samedi 6 novembre 2010

Des miliciens FPJC ressuscitent : 2 morts et des cases incendiées

Bunia/Province Orientale
Des miliciens FPJC ressuscitent : 2 morts et des cases incendiées
Les miliciens du Front populaire pour la justice au Congo, FPJC, ont la peau dure. Loin d’avoir enterré la hache de guerre, ils ont fait une incursion dimanche 31 octobre et lundi lundi 1er novembre à Kaya et à Ngendi, deux villages situés respectivement à 28 et 45 kilomètres au sud ouest de Bunia, en territoire d’Irumu. Le bilan de leur attaque est lourde : deux miliciens tués par balles, un civil et un militaire blessés, une dizaine de cases incendiées, le pillage des biens de la population ainsi qu’une centaine de déplacés, à en croire Radiookapi.net, citant le chef de collectivité de Mobala et la société civile d’Irumu.
Alors qu’on les croyait hors d’état de nuire, les miliciens du FPJC se font de nouveau parler d’eux en faisant une incursion sanglante dans deux villages : Ngendi et Kaya. Le commandant des FARDC en Ituri a indiqué que ces miliciens ont été chassés par ses hommes qui ont tué quatre miliciens et récupéré certains biens des autochtones. Il a précisé que les affrontements entre assaillants et ses hommes ont fait quatre morts du côté des miliciens. Ces derniers ont fui vers Toro et Semili, dans la collectivité de Walendu Bindi.
Le village de Ngendi a été attaqué lundi vers 16 heures. Selon le président de la société civile d’Irumu, deux miliciens ont été tués et un militaire FARDC blessé par balle. Par ailleurs, un autre groupe de miliciens a fait irruption à Kaya, dans la nuit de dimanche à lundi. Le chef de collectivité de Mobala précise qu’un civil a été blessé par balle, les miliciens ont emporté des biens et incendié quatorze cases. Par conséquent, plus de mille habitants ont passé la nuit à la belle étoile, selon la même source.
Le commandant des opérations des FARDC en Ituri, le colonel Falsy Kabwe précise que les FARDC sont intervenues la nuit même et ont chassé ces miliciens. Les militaires ont récupéré certains biens qui avaient été pillés par ces miliciens.
Le colonel Kabwe a annoncé que les FARDC ont également démantelé le vendredi 29 octobre le bastion des miliciens à Viluma où se faisait le recrutement de nouveaux combattants de ce groupe armé.

Naissance du FPJC
C’est en juin 2008 qu’est née la milice dénommée le Front Populaire pour la Justice au Congo (FPJC). Ce groupe armé est composé entre autre d'anciens membres du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI), du colonel Cobra Matata, intégré au sein des FARDC, une ancienne milice dont les combattants sont essentiellement de l'ethnie Ngiti. Le nouveau groupe armé regrouperait aussi certains anciens chefs militaires de l'Ituri, issus de plusieurs communautés ethniques, ainsi que des miliciens des autres regroupements réfractaires au processus d’intégration au sein des FARDC.
Le processus national de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) lancé en 2005 avait permis le désarmement de plus de 20.000 miliciens, mais la restitution de moins de la moitié des 30.000 armes estimées en circulation en Ituri. Ce district riche en or fut de 1999 à 2006 le théâtre d'affrontements entre milices et de violences interethniques qui ont fait plus de 60.000 morts, selon des agences humanitaires.
Le FPJC a replongé le district de l’Ituri dans le cycle de violence, après quelques mois d’accalmie à la suite de la reddition en novembre 2007 des chefs des groupes armés de ce district dont Peter Karim du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), Matthieu Ngudjolo du Mouvement révolutionnaire congolais (MRC), Cobra Matata des Forces patriotiques de résistance d’Ituri (FRPI).
Le coordonnateur du FPJC, Sharif Manda, avait été arrêté, jeudi 2 septembre 2010 à Arua en Ouganda par la police de ce pays. Son extradition sur le sol congolais a été effectuée à partir de Païdha en Ouganda vers le territoire congolais de Mahagi.
La partie orientale de la RDC reste une poudrière prête à exploser d’un moment à l’autre. En dépit des arrestations de certains chefs de ces groupes armés et le transfèrement d’entre eux à la Cour pénale internationale (CPI), les autres continuent à défier les autorités congolaises et la justice internationale. A chacun son tour : tôt ou tard, ils subiront la rigueur de la loi et répondront devant la justice de tous les actes qu’ils auront commis contre les populations civiles de la RDC.
Kléber Kungu

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