lundi 27 mai 2013

Pourquoi le Rwanda et l’Ouganda refusent de négociations avec leurs rebelles ?

FDLR et ADF-Nalu Pourquoi le Rwanda et l’Ouganda refusent de négociations avec leurs rebelles ? La déclaration du président tanzanien, Jakaya Kikwete, en marge des festivités marquant le cinquantenaire de l’Union africaine (anciennement Organisation de l’unité africaine) a soulevé des réactions de tous genres, positifs et négatifs, selon qu’on est d’un côté ou de l’autre. En effet, Jakaya Kikwete a demandé, en les citant nommément, aux présidents rwandais Paul Kagamé et ougandais Yoweri Museveni, d’organiser, eux aussi, chacun en ce qui les concerne, le dialogue avec leurs rebelles. « Si Kinshasa négocie avec ses ennemis du M23, il faut aussi que Kigali accepte de parler avec ses ennemis des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et Kampala avec les rebelles ougandais de l’ADF-NALU. Pas de paix durable, sans négociation globale », a dit Jakaya Kikwete. Alors que ces rebelles se trouvent réfugiés en territoire congolais d’où ils mènent régulièrement des incursions meurtrières contre les populations congolaises. La déclaration du président tanzanien vient en effet de relayer la demande tant répétée des Congolais qui ont toujours exigé que le président rwandais balaie également sa cour en organisant des pourparlers rwando-rwabdais, du terroir et de la diaspora, pour mettre fin aux menaces que constituent les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, dont la simple évocation du nom donne des insomnies à Paul Kagame. Jakaya Kikwete faisait cette déclaration en saluant dimanche 26 mai à Addis-Abeba le projet de la brigade d’intervention de la Monusco pour combattre les groupes armés dans l’Est de la RDC Malheureusement, pour le président rwandais, toutes les options pour pacifier la région des Grands Lacs sont possibles et faisables, sauf organiser des négociations rwando-rwandaises, préférant plutôt pousser les Congolais à se parler entre eux. A cette déclaration, le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, n’a pas bronché. Aucune réaction de sa part. Pour ceux qui savent scruter les messages, si Paul Kagamé n’a rien dit, c’est que son homologue rwandais a touché dans la plaie, dans le cœur du problème. En 2005, par exemple, alors les milices rebelles hutu basée en RDC avait déclaré vouloir abandonner la lutte armée, le président rwandais Paul Kagamé avait répondu que son gouvernement accueillait favorablement cette annonce, tout en affirmant que son gouvernement n’engagerait pas de discussions préalables avec la milice. «La seule chose que nous ferons sera de leur ouvrir les frontières», a déclaré Kagamé. «Ceux qui désirent venir sont les bienvenus. Ceux qui veulent rester, le peuvent. Et ceux qui veulent continuer de se battre sont libres de le faire »! Pourquoi son collègue ougandais Yoweri Museveni n’organiserait-il pas des concertations avec les rebelles ougandais d’ADF-Nalu (Allied Democratic Forces -National Army For The Liberation Of Uganda (NALU). Mais Yoweri Museveni, lui, a réagi d’une seule phrase : « On discute avec ceux qui veulent discuter et on isole les autres. » Une réaction qui ne veut rien dire sinon dévoiler la véritable position ou attitude du chef de l’Etat ougandais face aux négociations avec les rebelles ougandais : pas de négociations ! Qu’il s’agisse de Paul Kagame ou de Yoweri Museveni, la position est claire : tant que leurs rebelles constituent pour eux un fonds de commerce. En effet, quel prétexte allégueraient-ils si aucun rebelle ne résidait plus en territoire congolais en faveur des négociations, pour justifier ce qu’ils appellent la chasse aux FDLR ou aux rebelles d’ADF-Nalu en RDC ? En termes clairs, tant que les rebelles des FDLR et d’ADF-Nalu existeraient, c’est-a-dire tant qu’ils allaient demeuraient en territoire congolais, les dividendes à tirer de cette situation à leur avantage sont nombreux. D’abord, sous prétexte de mener la guerre à ces rebelles – jusqu’en RDC- le Rwanda et l’Ouganda cherchent à justifier la présence de leurs troupes en RDC. Ensuite, la situation sécuritaire étant ce qu’elle est avec tous ces groupes armés, dont plusieurs de fabrication rwandaise et ougandaise, les richesses de cette région sont facilement à la merci des vautours du genre du Rwanda et de l’Ouganda. On se rappelle qu’aussitôt Goma tombée aux mains des rebelles du M23, le Rwanda n’a pas attendu pour réclamer des négociations des rebelles de leur fabrication avec le gouvernement congolais. L’objectif funeste de ces négociations à l’avantage de Paul Kagamé est de permettre l’infiltration des hommes à sa solde dans les institutions congolaises pour mener à bien sa mission. Les deux pays partageant plusieurs kilomètres de frontières avec la RDC, cette promiscuité leur est favorable, d’autant plus qu’en faveur de la fameuse réintégration dans l’armée régulière congolaise des rebelles, plusieurs sujets rwandais et ougandais considéraient comme des Congolais se trouvaient en RDC. La suite, on la connaît. A tout prendre, tant que le désordre, l’insécurité, les guerres, que connaît la RDC profitent encore aux deux pays, et que les régimes de Paul Kagame et de Yoweri Museveni tiennent encore debout, tout dialogue avec les ceux régimes semblent ne pas être une préoccupation. Kléber Kungu

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