Indice de développement humain 2010 du PNUD
La RDC classée 168e sur 169
La République démocratique du Congo (RDC) est classée avant-dernier des dix derniers pays sur 169 devant le Zimbabwe (169), le Niger (167), le Burundi (166), le Mozambique (165), la Guinée-Bissau (164), le Tchad (163), le Liberia (162), le Burkina Faso (161), le Mali (160) selon le 20e rapport sur l'indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui vient d’être publié.
Au top 10 de ce Rapport, trônent la Norvège, l’Australie, la Nouvelle Zélande, les Etats-Unis d’Amérique, l’Irlande, Liechtenstein, les Pays-Bas, le Canada, la Suède et l’Allemagne. Les États-Unis sont passés de la 13e à la 4e place, tandis que l'Islande, durement touchée par la crise bancaire, a dégringolé de la 3e à la 17e position.
La RDC est citée parmi les 3 pays qui ne cessent d’enregistrer des reculs depuis 1970. Il y a également la Zambie et le Zimbabwe. Les causes de ces reculs de la RDC, notent les auteurs du rapport, sont entre autres la mégestion du régime Mobutu durant plus de 3 décennies et des guerres d’agression aussi longues que meurtrières. Le recul de la Zambie est consécutif à la chute du prix du cuivre, tandis que l’économie exsangue du Zimbabwe a plongé ce pays dans cette situation désastreuse.
Plus près de la RDC, ses voisins occupent respectivement la 93e place (le Gabon), la 126è place (Congo Brazzaville), la 143è place (l’Ouganda), la 146è place (l’Angola) et la 152è place (le Rwanda).
La RDC mal cotée
Dans tous les rapports publiés cette année, la RDC est mal cotée et a présenté des contreperformances dans bien des domaines. En effet, la RDC occupe la 146e place sur 175 pays répertoriés dans le Classement mondial 2010 Reporters sans frontières. Comme pour dire que le pays n’a pas fourni assez d’efforts dans le domaine de la liberté de la presse.
Quant au Rapport 2010 de l’ONG Transparency International, les nouvelles sur la RDC sont loin d’être heureuses en matière de corruption. En effet, ce rapport indique que la RDC, qui occupe dans son classement la 164ème place sur 178 pays inventoriés, est classée parmi les Etats les plus gravement corrompus. Il souligne que près de 75% des 178 pays évalués dans ce rapport sont gravement corrompus.
Le rapport du PNUD est établi à partir d'une formule qui tient compte à la fois d'indicateurs sociaux (espérance de vie, alphabétisation, etc.) et d'indicateurs économiques. Il prend en compte des données compilées en 2008 pour 169 pays. L’IDH 2010 trace la courbe des progrès nationaux en matière d’éducation, de santé et de revenu de 169 pays de la planète.
Le PNUD précise toutefois que les données prises en compte cette année diffèrent de celles utilisées les années précédentes, de sorte que les comparaisons avec le classement de 2009 sont hasardeuses. Cela explique en outre pourquoi le rapport ne porte que sur 169 des 192 pays membres de l'Onu.
Les auteurs du rapport ont par exemple utilisé cette année les données du revenu national brut par habitant, et non celles du produit intérieur brut. En matière d'éducation, ils utilisent le nombre total d'inscriptions dans les écoles plutôt que le nombre moyen d'années d'études. Des paramètres mesurant l'inégalité dans la répartition des richesses et l'inégalité entre les sexes entrent aussi désormais en ligne de compte, ce qui n'était pas le cas auparavant. En matière de répartition des richesses, la République tchèque se classe première, tandis que le Mozambique est bon dernier. En ce qui concerne l'égalité des sexes, les Pays-Bas sont premiers, tandis que le Yémen ferme la marche.
Beaucoup de progrès en 40 ans
Bien qu'il établisse le traditionnel classement des pays, le rapport de cette année met en exergue les progrès accomplis au cours des 40 dernières années. « Ce que nous concluons, c'est que le monde se porte beaucoup mieux qu'il y a 40 ans », affirme l'auteure principale du rapport, Jeni Klugman.
