dimanche 23 janvier 2011

La Sodema apporte le message de développement par le travail

Très attendue depuis longtemps par des milliers de Luoziens
La Sodema apporte le message de développement par le travail
(De Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Luozi)
« Je suis content que la Sodema soit enfin arrivée. Nous voudrions que cette fois-ci il y ait du concret, car les promesses, on en a entendu de toutes sortes. Je vous prie de ne pas faire de promesses, mais de parler plutôt des projets de la Sodema. Vous n’êtes pas de politiciens, mais vous faites du développement [...] Nous voudrions que la Sodema puisse poser des actes concrets. Nous sommes disposé à vous accompagner pourvu que vous puissiez respecter la population et ses aspirations. » C’est par ces propos que l’administrateur du territoire (AT) de Luozi, Jean-Germain Kapula, s’est adressé, dans un ton franc et direct, à la délégation de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) conduite par le président du Comité de gestion, Dieudonné Bifumanu Nsompi qui lui présentait ses civilités à sa résidence officielle, au cours de son séjour à Luozi, du 15 au 16 janvier.
Heureusement, la Sodema, qui n’est pas un parti politique ne fait pas de promesses. Le concret, les actes concrets, la Sodema, très attendue depuis belle lurette par les Luoziens, en avait dans ses valises. Le développement et la préservation de la culture des Manianga, voilà le message de la délégation de la Sodema composée de Dieudonné Bifumanu (président), du Pr. Mbelolo ya Mpiku (secrétaire général), de Kléber Kungu (Secrétaire général adjoint), de Lunsevila Mayenikini (conseiller administratif) et de Jean Hekamanu Mundele (président du Collège des sages).
Le concret, la Sodema en a présenté une preuve : la signature de l’Accord de partenariat entre la Sodema et la Communauté évangélique du Congo (CEC) au cours d’une cérémonie officielle qui a eu lieu dans le temple de la paroisse de Luozi de cette Eglise, dimanche 16 janvier devant 10 témoins (5 de la paroisse CEC Luozi et 5 de la paroisse CEC Mawanda) devant plusieurs centaines de fidèles joyeusement surchauffés par cette grand événement.
Après avoir présenté l’historique de la Sodema, ses objectifs, sa vision globale, Dieudonné Bifumanu, dans un kikongo sans accent, s’est appesanti sur la stratégie que la Sodema a mise en place pour concrétiser le développement dont elle a fait le cheval de bataille. Le « Mariage agricole » et l’ « Opération arbres fruitiers » sont les deux stratégies qui doivent booster le développement tant attendu par les Manianga.
« Il est temps de sceller un partenariat avec la Sodema car nous voulons travailler avec elle pour le développement de nos fidèles ». Le président et représentant légal de la CEC, le pasteur Marcel Diafwanakana Edi Diantete, affectueusement surnommé « Diaf » (le diminutif de Diafwanakana, NDLR) venait ainsi d’inviter les fidèles de l’Eglise à prêter son attention sur ce grand événement, le premier partenariat que cette Eglise plus que centenaire ait signé avec une plateforme.
Comme pour obtenir l’assentiment de la communauté toute entière représentée par ces fidèles, le Rév. Diafwanakana leur pose cette question à trois reprises « Voulons nous que la CEC et la Sodema signent ce partenariat ? ». Un « oui » joyeux retentit bruyamment autant de fois dans le temple. Les fidèles venaient de marquer leur accord de manière unanime sur le mariage que leur Eglise venait ainsi de conclure avec cette plateforme. Le partenariat entre la Sodema et la CEC venait de naître.
Aussitôt, le président et représentant légal de la CEC et le président de la Sodema se sont mis à signer l’Accord de partenariat sous l’œil attentif des 10 témoins et de nombreux fidèles de la CEC. L’accord signé, il a échu au vice-président de la CEC, le pasteur Matondo Balungisa de confier cet acte au Seigneur dans une courte prière, à travers laquelle il a invité le Seigneur à cheminer avec les deux partenaires.

