lundi 6 mai 2013

Plus de 500 combattants du M23 ont réintégré les FARDC

L’avenir de la rébellion étant sombre Plus de 500 combattants du M23 ont réintégré les FARDC La société civile parle d’infiltration Depuis la débâche subie par l’aile Runiga par l’aile rivale de Sultani Makenga à la mi-mars, le M23 connaît de nombreuses défections de ses hommes qui se mettent à retourner au bercail, pour ceux qui sont véritablement des Congolais. Ainsi à ce jour, au moins cinq cent dix-neuf rebelles du M23 se sont déjà rendus aux Forces armées congolaises de la République démocratique du Congo (FARDC) depuis mai 2012, date de la création de ce mouvement tissé dans les conditions bien connues de tous les esprits avertis. Cependant, prudentissime, la société civile de cette province craint que ces réintégrations qu’elle qualifie d’« automatiques » ne soient pas une source d’infiltration au sein des Forces armées de la RDC. C’est le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, qui a fourni ces chiffres lundi 6 mai, selon Radiookapi.net Selon des officiels, nombre de ces anciens rebelles sont directement réintégrés au sein des FARDC à partir de Bweremana, base actuelle de la 8è région militaire de la RDC. Pour éviter que les Forces armées de la République démocratique du Congo ne soient infiltrées comme cela est arrivé à plusieurs autres occasions, le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota, estime que des préalables devraient être posés avant toute réintégration. Il propose ainsi quelques pistes de solutions, notamment la création des centres de rééducation, examen individuel de chaque élément. « Pour permettre qu’il n’y ait pas d’infiltrés au sein de l’armée par ces redditions, nous voudrions que le gouvernement organise des centres de transit d’abord où ces gens doivent être rééduqués, où l’on doit évaluer les dossiers individuels de chaque élément, pour qu’on se rassure effectivement que l’on est en train de mener un processus qui pourra contribuer à la pacification de la province», a proposé Omar Kavota. Quant aux FARDC, leur porte-parole a déclaré que les portes de la structure militaire d’intégration sont déjà fermées au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, précisant que « ces ex-combattants sont mis à la disposition de la hiérarchie militaire pour une décision finale ». Le M23 a vu le jour au mois de mai 2012 sur fond des revendications de la pleine application de l’accord du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement congolais et l’ex-rébellion du CNDP de Laurent Nkunda dont sont issus la plupart des ses membres. C’est en raison de la non-application de cet accord que les rebelles du M23 avaient lancé la guerre au Nord-Kivu quelques semaines après la naissance de leur mouvement. L’offensive du M23 était qu’il a fini par occuper brièvement la ville de Goma au mois de novembre 2012. Les rebelles ont accepté d’évacuer le chef-lieu de la province du Nord-Kivu en obtenant en contrepartie des négociations directes avec le gouvernement congolais. Les pourparlers entre les deux parties ont commencé le 9 décembre à Kampala sous la facilitation du ministre ougandais de la Défense, le Dr Crispus Kayonga. Cinq mois encore, ces pourparlers se poursuivent encore. Entre-temps, le Conseil de sécurité des Nations unies avait voté jeudi 28 mars la résolution 2098 créant la Brigade d’intervention de la Monusco pour traquer les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC dont le M23. Et le 24 février, onze pays de la CIRGL ont signé l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, sous l’égide de l’Onu en présence du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon. Depuis cette annonce, le M23 tente de dissuader tous les gouvernements qui ont promis d’envoyer leurs soldats sur le sol congolais. La dernière en date est la lettre de ce mouvement rebelle adressée à la Tanzanie. Ce pays a demandé ce groupe rebelle de «cesser des intimidations». Environ 600 combattants du M23 venus de l’est de la RDC, le colonel Séraphin Mirindi Jean-Marie Runiga, le président politique du M23, déchu par les proches du chef militaire Sultani Makenga, ont trouvé refuge au Rwanda voisin, fuyant les combats avec la faction rivale de la rébellion fidèle au général Sultani Makenga Les affrontements entre les deux factions rivales ont poussé près 12 000 personnes à quitter leurs maisons et villages, selon l’Onu. Le nombre élevé des combattants du M23 ayant fait défection au sein de la rébellion en réintégrant les FARDC montre le malaise qui règne actuellement au sein d’une structure politico-militaire cousue de toutes pièces et de fil blanc par des mentors rwandais et ougandais. Un malaise accentué par l’annonce imminente du déploiement de la Brigade d’intervention de la Monusco au Nord-Kivu pour combattre les groupes armés. Kléber Kungu

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