Dynafed en lutte contre les antivaleurs en milieux universitaires
Les étudiantes de l’Ifasic appelées à combattre la corruption
« Ce fléau qu’est la corruption a touché toutes les couches de la vie sociale et n’a donc pas épargné l’étudiante qui est souvent victime des points sexuellement transmissibles. Il faut que cela cesse ». Mme Kadhy Kabadyundi Jocelyne, présidente de la Dynamique Actions des Femmes pour le développement (Dynafed) est arrivée à cette constatation au cours d’une conférence organisée le lundi 4 avril à l’attention des étudiantes de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic) dans le cadre de la campagne de sensibilisation, de vulgarisation et de mobilisation de la lutte contre la corruption et les violences sous toutes leurs formes faites à l’étudiante.
La corruption est l’un des fléaux qui gangrènent les milieux universitaires où règne ce qui est appelé comiquement « points sexuellement transmissibles, (PST) », ainsi que toute sorte de violences faites particulièrement à l’étudiante. Un sujet dont le professeur Itangaza, représentant le recteur Kithima, a reconnu l’importance et l’intérêt dans la mesure où la conférence allait permettre de dénombrer un certain nombre d’antivaleurs » rencontrées en milieux universitaires.
Les étudiants de l’Ifasic, particulièrement les étudiantes, destinataires du message, y étaient en grand nombre dans la salle de conférences de cette institution universitaire. A ceux-ci, le numéro un de Dynafed a invité à prendre l’engagement, à l’instar de Néhémie qui a constaté la destruction du mur de Jérusalem et a pris la résolution de le reconstruire. Ce mur de Jérusalem, c’est la RDC et Néhémie, c’est nous les habitants du pays. »
Georgette Koko Ypendo, conseillère juridique de l’Observatoire du code d’éthique professionnelle (Ocep) a étalé les antivaleurs qui ont détruit le mur de Jérusalem (RDC) que Néhémie (habitants de la RDC) est appelé à reconstruire.
La corruption, la polygamie et l’accoutrement des étudiantes sont, selon elle, les trois fléaux qui ont détruit la RDC en le léguant à l’arrière-plan de la liste des pays, selon l’ONG Transparency International. Pour la conseillère juridique de l’Ocep dont le mandat est d’éduquer et de moraliser le futur agent de l’Etat, même ceux en fonction, la corruption est une honte pour le pays aux nombreuses richesses, mais avec des habitants vivant avec moins de 1 dollar par jour.
Ce fléau empêche les parents de pouvoir scolariser convenablement leurs enfants, car souffrant d’un impayement quasi chronique et d’un pouvoir d’achat pratiquement très modique, l’argent du Trésor public se volatilisant souvent dans la corruption qui ronge l’économie du pays. La corruption, a-t-elle souligné, renversé le régime, elle empoisonne l’éducation de la jeunesse, la Fonction publique.
Les milieux universitaires sont également gangrénés par un autre fléau très dangereux : la corruption par le sexe ayant engendré les points sexuellement transmissibles. Ici, le gangrène est si dangereuse que le plus souvent, le rôle n’est plus le même qu’il était hier : aujourd’hui, les étudiantes ont devancé leurs professeurs en se mettant à leur faire des avances. Parfois, certaines filles, a constaté Georgette Koko Ypendo, arrivent à influencer les autorités pour les pousser à prendre des décisions bidon.
Au nombre de gangrènes, elle a également cité la polygamie, une autre forme de corruption qui déstabilise beaucoup de foyers en RDC, et l’accoutrement des jeunes filles qui provoque entre autres les violences sexuelles faites aux femmes tant décriées.
La corruption est un poison qui détruit la société
En raison de tout cela et compte tenu de conséquences néfastes qu’entraînent tous ces fléaux, Georgette Koko appelle ses compatriotes féminines à les arrêter. « Chères étudiantes, a-t-elle plaidé, arrêtons ces fléaux. Abandonnez le harcèlement sexuel, la corruption, car elle est un poison qui détruit la société ». Elle les a invitées à dénoncer tous ces fléaux à l’Ocep qui dispose des mécanismes pour les combattre et pour traquer les corrupteurs et les corrompus.
En fin de compte, Georgette Koko, craignant pour l’avenir de son pays qui souffre déjà de tant de maux, si chaque Congolais ne prend pas l’engagement de mettre fin à ces fléaux, s’est interrogée : « Quel type d’agent de la Fonction publique de l’Etat que le pays aura demain ? »
La question est d’autant fondamentale que la crainte de la conseillère juridique à l’Ocep s’est justifiée lors du débat. L’attitude des étudiantes face à l’appel des deux intervenantes a semblé ne pas avoir rencontré une oreille attentive. L’impression qui s’est dégagée est que les étudiantes semblent avoir pris un goût prononcé dans la pratique comme « points sexuellement transmissibles » que leur position au combat à mener contre ce fléau a semblé timide.
Le témoignage de l’assistante Kimina, de l’Ifasic, n’a pas porté ses fruits. Celle-ci, qui est maintenant de l’autre côté, a appelé ses étudiantes à la prudence en avouant que leur comportement et leur habillement font d’elles des provocatrices ou des harceleuses. Pour elle, le travail reste la meilleure manière de mettre fin à la corruption, au phénomène « points sexuellement transmissibles ». En d’autres termes, une étudiante brillante ne peut pas être victime de ce phénomène. Ce n’est pas en séchant les auditoires au profit des « malewa » (restaurants de fortune prisés principalement par les étudiantes, NDLR) que l’étudiant brillera à l’université.
La lutte contre la corruption doit commencer par les autorités
Pour certaines étudiantes, la meilleure manière de combattre la corruption, notamment, est de commencer par les autorités politiques. Car tant que la lutte ne commence pas ce niveau, rien de concret ne pourra être obtenu, comme pour dire c’est par la tête que le poisson commence à pourrir.
Devant l’appel à la dénonciation qui leur a été fait, les étudiants ont présenté une certaine réserve, se demandant la garantie que l’Ocep présente à toute étudiante qui dénoncerait par exemple le harcèlement dont elle pourrait être victime de la part de ses professeurs. La crainte est d’autant fondée qu’elle risque d’être marginalisée par l’ensemble du corps professoral si sa dénonciation lui est connue.
Georgette Koko a démontré que la pauvreté ne peut justifier la corruption. En effet, il arrive que même les personnalités mieux payées corrompent ou se fassent corrompre. Il faut des sacrifices pour que le pays aille mieux demain et que la postérité en reçoive les dividendes.
Comme l’a déclaré le professeur Itangaza, en clôture de la cérémonie, « l’éducation doit être à la base de tout si nous voulons sauver le Congo. Chaque Congolais doit être éduqué », a déclaré ce professeur d’anglais à l’Ifasic.
Kléber Kungu
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