Le syndicalisme congolais mis à rude épreuve
Onatra : incohérences et égarements dans le chef du syndicat Action !
Le démantèlement des pratiques et des réseaux maffieux serait à la base des agitations sociales récurrentes, depuis la mise à l’écart des fils –maison aux commandes de cette entreprise, affirment des travailleurs hostiles à Vital Agbayo Akebe.
Regrouper les agents et travailleurs pour la défense des intérêts communs ne semble plus être au cœur de la vision du syndicalisme à l’Onatra où l’affaire Kahasha vient une fois de plus jeter le doute sur le sens du combat que mène Victor Agbayo Akebe du syndicat Action. Ce dernier qui a nargué lundi les pouvoirs publics en bloquant les portes de l’entreprise aux mandataires officiellement désignés par l’Etat propriétaire est allé plus loin en s’arrogeant le pouvoir de mettre en place une nouvelle équipe dirigeante au sein de l’Onatra. Ce que conteste la délégation syndicale des ports maritimes. Le gouvernement appelé à réagir.
Ce défi lancé en pleine figure au Gouvernement transpire aux travers d’une déclaration sulfureuse tohu-bohu publiée le 12 novembre dernier en guise de protestation contre la mesure de suspension du PCA a été vivement conspué par des travailleurs de l’Onatra qui avouent ne plus comprendre le rôle et les missions des syndicats dans leur entreprise. Des sources proches de l’Onatra indiquent que 27 autres syndicats minoritaires ont désavoué cette ambition affichée par Victor Agbayo et son deuxième Secrétaire du syndicat Action, Jean-Marie Tukebana. Une réaction de désaveu est attendue dans les prochaines heures.
Pour sa part, la délégation syndicale du Départements des Ports Maritimes, réunie en séance extraordinaire le mercredi 10 novembre 2010, n’est pas allée par le dos de la cuillère. Pour elle, la situation qui prévaut actuellement à l’Onatra a été intentionnellement créée par le Conseil d’Administration par ses décisions illégales du 08 novembre portant suspension de l’actuel Administrateur Directeur Général ai. Les syndicalistes de Matadi, dans une déclaration rendue public le week-end dernier rappelle que les administrateurs de l’Onatra ont été régulièrement placés par le Président de la République et Chef de l’Etat et que la Présidence de la République demeure la seule instance attitrée et compétente pour mettre en place une Direction générale dans une entreprise publique, sinon, à titre exceptionnel et purement provisoire, le ministère de tutelle.
Cet imbroglio d’interprétations des textes juridiques entre les travailleurs et les syndicalistes d’une même entreprise place le commun des congolais dans le droit de se poser la question de savoir qui de la délégation syndicale de Kinshasa et celle de Matadi fait une lecture objective de la loi sur cette question. « Le Gouvernement ne doit pas se laisser faire, soutiennent des travailleurs de l’Onatra venus suivre au loin la démonstration de force de Victor Agbayo Akebe lundi à la Direction générale. Ils en appellent à une réaction rapide des pouvoirs publics, question disent-ils « de permettre la continuation du processus de transformation de cette entreprise en société commerciale ».
Tout compte fait, estiment des analystes, à quelques jours de la fin du processus de la reforme, ce énième épisode du feuilleton ONATRA risque de compromettre sa transformation en société commerciale, si le gouvernement n’y prend garde. Autre chose vraie cependant, ont fait observer quelques travailleurs de l’Onatra : il s’est constitué au sein de cette boite plusieurs réseaux maffieux et des pratiques déloyales dont le démantèlement par l’actuel ADG a.i. attire sur lui des feux de tous bords, allumés certainement par des syndicalistes soutenus aussi bien par d’anciens mandataires que par quelques directeurs des départements. La logique « Fils maison pour l’Onatra» que l’on tente de remonter à la surface n’est en réalité qu’un prétexte dont ceux qui tuent l’Onatra veulent se servir pour conserver des avantages indument acquis. « Entre-nous… qui a provoqué la chute vertigineuse de l’Onatra ? N’est-ce pas des fils maison ?», s’est interrogé un directeur en retraite.
Face aux réseaux maffieux qui minent le bon fonctionnement de cette entreprise, seul l’Etat congolais, propriétaire de l’Onatra, est à même d’y mettre un terme. Le plus rapidement possible. Pour que les intérêts égoïstes de quelques individus ne supplantent pas ceux de la communauté.
Kléber Kungu
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