mercredi 23 avril 2014

Roger Lumbala bat déjà campagne pour la présidentielle de 2016 !



De la rébellion à la politique
Roger Lumbala bat déjà campagne pour la présidentielle de 2016 !
            Roger Lumbala, ex-député national, en rébellion pro rwandaise, annonce déjà les couleurs. Quelles couleurs ? Alors qu’on le reconnaît encore en Ouganda, ruminant son ire, à la suite de l’échec cuisant après la débâcle de l’aventure sans lendemain dans laquelle il s’est englué, Roger Lumbala a annoncé mardi 22 avril se trouver actuellement en France dans le cadre d'une "tournée" de promotion de sa candidature pour la présidentielle prévue en 2016 en République démocratique du Congo.
            "Je suis arrivé à Paris il y a deux jours et je repars demain. Je suis en France pour promouvoir ma candidature auprès de la diaspora congolaise", a déclaré Roger Lumbala, cité par l’Agence France presse (AFP).

En tournée d’explications
            Roger Lumbala, apprend-on, est en France pour une tournée d'explication auprès des Congolais suite à l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle de 2016. Il a indiqué qu'il se rendrait mercredi au Canada, à Toronto.
            Le chef du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD/N), qui compte une poignée de députés, avait quitté le 11 avril l'Ouganda, où il s’était réfugié, pour se rendre en Afrique du Sud, où il affirme avoir rencontré la diaspora congolaise.
            Cet ancien député national qui a préféré un mandat de rébellion à celui d’un parlementaire a séjourné en Afrique du Sud, avant de se rendre en Belgique, puis en France pour sensibiliser ses compatriotes à sa candidature à la présidentielle et pour "expliquer le pourquoi de l'amnistie et la nécessité de la paix en RDC".
            Selon l’AFP, ce rebelle, qui regrette de ne pas figurer sur la liste des bénéficiaires de la loi d’amnistie promulguée en février dernier par le président Joseph Kabila, a déclaré avoir rencontré certaines têtes d’affiche dans sa tournée européenne et nie avoir commis de crimes graves pendant son passage dans la rébellion pro rwandaise.
            Le président Joseph Kabila a promulgué en février une loi d'amnistie couvrant des faits insurrectionnels, des faits de guerre et des infractions politiques, et qui exclut les auteurs présumés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations graves des droits de l'homme.
            Si le concerné nie n’avoir commis aucun crime grave pendant la rébellion, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a souligné le 14 avril, que Roger Lumbala faisait "l'objet de plusieurs mandats d'arrêt de la justice congolaise", que "le dernier en date (...) portait sur des crimes déclarés non amnistiables" et qu'il devait donc être jugé dans son pays.
            A laquelle accusation, le patron de l’ancienne chaîne de télévision RLTY a rétorqué en dénonçant ce qu’il a appelé un "acharnement", une "cabale" et un "complot" de Kinshasa visant à le contraindre à l'exil.

Mandat invalidé pour absentéisme
            Le mandat de Roger a été invalidé en janvier 2013 pour absences répétées. Il était à l'époque soupçonné de "haute trahison" et de complicité avec les rebelles pro rwandais.
            Un Roger Lumbala en tournée d’explications dans les capitales occidentales et auprès de la diaspora congolaise ? A ses discours et explications truffés de mensonges et d’incohérences ne peuvent y prêter attention que tous ceux qui, pour une raison ou une autre, trouvent opportun de perdre leur temps à écouter un homme qui ne cesse de faire des va-et-vient entre la rébellion et la politique, qui aime entendre la voix mortelle des armes…
            Un Roger Lumbala, candidat président de la République pour la énième fois ? Si tout humain, lui y compris, a droit de jouir pleinement de ses droits que reconnaît à tous les humains la Déclaration universelle des droits de l’homme, y compris celui de postuler à n’importe quelle fonction élective, il ya lieu, cependant, pour tout électeur, souverain primaire, de bien réfléchir sur la personne à qui il faut donner sa voix pour qu’elle n’aille pas dans une poubelle, c’est-à-dire, pour qu’elle serve à quelque chose.

Rappelons-nous le parcours controversé de cet homme
            Pourquoi ne pas se rappeler le parcours controversé de cet ancien président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en France dans les années 1990 qui est tout sauf incitatif à jeter son dévolu sur cet homme ?
            Souvenons-nous de ceci. D’abord, pendant la seconde guerre qui a secoué la RDC, le RCD/N (Rassemblement congolais démocrates et nationalistes) de Roger Lumbala, groupe rebelle, est accusé, en janvier 2003, sera accusé de crimes de guerre, et notamment d'actes de cannibalisme.
            Ancien représentant de l’UDPS en France, c’est en mai 1997 que Roger Lumbala Tshitenga a débarqué à Kinshasa dans les rangs de l’AFDL en provenance de Lubumbashi comme bien de cadres du nouveau régime. Très peu de temps après, il va créer son propre parti politique dénommé Rassemblement démocratique congolais(RDC).
            Après avoir eu vent de son arrestation programmée, Roger Lumbala entre en clandestinité à Kinshasa avant d’annoncer, dans la commune de Masina , la création de son parti politique. Assoiffé de pouvoir, M. Lumbala, qui n’a plus de réelle marge de manœuvre dans le contexte d’AFDL va regagner la France avant de se signaler à la création de la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un conglomérat des déçus.
            Roger Lumbala va de nouveau créer un autre parti politique, RCD dit National, une aile  issue du RCD. Il sera aidé dans cette action par Jean-Pierre Bemba dont le mouvement fournissait l’essentiel des troupes du RCD/N, un groupe rebelle, accusé, en janvier 2003, de crimes de guerre, et notamment d'actes de cannibalisme
            Voilà donc Roger Lumbala Tshitenga devenu chef d’une rébellion  contrôlant quelques localités dont Isiro dans la Province Orientale. C’est à ce titre qu’il participera à l’inoubliable Dialogue inter congolais (DIC) en Afrique du Sud. Il en sortira avec quelques dividendes : autant de sièges dans les institutions de la transition que le RCD/ML.
            En reconnaissance à JP Bemba, la patron de RCD/N va céder le poste de ministre du Tourisme, revenant au RCD/N, à Roger Nimy du MLC. Le président du RCD/N occupera lui même le poste de ministre du Commerce extérieur avant de se voir relevé de ses fonctions, étant mis en cause pour malversations financières dans un rapport du parlement. Lumbala Tshitenga quittera le gouvernement sans vraiment le quitter en se faisant remplacer par son épouse.
            Roger Lumbala en tournée d’explication de quoi que le Congolais ignore ? Candidat président d’un pays dont li a contribué à massacrer la population ? Réfléchissons beaucoup.
Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire