lundi 13 mai 2013

Le monde dans "une nouvelle zone de danger"

Réchauffement climatique Le monde dans "une nouvelle zone de danger" Les conséquences du réchauffement climatique sont toujours vivantes et très dangereuses, en dépit de tous les efforts faits et des réunions et sommets tenus à ce jour. Ce qui inquiète l’Onu. Selon la responsable climat de l'Onu, Christiana Figueres, le monde est "entré dans une nouvelle zone de danger" avec une concentration de CO2 mesurée au-delà des 400 parties par millions (PPM), seuil inégalé depuis des millions d'années. Un taux au plus haut depuis 3 millions d’années. "Avec 400 ppm de CO2 dans l'atmosphère, nous avons dépassé un seuil historique et nous sommes entrés dans une nouvelle zone de danger", a déclaré Mme Figueres dans un communiqué daté de Bonn (Allemagne), reçu à Paris et cité par La Libre Belgique. Elle a appelé le monde à se réveiller pour conjurer ce danger. "Le monde doit se réveiller et prendre note de ce que cela signifie pour la sécurité des hommes, leur bien-être et le développement économique". Tout n’étant pas encore trop tard pour apporter une solution à ce problème, Christiana Figueres, la grande ordonnatrice des négociations onusiennes sur le climat, a estimé qu'il y a "toujours une chance d'échapper aux pires effets du changement climatique". Aussi a-t-elle invité la communauté internationale à apporter une "réponse politique qui relève vraiment le défi". Selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), l’observatoire référence installé sur le volcan de Mauna Loa de Hawaï a enregistré jeudi dernier une concentration de CO2 de 400,03 PPM. Il s'agit d'une mesure ponctuelle et non d'une moyenne annuelle, qui sera néanmoins atteinte, mais ce seuil symbolique est le signe que la planète est lancée sur la trajectoire d'un réchauffement inquiétant. Depuis plusieurs années, la communauté internationale ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur le phénomène destructeur de la planète en organisant plusieurs sommets sur le réchauffement climatique. En 2009, l'objectif fixé par la communauté internationale est de contenir le réchauffement à +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, seuil au-delà duquel les scientifiques mettent en garde contre un emballement du système climatique avec son cortège d'événements extrêmes comme des chaleurs extrêmes, des tempêtes, ouragans, carence de pluies... Or, selon le dernier rapport des experts de l'Onu sur le climat (Giec), avec une moyenne annuelle de 400 PPM de CO2, le réchauffement attendu est d'au moins 2,4°C. Un climat déréglé Les conséquences du dérèglement climatique sont perçues différemment selon qu’on est monsieur tout le monde ou scientifique. Le public s’aperçoit facilement des modifications climatiques en cours. Ainsi, n’oubliera-t-il pas de sitôt la canicule exceptionnelle de 2003. L’œil des scientifiques est plus perçant et plus attentif aux conséquences du réchauffement climatique. Pour eux, les indicateurs du réchauffement à l’œuvre sont les suivants : • augmentation de la fréquence des vagues de chaleur ; • diminution de la surface et de l’épaisseur des glaciers (retrait) ; • fonte de la banquise ; • perte de la masse des calottes polaires de l’Antarctique et du Groenland ; • élévation du niveau moyen des océans ; • cycle de l’eau perturbé, pouvant entraîner des pluies très intenses (inondations) ou des sécheresses prolongées ; • modifications de la végétation (dates de floraison, vendanges…) ; • migrations d’espèces animales (insectes par exemple). Des populations entières affectées Le réchauffement climatique a des impacts difficiles à quantifier sur la santé publique. En effet, de nombreux autres facteurs interviennent (organisation du système de santé, état de développement…). Néanmoins, la santé publique est affectée par le climat : • Les vagues de chaleur ont des conséquences sur des populations particulièrement vulnérables (personnes âgées, nourrissons ou personnes souffrant de troubles respiratoires comme l’asthme, notamment). • La qualité de l’air est modifiée, ce qui touche également les personnes fragiles et celles souffrant de problèmes cardio-respiratoires. • Les changements de production de pollen sont une des causes du développement des allergies dans la plupart des pays. • Les déplacements d’insectes vecteurs d’épidémie (malaria, dengue) peuvent générer l’extension des zones de ces épidémies. Les changements climatiques impactent également la production agricole ou les ressources de la pêche, qui ont à leur tour des conséquences sur l’alimentation des populations. Enfin, des événements extrêmes (tsunamis, inondations) peuvent être accompagnés d’épidémies, tels que le choléra. Conséquences économiques Bien qu’elles soient difficiles à estimer, les conséquences économiques sont aussi à craindre dans le dérèglement climatique. En fonction des économistes, le coût varie de 2 à 50 euros par tonne de carbone émise ! Certains experts annoncent même des chiffres plus élevés, selon http://www.planete-energies.com. Selon l’économiste anglais Nicholas Stern2, le coût du changement climatique sera considérable au cours des prochaines décennies. Il pourrait entraîner une récession majeure (de l’ordre de 20 % du PIB mondial) – alors que la lutte contre le changement climatique coûterait 1 % du PIB mondial. Le débat sur la valeur de ces chiffres et sur les hypothèses qui les sous-tendent est intense, mais cette argumentation vise à convaincre les acteurs économiques et les décideurs de la nécessité d’agir. C’est pourquoi une prise de conscience globale est plus qu’une nécessité pour freiner le réchauffement climatique et en réduire ainsi les conséquences. Des gestes individuels quotidiens combinés aux politiques internationales sur la gestion de notre environnement doit demeurer un défi à relever coûte que coûte. Une démarche globale d’adaptation La lutte contre le réchauffement climatique reste un combat global. Si la réduction des émissions relève d’abord d’actions internationales, l’adaptation relève d’une multitude d’actions, le plus souvent locales, touchant tous les secteurs. Parmi ceux-ci : la gestion des eaux, de l’agriculture, des infrastructures et des installations humaines, des transports, des systèmes de santé, de l’énergie et des transports3. À titre d’illustration, une démarche de gestion des risques de santé, lors des épisodes de canicule extrême, peut être considérée comme faisant partie de démarche d'adaptation. Les perspectives sont sombres: les émissions de CO2 dans l'atmosphère ne cessent d'augmenter et si la tendance se poursuit, la hausse du thermomètre devrait être de 3 à 5 °C, préviennent les experts. Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire