samedi 22 juin 2013

Journée mondiale des réfugiés : Chaque minute, 8 personnes contraintes à la fuite

Journée mondiale des réfugiés Chaque minute, 8 personnes contraintes à la fuite En 2013, la RDC se classe 4ème, après l’Afghanistan, la Guinée, la Russie et le Kosovo A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le Haut commissariat pour les réfugiés a rendu public un rapport. Les chiffres qui y sont étalés sont effarants en plein XXI è siècle : chaque minute, 8 personnes sont contraintes de fuir leur milieu. Selon ce rapport sur les tendances mondiales des déplacements des populations, un nouveau réfugié ou déplacé interne voit le jour toutes les 4 secondes, chaque minute, 8 personnes sont contraintes de fuir, soit 23 000 personnes chaque jour. Le document révèle que, fin 2012, plus de 45,2 millions de personnes étaient "déracinées", contre 42,5 millions fin 2011. Parmi elles, 15,4 millions sont des réfugiés. A l'instar des réfugiés extérieurs, le chiffre de personnes déplacées dans leur propre pays augmente lui aussi et atteint les 28,8 millions. Il n'a jamais été aussi élevé depuis plus de 20 ans. Fuir la guerre et la persécution Plusieurs raisons sont à la base cette situation, notamment la persécution, la violence généralisée, les atteintes aux droits de l'homme. Mais la guerre demeure la principale cause des déplacements de population. De manière peu surprenante dès lors, 55% des réfugiés recensés sont originaires de cinq pays touchés par un conflit: l'Afghanistan (triste premier depuis 32 ans), la Somalie, l'Irak, le Soudan et la Syrie. Le conflit qui oppose depuis plus de 2 ans Bachar Al-Assad aux insurgés y est pour beaucoup dans l'augmentation flagrante du nombre de "déracinés". La semaine dernière encore, l'Onu appelait la communauté internationale à accueillir 5.000 réfugiés supplémentaires venus de Syrie. Le HCR prévoit d'ailleurs que leur nombre - 1,6 million à ce jour - pourrait s'élever à 3,45 millions. Le rapport s’inquiète sur le fait que le rythme élevé auquel les personnes se retrouvent dans des situations de déplacement est effroyable. En 2012, près de 7,6 millions d'individus sont devenus nouvellement déracinés, dont 1,1 million comme réfugiés et 6,5 millions comme déplacés internes. Autre constat : les mineurs représentent 46% des réfugiés. Pour le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés et chef du HCR António Guterres, ce sont des « chiffres véritablement alarmants », estimant qu’ils montrent les « souffrances individuelles intenses et témoignent des difficultés que rencontre la communauté internationale pour prévenir les conflits et promouvoir sans retard des solutions à l'intention de ces personnes". L’ONG Amnesty International avait déjà fait remarquer cette inquiétude dans son rapport annuel (publié fin mai) sur les droits de l'Homme. "Le monde est de plus en plus dangereux pour les réfugiés et les migrants. L'incapacité à traiter effectivement les situations de conflit est en train de créer une classe d'exclus au niveau de la planète", déplorait Salil Shetty, le secrétaire général d'Amnesty International. Et de dresser cet amer bilan : "Les droits des hommes, des femmes et des enfants qui fuient les conflits ne sont pas protégés. De nombreux États bafouent les droits fondamentaux au nom du contrôle de l'immigration et vont bien au-delà des mesures légitimes de contrôle aux frontières". La problématique des réfugiés est d'autant plus prégnante qu'elle s'inscrit bien souvent dans le long terme. Les réfugiés, du sud vers le nord ? A bien voir, le rapport du HCR vient balayer la tradition selon laquelle la cause principale d'une migration est la quête d'un mieux vivre des habitants du sud vers les pays du nord. "Dans l'ensemble, les pays en développement abritent 81% des réfugiés dans le monde, contre 70% il y a dix ans." C'est ainsi le Pakistan qui a, comme en 2011, continué d'accueillir le plus de réfugiés (1,6 millions). Il devance l'Iran et l'Allemagne. Selon les derniers chiffres publiés par le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) en Belgique, sur les 5 premiers mois de l'année 2013, 1189 personnes se sont vues octroyer le statut de réfugié et 928 celui de protection subsidiaire (une protection limitée dans le temps et accordée à ceux qui sont contraints de fuir momentanément leur pays pour des motifs de menaces graves contre la vie, des risques de peines de mort ou d'exécution, de tortures, de traitements ou de sanctions inhumains ou dégradants). Les statistiques belges ne s’écartent pas beaucoup des tendances générales puisque les Afghans constituent la nationalité la plus représentée. Suivent, en 2013, la Guinée, la RDC, la Russie et le Kosovo. La Syrie pointe quant à elle au 6è rang mais remonte sur la 3è marche du podium lorsqu'il s'agit d'analyser le nombre de "première demande". Depuis janvier, 331 en ont fait demande (60 au mois de mai). L'an dernier, ils étaient presque 800, soit un chiffe en nette augmentation que l'on pourrait encore connaitre cette année. Tant que le monde sera toujours déchiré par des conflits et des guerres à répétition, les déplacements des populations sont loin de prendre fin. Kléber Kungu

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