La Sodema est un lobby
Très pragmatique et avec un franc-parler qui ne peut déranger que les faiseurs de promesses, Jean-Germain Kapula a fait de la Sodema sa propre affaire. Dans la salle de réunions de la CEC situé au camp Luyindu (ex-Coreman), où la délégation de la Sodema a réuni les notables de Luozi, y compris les chefs de secteur (3 seulement y étaient présents : ceux de Balari, de Kimbanza et de Kivunda) pour leur parler de la Sodema, le numéro un du territoire de Luozi y a assuré la modération. Il est revenu sur son premier message adressé à la Sodema. « Nous à Luozi nous n’aimons pas les promesses. Nous sommes-là pour mettre des limites à leurs mensonges (mensonges des politiciens, NDLR). Nous voulons le pragmatisme, à travers le chef de l’Etat Joseph Kabila dont les 5 chantiers ne sont plus un slogan », a déclaré Jean-Germain Kipula en introduisant le président de la Sodema, qui devait répondre à trois questions au cours de son intervention : qu’est-ce que la Sodema ?, que veut la Sodema ? et comment voudrait-elle travailler pour obtenir les résultats de ses objectifs ?
Le président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu, s’est appesanti sur l’historique de la Sodema dont le combat est focalisé sur le développement de l’espace manianga en particulier et de la RDC en général, et sur la préservation de la culture. Brièvement, il a parlé de la manière dont est née la Sodema (rédaction et adoption des statuts, élections des membres du Comité de gestion dont le mandat court jusqu’en 2012).
Pour répondre à la question sur ce que veut la Sodema, il s’est servi seulement d’un exemple de prise en charge, en faisant sienne la réflexion de John Kennedy qui avait dit ‘’Ne demande pas ce que l’Etat peut faire pour toi, mais demande-toi ce que tu peux faire pour l’Etat’’. Dans son combat de développement, la Sodema ambitionne d’inciter ses membres à s’organiser et à se prendre en charge, car comme l’a souligné l’AT de Luozi, « face aux multiples problèmes de notre pays, de notre province, de notre district, de notre territoire, nous les Manianga nous devons nous prendre en charge. Notre pays a connu un retard à cause du fait d’attendre quelque chose de quelqu’un d’autre. » La Sodema veut inciter ses membres à faire quelque chose pour leur pays.
Donc, dans sa vision de développement, la Sodema, selon son président, veutn apporter sa contribution à la reconstruction de ce pays, en prônant un développement de participation. Celui qui veut que tous les membres de la communauté participent ensemble au développement de leur communauté. Un développement qui refuse de voir d’un côté des acteurs, de l’autre des passifs. Elle abhorre un développement à sens unique. « On ne peut pas faire le développement sans la participation de la base », a déclaré l’AT de Luozi.
« Chaque chose à son temps ; il est maintenant temps de travailler », a martelé le président de la Sodema. Pour cela, il s’est appuyé sur ce qu’il a appelé les 3 virages qui ont marqué la RDC : le virage spirituel avec l’avènement de Simon Kimbangu en 1921, l’indépendance (2ème virage) et le développement (3ème virage) dans lequel nous cheminons. Ces trois virages ont un seul dénominateur : les Manianga ont joué (pour les deux premiers) et vont jouer (pour le 3ème) un rôle déterminant.

Pas de coffre-fort, mais des stratégies
Comment la Sodema entend-elle concrétiser ce développement ? La Sodema n’a pas de coffre-fort, mais des stratégies : le ’’Mariage agricole’’ et l’’’Opération arbres fruitiers’’, a répondu Dieudonné Bifumanu. Ces stratégies concrétisées, des millions d’emplois vont être créés.
Mais auparavant, il faut élaborer des projets à financer par des organismes internationaux. C’est ici qu’intervient le rôle de la Sodema dans la recherche des financements : elle est appelée à jouer le lobbying. Une idée chère Jean-Germain Kapula, qui préside aux destinées d’un territoire enclavé et qui constitue le cadet des soucis des autorités. « Si la Sodema peut jouer véritablement le rôle de lobbying auprès des autorités politiques pour des promesses faites, je crois que ces promesses vont se réaliser », a déclaré l’AT de Luozi. « Je suis en train de croire que si ces objectifs se réalisent, il y aura un boom. La Sodema respecte les institutions et les lois du pays. Elle ambitionne de contribuer au bien-être de la population », a-t-il conclu.
En commentant l’Accord de partenariat signé entre la Sodema et la CEC, l’AT de Luozi a été très objectif dans son analyse. « La CEC est à Luozi ce que le Nil est à l’Egypte. Nous connaissons l’apport de la CEC dans la territoire de Luozi. Celui qui parle de Luozi sans parler de la CEC n’est pas honnête. Proroutes, Prod’eau et les autres projets dirigés par la CEC témoignent beaucoup sur cet apport. En signant le partenariat avec la CEC, la Sodema s’est basée sur l’expérience de la CEC », a-t-il plaidé, visiblement convaincu.
Le message de la Sodema a été si clair que l’assistance n’a formulé que des souhaits et exprimé des encouragements auprès de la délégation de la Sodema pour que vive à jamais cette plateforme sur laquelle repose l’espoir des millions des Manianga et contribue au développement de l’espace manianga, de la province en particulier et de la RDC en général. Le secrétaire général de la Sodema, le prof. Mbelolo ya Mpiku a souligné le caractère apolitique de cette ASBL, qui est loin d’être une branche de quelque Eglise que ce soit ou d’un quelconque politicien, tandis que le président du Collège des sages, Jean Hekamanu a informé l’assistance des contacts déjà pris avec certaines personnalités politiques, dont l’ancien vice-Premier ministre en charge de la Reconstruction Emile Bongeli, le ministre de l’Agriculture, Norbert Basengezi…
Comme le dirait tout émissaire, la délégation de la Sodema peut déclarer, à l’issue de sa mission de 2 jours à Luozi :’’Mission accomplie ». L’adhésion à son message, l’attention et le nombre important des notables qui ont pris part à la rencontre sont tels que toute personne, tout parti politique qui ambitionne de maîtriser le Manianga ne peut y parvenir qu’en passant par la Sodema. Séance tenante, l’AT et le commandant des FARDC se sont fait membres, l’un d’honneur et l’autre sympathisant, de la Sodema.
Un noyau de la Sodema de 10 personnes, dont 2 femmes, a été choisi. Celui-ci a la charge de mettre en place un comité sectionnaire à installer par le Comité de gestion les semaines à venir.

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