Journée mondiale de l'eau
37 millions de Congolais des zones rurales sans eau potable
« 37 millions de Congolais vivant dans les zones rurales n’ont pas accès à un point d’eau amélioré, ils puisent l’eau à la rivière, à une source non protégée ou sur les bords d’un lac. » Pierrette Vu Thi, la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), a attiré l’attention de la communauté internationale par ce SOS, à l’occasion de la Journée mondiale de l'eau intervenue le 21 mars.
« 37 millions de Congolais vivant dans les zones rurales n’ont pas accès à un point d’eau amélioré, ils puisent l’eau à la rivière, à une source non protégée ou sur les bords d’un lac. » En lançant ce signal de détresse à la communauté internationale en faveur de ces Congolais privés d’eau potable en ce XXIe siècle, l’Unicef a voulu inviter les grands décideurs de la planète à étendre l’accès d’eau potable à plus de bénéficiaires.
« Un enfant congolais vivant dans un village est quatre fois plus à risque de boire de l’eau contaminée que quelqu’un en ville. Et pourtant, tous les enfants ont le même droit à la survie et le développement ; l’eau potable en est une composante vitale», a renchéri Mme Vu Thi.
La situation des populations congolaises vivant en milieux ruraux est critique et illustrée par des chiffres de plusieurs sources. Selon la dernière étude à indicateurs multiples (MICS 2010), la RDC est caractérisée par un manque d’équité criante entre les villes et les zones rurales. Pendant que 83 pourcent de la population ont accès à un point d’eau amélioré en zone urbaine, il n’y a que 31 pourcent en milieu rural.
Les conséquences ont été publiées par le ministère congolais de la Santé et parlent par eux-mêmes : plus de 2 millions d’enfants congolais de 0 à 59 mois, soit un enfant sur cinq, sont régulièrement malades de la diarrhée. « Le fait que nous soyons incapables de permettre à chaque famille de boire de l’eau potable est un affront», a avoué Mme Vu Thi qui a ajouté que « trop d’enfants meurent parce que nous ne respectons pas notre responsabilité ; et leurs décès sont passés sous silence. »
La fourniture des services sociaux de base aux ménages les plus démunis est au centre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier l'OMD n° 4, qui appelle le monde à faire baisser d'au moins deux tiers les décès d'enfants évitables.
Lorsque les enfants ont facilement accès à l'eau potable, à des installations sanitaires de base et à une éducation à l'hygiène, les résultats sont spectaculaires. La santé des enfants s'améliore, de même que le taux de fréquentation scolaire. Les inégalités sociales se réduisent car les filles n’ont plus la charge d'aller chercher l'eau pour la famille. Des interventions simples généralisant l’accès à l’eau propre peuvent ainsi devenir une pièce angulaire dans le développement du pays.
En dépit de ce rapport, la situation des enfants vivant en ville est loin d’être plus reluisante que celle des ruraux. En effet, à Kinshasa, par exemple, dans des communes populeuses comme Kimbanseke, on observe, à longueur de journée, des colonnes d’enfants, filles et garçons, munis de récipients (seaux, bidons, bouteilles, bassins et autres récipients) à la recherche d’eau.
Kléber Kungu
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