lundi 7 avril 2014

Les humanitaires s’engagent à ne pas oublier la RDC



Face aux crises au Mali, en Syrie, RCA, au Sud Soudan
Les humanitaires s’engagent à ne pas oublier la RDC
            Le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne, Claus Sorensen, a assuré que l’Union européenne continuerait à venir en aide aux déplacés internes de la République démocratique du Congo (RDC).  «Malgré les crises en Syrie, au Soudan du Sud, au Mali et en République centrafricaine, nous n’allons pas les oublier», a-t-il promis au cours d’un café de presse qu’il a conjointement animé vendredi 4 avril à Kinshasa avec le Coordonnateur humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré, au terme d’une mission de trois jours effectuée au Nord-Kivu.
            Claus Sorensen a exprimé son appréhension de voir relégués au second plan les besoins humanitaires de la RDC au profit des crises d’autres pays comme le Mali, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la Syrie.
            Le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne (Echo), à la tête d’une forte délégation de bailleurs de fonds, venait de boucler une mission au Nord-Kivu, en compagnie du Coordonnateur humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré. Au cours de cette visite, la délégation, divisée en deux groupes, a pu visiter entre autres des projets d’éducation, de démilitarisation, de santé en faveur des déplacés de guerre.
            Claus Sorensen a remarqué qu’il y a une accalmie de tension sur le terrain, une fenêtre qui s’ouvre sur la stabilisation si les humanitaires continuent de subvenir aux besoins d’une population qui les réclame de plus en plus. « Il ya cette perspective à saisir, mais il y a encore beaucoup de défis à relever », a conclu Claus Sorensen.


Le gouvernement appelé à secourir la population
            Pour cette raison, le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne a en outre exprimé l’espoir de voir le gouvernement congolais venir davantage en aide à cette population. Aussi a-t-il transmis au gouvernement congolais par le biais ministre des Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale, Charles Nawej Mundele, le message de la population et des acteurs humanitaires lui demandant d’être plus près de la population dans cette région.
            Il a également souhaité que le travail continue à être financé, coordonné sous l’égide des Nations unies pour que les Congolais trouvent leur compte.
            C’est par des remerciements adressés au Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne « pour avoir initié cette mission en choisissant la RDC » que le Coordonnateur humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré, a relayé Claus Sorensen. Il a reconnu la complexité de la situation humanitaire au Congo Kinshasa, tout en relativisant qu’il y a un début de stabilisation, même si tout n’est pas encore stabilisé.
            En dépit de la présence de nombreux défis, Moustapha Soumaré a souligné que les acteurs humanitaires n’hésitent pas à se rendre là où il y a de l’insécurité pour venir en aide à des personnes qui ont besoin d’être secourues dans une province qui compte 3 millions de déplacées pour 6 millions vivant dans l’insécurité alimentaire.
            Ces déplacés  sont divisés en deux groupes : si le premier groupe commence à rentrer dans les villages abandonnés, un second attend d’être assuré de la présence des ONG humanitaire, mais aussi et surtout du gouvernement. Cependant, a craint Claus Sorensen, c’est la présence des ressources naturelles et des conflits fonciers qui constituent le plus grand danger. Aussi a-t-il appelé le ministre Charles Nawej Mundele à procéder à la réforme foncière réduire les causes profondes à la base de la crise dans la partie orientale de la RDC. En plus de cela, il faudra également procéder à la réformer des services de sécurité, de la justice, penser à la bonne gouvernance, à la refondation de l’Etat, à l’éducation, à la santé.
            Somme toute, la bonne gouvernance reste la question fondamentale du problème de l’insécurité dans l’Est de la RDC, a soutenu le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne.

Seulement 5% des fonds mobilisés   
            Selon Moustapha Soumaré, les humanitaires ont déboursé plus de 700 millions de dollars américains, qui représente plus de la moitié du budget annuel de la Monusco – un milliard de dollars américains – en raison de l’impact de la crise centrafricaine pour venir en aider aux nombreux déplacés de la RDC et ceux de la Centrafrique.
            Pour 2014, des 832 milliards de dollars américains dont la communauté humanitaire a besoin, 5% seulement ont été déjà mobilisés. Un message adressé aux bailleurs de fonds présents dans la salle et qui ont accompagné Claus Sorensen dans sa mission au Nord-Kivu.
            En invitant la presse à être les partenaires des humanitaires, Moustapha Soumaré a déclaré que ceux-ci, dans leur intervention, ont introduit une nouveauté consistant désormais à intervenir là où il ya une crise sous ses quatre formes : la crise avec violence, la crise liée à la malnutrition, celle consécutive aux épidémies (choléra, par exemple) et la crise liée aux catastrophes naturelles.
            « La RDC a des besoins qui existent. Il ne faut pas l’oublier. Gardons-la  dans le radar. Ne l’oublions pas. Il y a une lueur d’espoir. J’ai confiance que cela va se réaliser ».  Tel est le message de plaidoyer que le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne, Claus Sorensen, a promis de faire auprès des bailleurs de fonds Un message d’espoir compte tenu de nombreux foyers de crise à travers le monde et dont les besoins sont plus urgents les uns que les autres.
Kléber Kungu

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