mardi 1 avril 2014

Kinshasa, l’UE, l’Unicef, GTZ, la FAO s’unissent pour lutter contre ce fléau



Lutte contre les violences liées au genre en RDC

Kinshasa, l’UE, l’Unicef, GTZ, la FAO s’unissent pour lutter contre ce fléau


            Le gouvernement congolais, l’Union européenne, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Coopération allemande (GIZ) se liguent pour contrer les violences basées au genre en République démocratique du Congo (RDC). Cette lutte sera appuyée par l’initiative lancée par l’Union européenne d’une valeur de 25 millions d’euros (35 millions de dollars américains) qui s’étendra sur quatre ans.
            Préoccupée par la persistance des violences basées sur le genre en République démocratique du Congo (RDC), l’Union européenne (UE) vient de lancer le 1er avril une initiative innovante pour lutter contre ce fléau. D'une valeur de 25 millions d'euros, soit environ 35 millions de dollars américains, cette initiative s'étendra sur quatre ans. Elle sera mise en œuvre en partenariat avec le Gouvernement de la RDC, par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Coopération allemande (GIZ), selon un communiqué conjoint rendu public lundi 1er avril.
            Selon le document dont L’Observateur a obtenu copie, ce programme vise à augmenter les taux d’accès et de maintien à l’école pour au moins 70% des enfants dans les provinces de Kinshasa et du Bandundu. Ce programme devrait ainsi s’attaquer contre les racines du problème et d'encourager une nouvelle perception du rôle des femmes et des hommes au sein d'une société congolaise plus harmonieuse et plus prospère, et d'ainsi lutter plus efficacement contre les violences basées sur le genre.
            Le programme espère tirer le maximum d’efficacité et de durabilité dans les actions à lancer en impliquant les femmes et les hommes en tant que vecteurs du changement. En plus, il vise entre autres à modifier les comportements et rendre l'éducation plus égalitaire entre filles et garçons, favoriser l’autonomisation des femmes, renforcer les capacités des acteurs de l'Etat et de la société civile dans ce domaine et améliorer le fonctionnement de la police et de la justice.

Trois provinces ciblées pour le moment
            Dans un premier temps, précise le document, le programme ne concernera que trois cibles : la ville de Kinshasa, la province de Bandundu et partiellement la province du Maniema. Cette initiative pourra, à l'avenir, être étendue sur l’ensemble du territoire congolais. En effet, dans le cadre de la prévention de toutes les formes de violences liées au genre, le gouvernement a instauré une culture de tolérance zéro en RDC et s’attèle à lutter contre l’impunité.
            La ministre du Genre, Famille et Enfant a reconnu que « ce programme marque un nouvel élan dans la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre en appuyant la prévention à travers la stratégie de communication pour le changement de comportement social et l’amélioration de la qualité de la réponse donnée aux survivants et survivantes des VBG, et en renforçant également le pouvoir économique des femmes et des hommes».
            De son côté, en se félicitant du lancement de cette nouvelle initiative, Jean-Michel Dumond, ambassadeur de l'Union européenne en RDC a déclaré que ce programme témoignait la volonté de son pays d’appuyer la RDC pour une meilleure égalité entre hommes et femmes : « Le lancement de ce programme témoigne de notre volonté d’apporter cet appui à la République démocratique du Congo en vue d'une meilleure égalité entre les hommes et les femmes. Nous appuyons le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour que son engagement dans la tolérance zéro se traduise en une réalité palpable sur terrain. Aussi, l'Union européenne est déterminée à ce que la croissance et le développement durable en RDC bénéficie de la participation active et décidée des femmes », a souligné.

« La volonté d’initier des comportements valorisants… »
            À l’occasion du lancement, Madame Sylvie Fouet, Représentante Adjointe de l’Unicef en RDC a déclaré : « Ce programme traduit la volonté d’initier des comportements valorisants au sein des familles et des communautés. Chacun peut contribuer à une évolution positive de la relation entre filles et garçons, femmes et hommes, à commencer par le respect mutuel, dès le plus jeune âge. Il est crucial d’adopter une approche intégrée face aux violences basées sur le genre et d’accorder une attention particulière aux enfants, sur qui reposera l’équilibre des relations hommes-femmes de demain ».
            Le directeur de la GIZ, pour sa part, a souligné l’importance de la concrétisation d’une stratégie. «Une stratégie ne peut être efficace que si elle n’existe pas simplement sur le papier, mais guide réellement l’action des collaboratrices et collaborateurs. Une communication à l’échelle de tous les partenaires et une manière franche et directe d’aborder ce sujet difficile, sont des conditions essentielles pour faire vivre cette une stratégie, pour éradiquer les violences basés sur le genre et pour promouvoir des comportements valorisants entre les différents sexes », a-t-il fait remarquer.
            En RDC, l’égalité des sexes reste garantie par des textes légaux, quoique leur pratique sur le terrain ne suit pas. En 2013, plusieurs milliers de survivants de violences sexuelles ou basées sur le genre, y compris des enfants, ont bénéficié d’une aide. A l’Est du pays particulièrement, ils ont eu accès aux soins médicaux et à l’accompagnement psychosocial et socio-économique en vue de leur réintégration dans la société.
            Les différents partenaires ont développé des mécanismes et systèmes de protection communautaire pour renforcer les capacités des acteurs sur le terrain et contribuer à la prévention des violences par la sensibilisation des communautés. D'autres appuis s'attaquant à l'impunité des auteurs des violences et à la réparation de victimes complètent l'ensemble d'actions mis en œuvre par les partenaires pour lutter contre ce fléau.
Kléber Kungu

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