mercredi 16 avril 2014

Mgr Daniel Nlandu : »Soyez unis pour être très forts »



A des milliers de jeunes du diocèse de Matadi réunis à Luozi

Mgr Daniel Nlandu : »Soyez unis pour être très forts »

(Par Kléber Kungu, notre envoyé spécial, de retour de Luozi)
            C’est un message d’unité, de renouveau, de conversion, de changement des mentalités, bref de réarmement moral et de prise de conscience  que Mgr Daniel Nlandu Mayi a apporté à des milliers de jeunes du diocèse de Matadi réunis à Luozi, chef-lieu du territoire du même nom, à l’occasion de la 4ème édition de la fête des rameaux doublée de la journée diocésaine des jeunes. Dans une prédication riche en interpellations à la jeunesse d’environ 34 paroisses du diocèse de Matadi, l’évêque Daniel Nlandu  l’a invitée au renouveau, au changement des mentalités, à la conversion profonde qui appellent à la complémentarité entre les jeunes qui doivent se ressourcer auprès des vieux et ceux-ci qui ont de l’expérience à partager avec ceux-là. Plus d’une trentaine de prêtres et une quinzaine de sœurs religieuses ont pris part à ce grand rendez-vous religieux.

            « Chers jeunes du diocèse de Matadi, vous êtes l’espoir et l’avenir de notre grand et beau diocèse qui vient de s’engager sur le chemin de son  renouveau depuis la tenue du synode diocésain l’an dernier. Le moment est donc venu de vous mobiliser, de vous rendre plus disponibles pour l’application des recommandations du Synode dont les principales et plus importantes demeurent la conversion, le changement des mentalités ou encore l’évangélisation des mentalités et la promotion de l’unité dans nos communautés, nos familles et tous nos milieux de vie », déclaré Mgr Daniel Nlandu devant des milliers de jeunes de son diocèse.
            Dans une prédication qui a eu valeur de sensibilisation et de réarmement moral, le prédicateur a souligné l’importance du changement des mentalités qui, selon lui, doit partir de notre être profond et sans lequel ni cette conversion, « il n’y aura rien qui changera ».

            En rappelant la devise des Belges, « l’union fait la force », et en regrettant « toutes sortes de divisions qui affaiblissent » l’Eglise et qui sont « responsables de toutes sortes de malheur » qui frappent le pays, Mgr Daniel Nlandu a invité les jeunes à l’unité et à « agir énergiquement contre cette tendance à la division, à s’ efforcer de bâtir l’unité qui fait la force ». « Donc, je vous demande, vous les jeunes, d’être unis, de promouvoir, de continuer à bâtir cette unité pour que nous soyons forts », a-t-il exhorté.


Préalables
            Pour parvenir à relever ce grand défi, Mgr Daniel Nlandu a présenté quelques préalables que les jeunes doivent remplir. D’abord, les jeunes doivent s’inspirer de Jésus-Christ en devenant des pauvres de cœur, avec pour thème de cette année « Heureux les pauvres de cœur car le royaume des cieux est à eux » autour duquel le pape François propose de méditer avec lui. La pauvreté de cœur tire son fondement sur les béatitudes prêchées par le Christ et qui révèlent le chemin du vrai bonheur, Jésus-Christ étant lui-même ce chemin.
            Un chemin, prévient le prédicateur, jalonné de plusieurs embûches, notamment « la pauvreté, les afflictions, les humiliations, les luttes pour la justice, les fatigues de la conversion quotidienne, le combat pour vivre la paix dans la sainteté, les persécutions et bien d’autres défis… »

            « Heureux les pauvres de cœur, paraît comme un contresens » car, s’interroge le prédicateur de sa voix d’un grand évangéliste, « comment peut-on être heureux quand on est pauvre » . La pauvreté de cœur semble trancher avec les réalités actuelles enclines à la recherche effrénée des biens matériels, la recherche du bonheur à tout prix, la course effrénée à l’argent et aux autres formes d’aisance matérielle.
            La pauvreté de cœur, que Mgr Nlandu, dans une prédication ponctuée du slogan « Jeunes, jeunes » auquel les jeunes répondaient « Nous sommes vivants » plusieurs fois répété, a qualifiée d’une véritable valeur évangélique à redécouvrir, ce n’est pas l’absence ou insuffisance de biens matériels, mas essentiellement disponibilité pour Dieu et pour le prochain. « Un cœur pauvre, a-t-il ajouté, est celui où Dieu trouve facilement de la place, parce que ce cœur n’est pas rempli d’avance et encombré par toutes sortes de soucis et de préoccupations humaines». Ce qui constitue l’esprit du monde contre lequel Mgr Nlandu a invité les jeunes à résister vigoureusement et courageusement.

            Le deuxième préalable est d’éviter de « compter seulement sur ses propres forces, ses propres capacités que l’on croit suffisantes », de « compter scrupuleusement sur la sagesse de ce monde » « en refusant de recourir à Dieu dans la recherche du bonheur.

A l’école de la sagesse
            Le prélat regrette qu’à ce jour « la foi, l’attachement au Christ ainsi que l’espérance [soient] aujourd’hui minimisées et relativisées au profit d’une confiance aveugle en de nombreuses propositions funestes que le monde offre aux jeunes avec tous les dangers souvent ignorés au départ parce que bien voilés qui les conduisent » à la déperdition. Suivre une voie opposée ou contraire à celle que propose le prédicateur du jour, « c’est, a-t-il prévenu, parvenir à un semblant de bonheur qui nous installe dans une culture de l’à peu près et du provisoire ».

            Quant au 3ème préalable, Mgr Daniel Nlandu Mayi appelle les jeunes et les vieux à une complémentarité. Une « complémentarité entre cette possibilité qu’ont les jeunes de pouvoir faire et la possibilité des aînés de transmettre la sagesse qui permet aux jeunes de faire leur chemin, de devenir des hommes capables de travailler pour le redressement de la société et de l’Eglise », a-t-il précisé.

            En invitant les jeunes à se mettre à l’école de la sagesse des aînés, la vraie sagesse, il a également appelés les adultes à transmettre l’héritage qu’ils ont reçu eux-mêmes, la sagesse qu’ils possèdent pour que les jeunes puissent grandir et se développer avec sagesse, être des hommes utiles et valables à la société.

            La paroisse Notre-Dame de Fatima de Luozi a eu l’honneur d’organiser la 4ème édition de la  journée diocésaine des jeunes, la paroisse de Kuilu-Ngongo a été choisie d’abriter la 5ème édition en 2015. La journée diocésaine des jeunes, mini journée mondiale des jeunes que le Saint Père préside chaque année, est devenue, comme l’a souligné le numéro un du diocèse de Matadi,, une fête religieuse qui « rassemble autour de lui les jeunes du diocèse, pour se ressourcer spirituellement et consolider leur foi par une catéchèse appropriée afin de contribuer à les conforter  dans leur mission d’être réellement l’avenir de l’Eglise du monde ».

            Une fête qui a rassemblé beaucoup de personnalités venues de tous les coins du Bas-Congo, dont le président national de la Sodema, Dieudonné Bifumanu,

Kléber Kungu

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