mercredi 23 avril 2014

La commune de Kinshasa, véritable repaire de bandits



Une ONG locale tire la sonnette d’alarme sur la criminalité urbaine

La commune de Kinshasa, véritable repaire de bandits 

            Avec cent quatre-vingt-huit sites à haut risque, c’est-à-dire  soixante-dix cachettes des Kuluna, cinquante-cinq sites des fumeurs de chanvre, au moins six maisons inachevés que les malfrats utilisent souvent pour certaines de leurs opérations, la commune de Kinshasa demeure un véritable repaire de bandits. Le rapport de l’ONG Filles et Femmes en action pour la promotion, la protection et la défense de droits humains (FIFADH)  publié samedi 19 avril, au terme d’une étude menée de novembre 2013 au mois de janvier dernier est plus qu’alarmant.
            Tous les sept quartiers de la commune de Kinshasa, commune mère, précise le rapport, regorgent de repaires de bandits, des sites de ventes de drogue et d’autres substances illicites qui favorisent l’émergence de la criminalité en générale, urbaine en particulier.
            Le document, cité par radiookapi.net, ajoute que les enquêteurs de l’ONG FIFADH ont identifié, dans cette commune, soixante-dix cachettes des Kuluna, cinquante-cinq sites des fumeurs de chanvre, au moins six maisons inachevées utilisées souvent par la pègre du banditisme pour mener certaines de ses opérations. Le rapport fait aussi état de débit de liqueurs fortes, prohibées par l’hôtel de ville de Kinshasa, et de lieux de vente d’autres produits illicites.

Nécessité d’éclaire le devant de chaque parcelle
            Compte tenu de cette situation à la base de l’insécurité grandissante que connaît la ville de Kinshasa en général, l’ONG FIFADH estime qu’il est impératif entre autres d’évacuer les dépôts de bois jonchant les avenues du camp Onatra et du quartier Boyoma, cachettes de ces gangsters appelés « Kuluna » ; d’éclairer le boulevard central de Ndolo dans le quartier Boyoma et de sensibiliser la population sur la nécessité d’éclairer le devant de chaque parcelle. 
            Pour cette dernière recommandation, du reste très importante, il reste à savoir si chaque quartier est alimenté en courant électrique de manière permanente ou régulière. Toutefois, même si la SNEL fournit de l’électricité régulièrement, les malfrats s’arrangent pour plonger dans le noir ces quartiers en volant de temps à autre des câbles électriques.
            La FIFADH a donc émis quelques recommandations dans son rapport dont l’initiation et l’adoption des édits en faveur de la mise en œuvre de la police de proximité, décrite dans le rapport comme un service préventif et proche de sa communauté œuvrant au bénéfice des citoyens. Elle a donc demandé l’augmentation des postes de police tenant compte de la distance mais aussi des besoins de la population.

Appel à la collaboration de la population
            Il faudra également ajouter, dans ces recommandations la collaboration de la population avec les services de l’ordre en dénonçant tout malfrat ou toute personne suspecte dans les quartiers, ainsi que toute personne complice, en l’occurrence les parents qui couvrent les actes de leurs rejetons.
            Elle a aussi demandé l’intégration de la dimension Genre au sein des services du secteur de sécurité. L’identification de ces sites à haut risque sert à améliorer la prévention de la violence basée sur le genre, toujours selon l’ONG.
            L’opération a été appuyée par le programme Recevabilité du secteur de sécurité et réforme de la Police (SSAPR), précise la source.
            Plusieurs communes dont celle de Ligwala, de Barumbu, de Kalamu, de Kasa-Vubu ainsi que la commune de la Gombe, siège des institutions du pays et où se trouve le centre-ville de la capitale entourent la commune de Kinshasa. Par effet de contagion, sans doute ces communes bénéficient des effets néfastes de ce banditisme qui a envahi toute la capitale congolaise et bien d’autres grandes villes de la RDC.
            A l’hôte de ville de Kinshasa d’appuyer les actions de ce genre en les prenant pour de référence ou pistes pour des actions de grande envergure de lutte contre la criminalité urbaine.
Kléber Kungu

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