samedi 23 avril 2011

BRICS, qu’est-ce ?

BRICS, qu’est-ce ?
Le concept BRICS (anciennement le BRIC) est en passe d’entrer dans notre langage quotidien. Qu’est-ce alors ? Dans notre édition n° 3601 du mercredi 20 avril, nous avons publié un article intitulé ‘’Brics ou une nouvelle puissance mondiale’’ pour donner un peu d’éclairage sur le Brics. Nous continuons à en donner de la lumière sur son origine, les sommets qu’il a déjà tenus, brève présentation des pays composant ce groupe.
Le Brics est un acronyme anglais qui désigne le groupe de pays formé par le Brésil (Brazil), la Russie (Russia), l'Inde (India), la Chine (China) et l'Afrique du Sud (South Africa). Très peu utilisé, l'équivalent français de l'acronyme anglais est l’ABRIC (Afrique du Sud – Brésil – Russie – Inde – Chine) ou encore BRICA pour le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Les cinq pays constituant les BRICS sont pour la plupart considérés comme des grandes puissances émergentes, ils sont respectivement les huitième, douzième, onzième, deuxième et vingt-septième puissances économique mondiale. Ils comptent 40% de la population mondiale et, en 2015, ils devraient assurer 61 % de la croissance mondiale selon le FMI. Le Brics présente un tel intérêt économique que plusieurs pays y sont attirés : le Mexique, la Corée du Sud ou même la Turquie. C’est dire que le cercle du Brics est susceptible de s’élargir, à moins que les cinq refusent d’ouvrir la porte de leur club aux autres.

Origine du terme
« Les BRIC sont des pays à forte croissance, dont, au début du XXIe siècle, le poids dans l’économie mondiale augmente.
Ce terme est apparu pour la première fois en 2003 dans une thèse de la banque d’investissement Goldman Sachs. Ce rapport tendait à montrer que l’économie des pays du groupe BRIC va rapidement se développer ; le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie). Chacun des BRIC se situerait en 2050 au même niveau que les principales puissances économiques actuelles : États-Unis, Japon, Allemagne, etc.
Le terme BRIC est également employé en référence à un possible accord commercial, politique et militaire signé en 2002 par ces quatre pays. Regroupés, les BRIC pourraient faire contrepoids au G8 (dont la Russie fait pourtant déjà partie). »
« Les arguments soutenant cette étude sont que ces économies ont adopté l’économie de marché, et ont engagé les réformes leur permettant de s'intégrer dans l’économie mondiale, notamment l’éducation, les Investissement direct à l'étranger (IDE), la création d'entreprise7. »

Les sommets des BRICS
Depuis son avènement, le Brics a déjà tenu 3 sommets : le premier sommet a eu lieu le 16 juin 2009 à Iekaterinbourg, en Russie, le deuxième s’est tenu le 16 avril 2010 à Brasília, au Brésil. Ces deux rencontres témoignent d'une institutionnalisation des sommets du Brics et participe ainsi à la formation d'une « nouvelle réalité géopolitique ».
Le troisième sommet du Brics s’est tenu le 14 avril 2011 à Sanya (Hainan), en Chine. Ce sera aussi le premier sommet du BRICS. En effet, le BRIC modifia sont format de type G-4 à G-5, avec l'adhésion officielle de l'Afrique du Sud. Ainsi cette adhésion donne-t-elle non seulement naissance au BRICS mais fait également disparaître le « Triangle Brésil - Inde - Afrique du Sud » qui fusionne alors au sein du présent BRICS.

Des pays appelés à peser de plus en plus selon les prévisions
Les cinq premières économies mondiales en 2050, mesurées en PIB nominal (millions de US$), d'après Goldman Sachs : Chine, États-Unis, Inde, Brésil et Russie. Il faut noter que depuis cette étude menée en 2007, les estimations pour les pays du BRIC ont été revues à la hausse.
« Il est estimé dans un nouveau rapport que le poids des BRIC dans la croissance mondiale passera de 20 % en 2003 à 40 % en 2025. Par ailleurs, leur poids total dans l’économie passera de 10 % en 2004 à plus de 20 % en 2025.
Le PIB par habitant est en augmentation rapide, mais, même à l’horizon 2050, il devrait rester très inférieur à celui des pays développés. » Les pays composant le BRICS pourraient, dans un avenir proche, renforcer davantage leurs coopérations économiques en échange avec les ressources naturelles et technologiques, le Brésil et la Russie produisant du pétrole et du gaz naturel, tandis que la Chine et l’Inde sont en plein processus d’industrialisation qui nécessite beaucoup d'énergie. Pendant ce temps, l'Afrique du Sud, elle, extraira de ses mines des métaux et d'autres minéraux.
D'après les prévisions de la Banque mondiale, la Chine pourrait devenir la première puissance économique de la planète en dépassant les États-Unis entre 2020 et 2030. D'après Goldman Sachs, l'Inde pourrait également dépasser les États-Unis entre 2040 et 2045.

