Insécurité en Province Orientale
L’évêque de Dungu appelle le gouvernement à agir contre la LRA
En dépit de toutes les opérations militaires menées dans la Province Orientale, le degré de nuisance des rebelles ougandais de la LRA reste entier. Incursions, enlèvements, massacres, viols, vols, pillages et autres exactions sont toujours perpétrés contre les populations civiles de cette partie du pays. Voilà pourquoi l’évêque du diocèse de Dungu-Doruma fustige la position du gouvernement central sur la menace de ces rebelles sanguinaires, rapporte Radio okapi.net.
Mgr Richard Domba Mady, évêque de Dungu-Doruma, a adressé une lettre pastorale en lingala qui a été lue dans toutes les paroisses du territoire de Dungu, dimanche 20 mars. Pour le prélat, Kinshasa continue à minimiser l’ampleur de la situation sécuritaire dans les districts du Haut Uélé et du Bas Uélé. Il déplore par conséquent le fait que le gouvernement sous estime l’effectif des rebelles ougandais.
Par des interrogations, le prélat catholique s’est mis à balayer les arguments non convaincants présentés par le gouvernement congolais selon lesquels il n’existe qu’une dizaine de rebelles de la LRA. «Le gouvernement dit qu’il y a une dizaine des LRA. Mais s’il [en est ainsi], pourquoi tous ces contingents des FARDC qui se trouvent ici ? L’UPDF [l’armée ougandaise], la Monusco, c’est seulement pour une dizaine des personnes qui sont là ? Est-ce une dizaine de personnes qui commettent des atrocités du coté de Faradje, du coté d’Aba, puis ici à Dungu, à Bangadi, à Doruma jusqu’à Banda ?» s’est-il interrogé.
Aussi Mgr Richard Domba a-t-il demandé au gouvernement de ne pas continuer à banaliser cette rébellion qui ne cesse de faire des victimes parmi les civils et militaires congolais. Quant à la solution à la récurrente problématique de la LRA de Joseph Kony, il privilégie la solution négociée à l’option militaire. «Ce n’est pas par la force que les rebelles [de la LRA] sont sortis de l’Ouganda. Je crois que c’est à cause des pourparlers. Moi, je pense qu’il faut aussi envisager cette piste-là», a-t-il proposé.
En plus, Mgr Richard Domba a souhaité la fin de cette situation d’insécurité pour permettre aux citoyens de ces contrées d’aller voter normalement, le moment venu.
Quarante-huit heures plus tôt, lors de sa visite à Dungu, vendredi 18 mars, le ministre de la Défense, Mwando Simba, a souligné qu’il ne reste plus qu’une dizaine d’éléments de la LRA sur le terrain. Le président de la société civile de Faradje, Abbé Guillaume Abiandroa, a contesté cette affirmation, estimant que «personne n’a été dans la forêt pour compter les éléments de la LRA.»
« Les FARDC équipées contre la LRA »
Samedi à Kisangani, le ministre de la Défense Charles Mwando Simba a affirmé que les éléments des FARDC de la zone opérationnelle de Dungu sont équipés pour faire face à toute éventuelle attaque de la rébellion LRA. Il a estimé que les FARDC bénéficient des efforts du gouvernement qui ne ménage aucun moyen pour les équiper. C’est la réponse qu’il a réservée aux demandes du renforcement des effectifs militaires et pour une dotation en équipement des FARDC dans cette région.
« C’est nous qui équipons les Forces armées. Ce que les Forces armées sont en train de faire est une performance appréciable avec l’appui de nos partenaires. En matière d’équipement, le gouvernement de la RDC fournit des efforts considérables pour équiper nos Forces armées. Bien sûr qu’on ne peut pas arriver à des armées modernes à ce stade-ci», a déclaré Mwando Simba.
Par ailleurs, le ministre de la Défense a confirmé que toutes les stratégies sont mises sur pied pour perfectionner les militaires FARDC en dépit de quelques difficultés liées à leur déplacement qui persistent encore.
Les rebelles de la LRA opèrent dans plusieurs pays africains, notamment en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, au Tchad et au Soudan. En dépit de toutes les opérations et stratégies visant à mettre fin à cette rébellion, les rebelles de l’Armée pour la résistance du Seigneur (LRA, Lord’s Resistance of Army) restent très puissants et extrêmement dangereux en faisant plusieurs centaines de victimes parmi les populations civiles et les militaires.
Après avoir été mis en déroute à la suite d’une des opérations militaires conjointes entre la RDC et l’Ouganda, ces rebelles opèrent désormais en petits groupes, multipliant incursions, enlèvements, massacres, viols, vols, pillages et autres exactions. Ce qui rend très difficiles les opérations contre les hommes de Joseph Kony qui est sous le coup d’un mandat international de la Cour pénale internationale (CPI). Et en dépit de cela, il est loin d’abandonner la lutte armée.
Kléber Kungu
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