeunes de la ville de Bukavu consomment de plus en plus les drogues et les boissons fortement alcoolisées. S’il faut faire le tour de 11 provinces pour inventorier la population des malades mentaux, la note risque d’être très salée. Kléber Kungu

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