dimanche 9 mars 2014

Naissance à Bukavu d'un mouvement masculin féministe



Sous le parrainage du Dr Denis Mukwege

Naissance à Bukavu d'un mouvement masculin féministe

            Pour mener sur plusieurs fronts la lutte contre la violence faite à la femme, une vingtaine d’hommes, notables de l'est de la République démocratique du Congo, viennent de créer le mardi 4 mars, un mouvement masculin de lutte pour les droits des femmes sous le parrainage du célèbre gynécologue Denis Mukwege. Le mouvement est appelé V-Men Congo.
            Les fondateurs de V-Men Congo  justifient leur action par le fait que les droits de la femme sont loin d’intéresser les mouvements féministes. "Les droits de la femme n'intéressent pas seulement les mouvements féministes", écrivent ces hommes réunis au sein du mouvement V-Men Congo, sous le parrainage du Dr Denis Mukwege, célèbre gynécologue dont l'hôpital Panzi à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, vient en aide aux femmes victimes de violences sexuelles, véritable fléau en RDC.
            "C'est un enjeu global, c'est notre humanité commune et le devenir de notre société qui est en jeu", ajoute le communiqué annonçant le lancement de leur action cité par l’Agence France Presse.
            Lancé à a veille de la journée internationale de la femme,  ce mouvement, apprend-on, ambitionne d’éliminer "les discriminations et les attitudes misogynes qui font honte à notre humanité et minent les perspectives de développement durable".
            "Brisons le silence, changeons les mentalités de nos fils et filles, de nos frères et sœurs, de nos pères et mères et mettons fin à l'impunité et aux violences sexuelles et basées sur le genre", ajoutent les V-Men.
            Les V-Men sont une émanation du mouvement international de lutte contre les violences faites aux femmes V-Day ("Jour V"), dont la lettre V signifie tout à la fois "Victoire", "Vagin" et "Amoureux" ("Valentine" en anglais), précise la source.
            L’Est de la RDC est particulièrement marqué par les violences, précisément le viol, que subissent les femmes de cette partie du pays de la part des miliciens qui y pullulent et des hommes en armes. Vu son ampleur sur la partie orientale de la RDC, le viol, en particulier, est considéré comme une arme de guerre, qui ternit l’image du pays, d’autant plus que plusieurs militaires des FARDC sont impliqués de temps en temps dans des cas de viols.
            A ce propos, un procès est en train de se dérouler à Minova, dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu,  jugeant une quarantaine de militaires des FARDC, dont 5 officiers, pour viols massifs
            Les Nations unies avaient révélé au mois de décembre 2012, qu’au moins cent vingt-six femmes avaient été violées en fin novembre dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
            Le phénomène a pris une telle ampleur aujourd’hui que de plus en plus de voix se font entendre pour condamner les violences faites aux femmes dans les zones de conflit, en particulier au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, en Province Orientale et au Katanga, considérés comme les provinces les plus instables et où l’activisme des groupes armés en grand nombre est très remarquable.
Kléber Kungu

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