mercredi 15 mai 2013

Des leaders politiques de la province basés à Kinshasa vont parler de la paix

Dialogue social du Nord-Kivu Des leaders politiques de la province basés à Kinshasa vont parler de la paix Les leaders politiques et les leaders d'opinion du Nord-Kivu vivant à Kinshasa sont appelés au secours pour sauver leur province en proie à un cycle d’insécurité interminable. Toute la crème intellectuelle de la province du Nord-Kivu est invitée à un dialogue social devant traiter de cette question : députés nationaux, sénateurs, ministres nationaux originaires de cette province, députés de l’Assemblée provinciale ainsi que l’Exécutif provincial du Nord-Kivu vont se retrouver dans ces assises pour la recherche de la solution aux conflits armés récurrents dans cette province. En tout, près de 80 personnes devront y prendre part. Le Nord-Kivu est l’une des provinces congolaises confrontées à un cycle des violences dues aux conflits armés récurrents qui ont embrasé la région depuis plus de deux décennies. On peut retenir qu’en 1993, éclata un conflit entre communautés ethniques; qui sera suivi, une année plus tard, de l’entrée massive des réfugiés Hutu rwandais en RDC, à l’époque République du Zaïre, à la suite du génocide qui a eu lieu au Rwanda. Des guerres à répétition En 1996, le régime de Mobutu, en place depuis 32 ans, sera déchu par Laurent-Désiré Kabila dans une guerre que va mener l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (Zaïre) (AFDL) contre ce régime dictatorial honni. Après s’être débarrassé des troupes rwandaises en 1998, Laurent-Désiré Kabila devait faire face à la guerre qui verra naîtra une rébellion qui mettra le pays à feu et à sang. Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), mouvement politico-militaire rebelle soutenu par les alliés de l'AFDL, à savoir le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi, voisins immédiats de la RDC, va s’illustrer lors de cette guerre. 1998 va marquer le déclenchement d’une guerre interminable. En 2004, va naître le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) qui marquera depuis l’histoire de ce pays en lettres rouges de sang des Congolais. Une autre rébellion va surgir des cendres du CNDP en 2012, au motif que le gouvernement congolais n’a pas appliqué l’Accord de paix signé avec elle le 23 mars 2009. Il est à retenir que la signature de l’Accord de paix de Goma du 23 mars 2009 va permettre au pays de connaître des avancées significatives de pacification. Malheureusement, avec la naissance et l'émergence de ce nouveau mouvement insurrectionnel qui, finalement s'est révélé être une rébellion, la province a assisté de nouveau à une résurgence de nombreux groupes armés. En plus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et des ADF-Nalu, des rebelles ougandais, des groupes armés locaux pullulent dans la quasi-totalité du territoire de cette province. Sans doute, plusieurs groupes armés servent de chevaux de Troie à la rébellion du M23, lorsque d’autres se constituent en groupes de résistance. Tous provoquant une insécurité totale dans la région dans un cycle de violence due à des conflits armés qui sèment la mort et la désolation parmi nos populations civiles vouées à une errance quasi quotidienne, à des viols à répétition et autres exactions. Insécurité chronique Cette insécurité chronique s’accompagne entre autres d’occupation irrégulière de certaines parties du territoire national, d’actes administratifs inconstitutionnels, notamment la perception des taxes, d’ attaques ciblées contre les acteurs de la société civile, d’incendies des habitations, d’enrôlement forcé des enfants dans les groupes armés, de destruction de la faune et de la flore, d’assassinats ciblés, de meurtres, de prises d'otages, de braquages, d’enlèvements ciblés des personnes, de travaux forcés, d’actes de pillage, d’exploitation illégale des ressources naturelles et minières. Tout cela provoque la dégradation du tissu économique, la paupérisation massive des populations. Il provoque, également, la résurgence des crises identitaires et favorise le trafic à grande échelle des armes et munitions dans des zones qui recouvraient petit à petit la quiétude et la cohésion grâce à une action concertée entre le Gouvernement congolais et ses partenaires internationaux. Bref, la guerre interminable dans cette partie du pays freine le développement de la province, plusieurs infrastructures de base étant détruites par le fait de la guerre. Il n’ya pas que le Nord-Kivu qui connaît cette situation déplorable. Le Sud-Kivu, la Province Orientale, le Maniema et le Katanga connaissent eux aussi une insécurité. Des initiatives locales et internationales de pacification de la province ne font pas défaut. Sur le plan local, particulièrement de la province, des initiatives visant la démobilisation des groupes armés nationaux ont été prises à travers les dialogues sociaux pour les amener à abandonner leur activisme meurtrier. Mais certaines pesanteurs en empêchent la concrétisation. La communauté internationale n’a pas baissé les bras pour accompagner le gouvernement congolais dans sa quête du rétablissement de la paix de la région. Ainsi sont nés l'Accord-cadre signé à Addis-Abeba le 24 février 2013 et le vote de la résolution 2098, le 28 mars 2013 par le Conseil de sécurité des Nations unies qui ont apporté une lueur d'espoir dans la résolution de la crise au Nord-Kivu. Souhait de l’apport de tous La solution à la crise sécuritaire du Nord-Kivu relève ainsi de l’apport de tous les fils et de toutes les filles de la RDC, en général, de ceux du Nord-Kivu en particulier, ainsi que de la communauté internationale. Ce qui justifie l'organisation des présentes assises qui se veulent représentatives et participatives. Selon un document émanant de la gouvernorat de la province du Nord-Kivu dont L’Observateur a obtenu copie, ce dialogue, dont la date n’est pas encore précisée, impliquer les leaders politiques et leaders d'opinion du Nord-Kivu vivant à Kinshasa dans la recherche de la solution aux conflits armés récurrents en Province du Nord-Kivu. Au cours de cette rencontre, les participants vont échanger sur les points de vue et analyser les causes des conflits armés au Nord-Kivu, harmoniser le niveau de compréhension de la problématique sécuritaire de l'Est, proposer les pistes de solution pour une paix durable au Nord-Kivu ainsi mobiliser tous les acteurs potentiels autour de la question de la paix dans cette partie de la République. Thèmes d’échanges Plusieurs thèmes seront abordables au cours de ce dialogue. Il s’agit des causes de la persistance de ['insécurité au Nord-Kivu, des efforts de pacification entrepris au Nord-Kivu, de la problématique des déplacés internes et réfugiés rwandais au Nord•Kivu, de la problématique de I'application de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l'Onu et quel est le rôle pour les différents acteurs. Des échanges qui seront renforcés par quatre exposés. En l’occurrence de « Problématique de la persistance de l'insécurité au Nord-Kivu ainsi que les efforts déployés » (Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku ), « Problématique des déplaces internes et réfugiés rwandais au Nord-Kivu » ( Président de l'Assemblée provinciale), « Difficultés financières de la province du Nord•Kivu » (Ministre du Plan et Budget du Nord-Kivu) et « Problématique de l’application de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’Onu » (Gouverneur Julien Paluku). La modération sera assurée par le Pr Biyoya et un comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations mis en place pour en assurer le suivi. Les travaux seront clos par un communiqué final. Kléber Kungu

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