mercredi 17 novembre 2010

A quand le début des effets sociaux de l’année du social ?

A environ 5 semaines de la fin de l’année
A quand le début des effets sociaux de l’année du social ?
A l’occasion des festivités marquant le cinquantenaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo (RDC), le 30 juin 2010, le chef de l’Etat Joseph Kabila a déclaré 2010, année du social. Pour concrétiser ses idées, Joseph Kabila avait instruit le gouvernement, avec en tête le Premier ministre et les différents responsables des secteurs sociaux de s’activer pour concrétiser cette vision. Environ 5 mois après, l’opinion se demande à quand le début effectif des effets de ce social. D’autant que les choses semblent stagner et que la situation paraît plus reluisante il y a 5 ans que maintenant. En effet, à environ 5 semaines de la clôture de cette année, les plaintes de la population sont toujours aussi permanentes. De partout, la grogne des travailleurs se fait entendre rappelant au gouvernement que les ventres sont toujours affamés. Des secteurs de l’enseignement, de la santé, de l’administration publique, des menaces de grève sont légion. Elles sont essentiellement focalisées sur le domaine social : cherté de la vie, difficulté d’accès aux soins de santé, maigre salaire, difficulté de logement, l’insécurité grandissante malgré le lancement de l’opération « Tolérance zéro », la délinquance juvénile, bref les mêmes maux qui rongeaient la société congolaise il y a une année constituent à ce jour le vécu quotidien des Congolais.
L’Institut des recherches, études de marché et d’opinions, Les Points, a réalisé, du 13 au 14 novembre, un sondage auprès des Kinois qui se sont exprimés. En chiffre, cette déception générale de la population représente 83% soit le nombre d’enquêtés ayant répondu négativement à la question « quelle opinion avez-vous de l’année du social ? ». Pour ce groupe, les actions du gouvernement devaient être orientées vers la création d’emplois, l’amélioration des conditions des travailleurs, le transport et surtout le panier de la ménagère. Il pense que les hôpitaux en construction et autres logements sociaux annoncés ne seront pas à la portée de toutes les bourses pour une population généralement très pauvre ou appauvrie.
A la base de cette situation déplorable, il y a la léthargie du gouvernement que cette catégorie des enquêtés a dénoncée. Pour ces enquêtés, le gouvernement n’a pas donné une âme à la vision du Chef de l’Etat. « Le gouvernement, qui devait s’en approprier et en faire son cheval de bataille en mettant en place les structures capables de travailler avec les partenaires extérieurs afin de mobiliser les moyens son soutien à la veille des élections, se caractérise par une léthargie totale et attend des solutions miracles du Chef de l’Etat, alors que la Constitution leur a conféré la charge de l’exécutif », a expliqué un enquêté.
Par contre, 9% des enquêtés ont estimé que plusieurs efforts sont fournis. Au nombre des réalisations, il y a notamment la modernisation de la ville de Kinshasa, la construction de l’hôpital du cinquantenaire et autres projets de construction des routes de desserte agricole. La gratuité de l’enseignement primaire et la distribution de certains manuels scolaires aux élèves sont également mis à l’actif du gouvernement.

Invisibilité du gouvernement
Le sondage des Points s’est également penché sur les actions du gouvernement Muzito. La plupart des ministres ont continué à briller par l’invisibilité de leurs actions sur le terrain au cours du mois de novembre. Selon les enquêtés, le vent des élections semble avoir annihilé l’ardeur des ministres qui ne pensent qu’à se préparer, surtout financièrement, pour les prochaines échéances électorales, laissant ainsi croupir dans la misère une population congolaise qui ne sait plus à quelle autorité politique se plaindre. Ce gouvernement qualifié d’éléphantesque et de budgétivore par les certains enquêtés, ne s’est pas imprégné de la vision et de la philosophie du chef de l’Etat dans ce premier mandat à la tête de la République démocratique du Congo. « Voilà pourquoi l’exécutif national continue à stagner et se trouve dans un cul-de-sac », a expliqué un enquêté.
Partant de ce constat, la population congolaise en appelle à la mise en place, avant la fin de l’année 2010, d’une nouvelle équipe gouvernementale avec des hommes nouveaux capables de répondre aux attentes de la nation dans le secteur social et de produire très rapidement des résultats probants. Mais à ce sujet, combien de fois il importe de remanier le gouvernement pour que la population puisse s’attendre à voir sa situation sociale s’améliorer.
Aussi les enquêtés estiment-ils que les personnalités et autres présidents des partis politiques, membres du Gouvernement comme des vertébrés sous la IIème République n’ont pas été capables de satisfaire aux attentes de la population. Au contraire, relèvent les enquêtés, c’est à la nouvelle génération, patriotique et désintéressée de l’intérêt personnel, que revient le mérite de l’action du gouvernement.
Les enquêtés relèvent quelques membres du gouvernement qui ont émergé du lot. Il y a notamment le ministre des Affaires foncières, Maj Kisimba, dont la nomination à la tête de ce ministère a été porteur des changements. Sa politique de proximité, sa lutte pour la protection des espaces verts de la République ainsi que la sécurisation du patrimoine de l’Etat font de lui le ministre le plus en vue du Gouvernement Muzito II avec 12%. Il se pointe à la première place, suivi par Raymond Tshibanda Tungamulongo, de la Coopération internationale et régionale, dont la bonne prestation, saluée par tous, à la tête du conseil de la SADC, la présence dans tous les sommets régionaux et internationaux pour représenter valablement la RDC lui ont valu d’occuper la 2ème position avec 10%.
En 3ème position, avec 9%, se trouve Claude Nyamugabo des Sports. Selon les enquêtés, il s’investit régulièrement pour le bien-être des sportifs, et les intérêts de la République au niveau tant africain qu’international. Les Kinois gardent encore de lui une bonne image en dépit de l’annulation par le ministre des Finances des fonds pouvant doter la République des infrastructures sportives répondant aux normes internationales et améliorer ainsi les conditions du sport en RDC. Maker Mwangu de l’EPSP vient en 4ème position avec 6%, suivi par Matata Mponyo des Finances avec 4%. Ainsi de suite.
Kléber Kungu

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