jeudi 2 mai 2013

Le M23 exige un cessez-le-feu avant de reprendre les négociations

Pourparlers de Kampala Le M23 exige un cessez-le-feu avant de reprendre les négociations Les rebelles du M23 ont conditionné leur retour à la table des négociations à la signature par le gouvernement congolais d’un accord de cessez-le-feu avec eux. Une chanson qu’ils ne cessent d’entonner dans des occasions de ce genre. Bertrand Bisimwa, président politique du Mouvement du 23 mars, a déclaré que sa rébellion reprendrait les pourparlers de paix à Kampala "si et seulement si" le gouvernement congolais signait avec elle un accord de cessez-le-feu. Il se demande pour quelles intentions les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), rébellion hutu, sur le terrain avancent sur deux axes. Aussi demande-t-il au gouvernement congolais d’accepter de signer immédiatement un accord de cessez-le-feu avec sa rébellion. Une demande qui n’est rien d’autre qu’une pression, mieux un chantage que les rebelles du M23 ont l’habitude de faire lors de rencontres de ce genre. Une manœuvre de plus pour chercher une occasion pour relancer les hostilités. C’est depuis le 25 avril que les principaux membres de la délégation du M23 à Kampala – une dizaine à peu près - se sont retirés des pourparlers qu’ils mènent avec la délégation du gouvernement congolais depuis le 9 décembre dernier. Rentrés à Bunagana, la ville frontalière entre la RDC et l’Ouganda qui sert de capitale politique au mouvement, les rebelles du M23 ont pris soin de maintenir sur place deux de leurs représentants, laissant ainsi la porte ouverte à une reprise éventuelle des négociations. Les pourparlers de Kampala évoluent en dents de scie si bien que peu de Congolais n’y prêtent encore vie. D’ailleurs, un grand nombre d’entre eux ont même oublié que leur gouvernement est en pourparlers avec des rebelles du M23. En effet, commencés le 9 décembre dernier, les négociations de Kampala ont connu tellement de Aujourd’hui, 5 mois plus tard, aucune avancée significative est observée du côté de Kampala où les différentes délégations qui y prennent part se rejettent la responsabilité du marque le pas que que connaissent ces négociations qui se déroulent sous la médiation de l’Ougandais Crispus Kayonga, ministre de la Défense. Les deux délégations sont logées dans deux hôtels différents et éloignés l’un de l’autre. sont pas vues. Chacun échafaude ses propositions dans son coin et attend des rendez-vous avec le facilitateur ougandais qui, apprend-on, se fait de plus en plus rare. L’appel des hommes de Sultani Makenga intervient au moment où le déploiement de la Brigade d’intervention rapide de la Monusco dans l’Est de la RDC semble de plus en plus prendre corps. Quelques semaines plus tôt, à l’annonce du déploiement de cette force onusienne, les rebelles du M23 ont mené une campagne de dénigrement contre elle, en la menaçant de riposter si elle venait d’être attaquée, et en dissuadant les pays contributeurs de cette force, comme l’Afrique du Sud et le Malawi d’envoyer leurs troupes en RDC. Tout compte fait, le M23 est en train de vivre de durs moments d’angoisse et de fin de règne alors que s’approche le déploiement de la Brigade d’intervention, dont la mission de combattre les groupes armés, dont le M23, qui pullulent dans la partie orientale de la RDC, en l’occurrence le Nord-Kivu, le Sud-Kivu… Voilà pourquoi la rébellion estime qu’il n’est pas encore temps de mettre une croix sur les pourparlers de Kampala, le plus urgent, au sein d’elle, étant de se mettre d’accord à l’intérieur du mouvement entre ceux qui veulent affronter la Brigade d’intervention des Nations unies qui se met en place à Goma, et ceux qui cherchent encore des solutions pour éviter cet affrontement. Donc, pour les rebelles, un accord à Kampala reste l’une de ces solutions sur lesquelles ils comptent fermement. C’est la raison pour laquelle ils ne parlent pas de rupture des négociations, mais simplement du « départ » de sa délégation. Défections sur défections Depuis quelques semaines, la rébellion du M23 ne cesse de connaître des défections en défections de ses membres. Ce qui l’affaiblit sensiblement moralement dans des moments les plus cruciaux comme ceux durant lesquels il attend avec anxiété le déploiement d’une force prête à le combattre notamment. Entre temps au Rwanda, plusieurs hommes de la rébellion sont en train de décider d’abandonner la lutte armée. C’est le cas de Jean-Marie Runiga, ancien chef politique du M23 et chef de la faction défaite.. Après avoir vécu il y a quatre jours dans une villa de Gisenyi, ville rwandaise frontalière de l'est de la RDC, il a décidé de rejoindre le camp pour lever les questions que suscitait son absence. Il a déclaré avoir abandonné, ses hommes et lui ‘’la lutte armée" , mais en affirmant vouloir continuer le combat politique en RDC. L’homme vit désormais dans une petite maison de brique à l'intérieur du camp. Il appelle le Conseil de sécurité de l'Onu à lever les sanctions (interdiction de voyager et gels des avoirs) qui continuent de peser sur lui et d'autres chefs du M23 ayant déposé les armes. Kléber Kungu

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