Des intérêts parfois divergents
Comme précédemment dit dans notre article de l’édition d’hier, aujourd’hui, le Brics se présente comme un club politique des pays émergents : tant au niveau de la politique internationale qu’au niveau économique.
L’avènement du Brics est si important que les pays qui le composent ambitionnent de bâtir « un ordre politique et économique international plus juste et raisonnable ». Cependant, il existe, malgré tout, entre eux, des intérêts divergents. C'est ainsi que la Chine refuse de soutenir le Brésil dans sa revendication en vue d'obtenir un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'Onu.
Par ailleurs, la Chine dont le PIB est supérieur à celui des autres pays réunis, a tendance à vouloir montrer sa suprématie. Ses partenaires aimeraient qu'elle s'ouvre plus à leurs produits manufacturés et qu'elle ne se contente pas d'importer des matières premières. De même, ils apprécieraient une hausse du cours du yuan. Concernant les relations entre l'Inde et la Chine, elles sont marquées encore par la défaite indienne de 1962. Pour Yashwant Sinha, ancien ministre indien des Finances (1998-2002) et des Affaires étrangères (2002-2004) « pour que la paix s'installe entre nos deux pays, il faudrait que l'Inde devienne concurrentielle sur le plan économique et militaire et que la Chine devienne une démocratie ».
Des divergences susceptibles d’ouvrir des brèches dont les grandes puissances mondiales peuvent profiter pour affaiblir cette autre puissance mondiale concurrentielle.

Brève présentation des pays membres

Brésil
Le Brésil est la quatrième économie du Brics et la principale puissance économique du continent sud américain. La libéralisation de l'économie brésilienne s'est effectuée au rythme de la libéralisation de l'économie mondiale comme en témoigne l'adhésion du Brésil à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le développement rapide des firmes multinationales brésiliennes dans les productions primaires (agriculture, énergie) mais aussi dans les productions industrielles (aéronautique). En dépit du volontarisme de l'État, notamment dans le domaine scolaire ou la politique familiale, le Brésil se distingue par une forte croissance marquée par une hausse des inégalités entre les groupes sociaux et entre les régions.

Russie
La Russie était en déclin démographique pendant plusieurs décennies, et, au contraire des autres pays, son poids industriel est également déclinant. Mais elle reste la superpuissance militaire la plus importante après les États-Unis. Ses riches ressources énergétiques et minières (gaz, pétrole, uranium, etc.) constituent son poids sur l’échiquier international. La Russie post-soviétique se singularise donc par une contradiction : c'est à la fois le plus développé des pays du Brics (la Russie a un des niveaux d'alphabétisation des adultes le plus élevé au monde), mais aussi le plus fragile tant du point de vue économique compte tenu de la faible diversification de sa structure productive que du point de vue démographique. Il semblerait donc que la Russie reste ce « colosse aux pieds d'argile ».

Inde
L'Inde reste le pays des paradoxes. C'est le pays le moins développé du Brics mais avec une répartition des revenus la moins inégalitaire. C'est le futur pays le plus peuplé de la planète (sa population dépassera celle de la Chine vers 2025) mais le développement humain de toute la population reste problématique. C'est un pays dont la majorité de la population est rurale mais qui s'impose dans la mondialisation via les grands centres urbains spécialisés dans les industries et les activités des services destinées à l'exportation.

Chine
En moins de trois décennies, la Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale, après avoir détrôné le Japon . Cette croissance spectaculaire (les taux de progression du PIB ont souvent dépassé les 10 % par an) est essentiellement basée sur l'exportation de biens de grande consommation. La « nation commerçante » n'est pas qu'une puissance économique, elle s'impose aussi comme puissance financière, militaire et culturelle.

Afrique du Sud
L'Afrique du Sud, qui abrite cinquante millions d'habitants, a une croissance inférieure ou égale à 3.5 % et un PIB seize fois plus faible que celui de la Chine. Pour Jim O'Neil, de Goldman Sachs l'inventeur du terme, l'entrée de l'Afrique du Sud dans ce club ne peut se comprendre que si « on la considère comme le représentant du continent africain ».
Le Mexique, la Corée du sud et la Turquie voudraient rentrer dans le club.
Kléber Kungu avec wikipedia

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