Depuis dimanche 7 mars
104 Congolais de Libye rapatriés à Kinshasa
Le gouvernement congolais a pris la ferme décision de rapatrier ses ressortissants bloqués en Libye et pris entre deux feux dans les affrontements meurtriers entre les anti-Kadhafi et les forces loyalistes. Plus d’une centaine de Congolais résidant en Libye ont été rapatriés dimanche 7 mars de Tripoli à Kinshasa. En décidant de rapatrier ses compatriotes, le gouvernement congolais a emboîté le pas aux autres gouvernements notamment occidentaux qui ont déjà rapatrié les leurs depuis que la situation sécuritaire de la Libye est devenue très préoccupante du fait des affrontements qui frisent la guerre civile.
Ces Congolais constituent le premier groupe des Congolais à rapatrier de Libye pour leur pays. La Libye est en proie actuellement à des affrontements meurtriers entre les anti-Kadhafi et les forces loyalistes. Depuis le 17 février, l’effet papillon de la révolution du jasmin de la Tunisie a atteint plusieurs pays arabo-musulmans, dont la Libye, poussant les populations à descendre dans la rue pour réclamer des changements démocratiques.
A en croire la Radio Okapi, le premier groupe des Congolais rapatriés de Tripoli en Libye, 104 au total, est arrivé, dimanche 7 mars, tard dans la nuit à Kinshasa. Selon les autorités publiques qui les ont accueillis. Mais les concernés eux-mêmes disent qu’ils sont au nombre de 86 personnes, femmes, hommes et enfants qui ont débarqué à N’djili par un avion de Hewa Bora affrété par le gouvernement. D’après le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta une deuxième rotation est prévue mardi 8 mars.
Prise en charge provisoire assurée
Les autorités congolaises ont assuré à leurs compatriotes qu’ils n’auront pas à s’inquiéter sur leur séjour, en attendant d’être acheminés chacun dans leurs provinces d’origine, aux frais de l’Etat.
C’est à 21 heures 20 (heure de Kinshasa) que ces Congolais venus de la Libye ont foulé le sol de leurs ancêtres lorsque le régulier de Hewa Bora se pose sur le tarmac de Ndjili. Quelques Congolais descendent de l’avion et sont accueillis au bas de la passerelle par le vice-premier ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu et le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta. Accolades et sourires suffisent pour leur souhaiter la bienvenue au pays. « Nous avons pris toutes les dispositions pour qu’ils soient logés jusqu’à ce qu’ils nous disent où ils veulent aller. Les chambres sont louées et la restauration assurée », précise le vice-premier ministre Adolphe Lumanu.
André Kimbuta, le gouverneur de Kinshasa a précisé que ceux qui voudraient bien rentrer chez eux en provinces y seraient acheminés aux frais de l’Etat, en ajoutant que l’opération de rapatriement des Congolais de Libye allait se poursuivre.
« Il y aura une deuxième rotation le mardi. D’ici, nous les [retournés] emmenons au restaurant Inzia à la Gombe. Les hôtels sont réservés, ils sont d’abord pris en charge pendant une semaine. Nous allons organiser d’autres vols vers l’intérieur du pays pour ceux qui vont rentrer là bas », a déclaré André Kimbuta, cité par Radio Okapi.
Certains Congolais de Libye n’ont pas hésité à exprimer la joie de se retrouver dans leur terre, quoique dépouillés de tous leurs biens. « Nous allons vivre chez le petit frère de mon mari. Nous étions bien installés en Libye, on avait tout. Mais on nous a ravi tous nos biens », affirme une jeune femme visiblement soulagée de se retrouver à Kinshasa. « Avec les rivalités, la xénophobie, les choses ont pris une autre ampleur, on devait vraiment rentrer chez nous », a lancé un homme situé juste à côté de la jeune femme.
La décision du gouvernement congolais de rapatrier au plus vite ses ressortissants avant qu’il ne soit tard est saluée par bien des Congolais. Presque tous les rapatriés ont remercié le président Kabila pour ce geste inédit en leur faveur.
Depuis le 17 février, victime de l’effet domino de la révolution tunisienne, la Libye connaît également sa révolution caractérisée particulièrement par de nombreuses victimes parmi la population que Mouammar Kadhafi a qualifiée de rat et qu’il fallait par conséquent dératiser la Libye. Après près de un mois de crise, ce qui était au début une révolution s’est transformé en une guerre presque civile entre les anti-Kadhafi qui sont parvenus à occuper plusieurs villes très stratégiques, et les pro-Kadhafi coalisés avec les forces loyalistes qui cherchent à reprendre ces villes aux mains des insurgés.
Tous les Noirs en Libye sont victimes de xénophobie et sont, par conséquent, constamment traqués par les Libyens qui assimilent tout Noir à un mercenaire, étant donné que le colonel libyen Mouammar Kadhafi a recruté des mercenaires noirs pour l’aider à mater le mouvement des insurgés.
Kléber Kungu
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