Selon le PNUD, le pays qui a accompli les plus importants progrès depuis 40 ans est le Sultanat d'Oman, dans la péninsule arabique. Le pays, note le PNUD, a fait des pas de géants en matière de soins de santé et d'éducation. La Chine se classe deuxième à ce chapitre, en raison des importants progrès économiques accomplis depuis 1970.
En moyenne, on peut considérer que la vie dans les pays en développement ressemble plus à la vie dans un pays développé, du moins en ce qui concerne ces indicateurs de santé et d'éducation de base, que cela ne fut le cas voilà 40 ans ou même 20 ans. Depuis 20 ans, note le rapport, les progrès sont significatifs « même dans les pays qui connaissent des conditions économiques défavorables », en raison d'améliorations en matière d'éducation et de santé.
Ces progrès, précise-t-on, se sont également manifestés dans « la faculté des gens à choisir leurs dirigeants, à influencer les décisions publiques et à partager le savoir.
Sur une note plus négative, le rapport note que les progrès restent très inégaux et qu'ils pourraient ne pas être durables en raison des changements climatiques. L'accroissement des inégalités s'est aussi accru « entre pays comme en leur sein ».
20 ans sur le terrain
Le premier Rapport sur le développement humain, publié en 1990, présentait l’IDH nouvellement mis au point. Son postulat, jugé radical à l’époque, était simple : le développement national devrait être mesuré non pas seulement en termes de croissance économique, comme cela avait été le cas jusqu’alors, mais aussi en termes de progrès dans les domaines de la santé et de l’éducation, également mesurables pour la majorité des pays.
Pour le 20e anniversaire du Rapport, intitulé La vraie richesse des nations : Les chemins du développement humain, l’IDH 2010 utilise des données et méthodologies qui n’étaient pas disponibles dans la plupart des pays en 1990 au regard des dimensions du revenu, de l’éducation et de la santé. Le revenu national brut par habitant remplace le produit intérieur brut par habitant, afin d’inclure, par exemple, les transferts de l’étranger et l’aide internationale au développement. Le « plafond » supérieur appliqué aux revenus à des fins de pondération de l’indice est supprimé pour donner aux pays ayant surpassé la limite précédente de 40 000 dollars un IDH plus représentatif des niveaux de revenu réels.
Dans le domaine de l’éducation, le nombre attendu d’années de scolarisation des enfants en âge scolaire remplace le taux brut de scolarisation, tandis que la moyenne des années de scolarisation de la population adulte remplace les taux F-3-2 d’alphabétisation des adultes afin d’obtenir une image plus précise des niveaux d’éducation. L’espérance de vie reste le principal indicateur de santé. L’IDH 2010 ne devrait pas être comparé à l’IDH des éditions précédentes du Rapport sur le développement humain étant donné que des indicateurs et des calculs différents sont utilisés. L’IDH 2010 trace la courbe d’évolution du classement des pays sur des périodes de cinq ans plutôt que d’une année sur l’autre. « Les changements annuels de classement IDH des pays ne nous disent pas grand-chose sur la réalité du développement, qui est par nature un processus à long terme », explique Jeni Klugman, auteur principal du Rapport.
Les indicateurs des trois dimensions sont calibrés et combinés pour obtenir un score d’IDH situé entre zéro et un. Les pays sont regroupés en quatre catégories ou quartiles de développement humain : très élevé, élevé, moyen et faible. Un pays appartient au groupe « IDH très élevé » si son IDH se situe dans le quartile supérieur, au groupe « IDH élevé » si son IDH figure dans les percentiles de 51 à 75, au groupe « IDH moyen » si son IDH figure dans les percentiles de 26 à 50 et au groupe « IDH faible » si son IDH se situe dans le quartile inférieur.
En plus de l’IDH 2010, le Rapport présente trois nouveaux indices : l’indice de développement humain ajusté aux inégalités, l’indice d’inégalité de genre et l’indice de pauvreté multidimensionnelle. Des tables illustrant diverses mesures du développement humain sont également fournies, notamment sur les tendances démographiques, l’économie, l’éducation, la santé, etc.
Kléber Kungu
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