jeudi 27 janvier 2011

J. Mabunda met en garde les mandataires contre des comportements déviants

Entreprises publiques
J. Mabunda met en garde les mandataires contre des comportements déviants
Willy Makiashi (ADG) et Claude Mashala (PCA) de la Sonal démis de leurs fonctions
« Comportements déviants : l’esprit de cour et de partisannerie anti-république, l’esprit de chacun pour soi, l’intérêt particulier, position passive devant le contexte du passé, attitude étrange et active consistant à vouloir opposer les membres du Gouvernement entre eux… », voilà les comportements déviants des mandataires des entreprises publiques que Jeannine Mabunda a critiqués en les réunissant dans la salle de réunion de son cabinet mercredi 25 janvier. La ministre du Portefeuille, Jeannine Mabunda, est loin de se laisser faire par ce genre de comportements de ceux qui président aux destinées des entreprises nouvellement transformées en sociétés commerciales et sociétés d’économie mixte. Aussi a-t-elle tapé du poing sur la table lorsqu’elle s’est adressée à eux.
Au cours de cette réunion, la ministre du Portefeuille a adressé « une mise en garde face au retour des comportements déviants des mandataires qui ne veulent pas se détacher de mauvaises habitudes de l’esprit de cour ou de l’esprit partisan ». Une mise en gade sans complaisance qu’elle a adressée aux mandataires qui adoptent des comportements déviants caractérisés par « l’esprit de cour et de partisannerie » qui est « anti-réplique. C’est l’esprit de chacun pour soi au lieu de jouer la réussite de l’équipe ; c’est l’intérêt particulier plutôt que l’intérêt général, les privilèges des états-majors plutôt que la récompense des mérites et du savoir-faire ».
La ministre du Portefeuille, touchée dans son for intérieur de garant des entreprises de l’Etat, est allée plus loin, estimant qu’au travail égal salaire égal. « Pour les salaires et avantages obtenus, l’Etat et l’Autorité qui vous nomme ont le droit d’attendre de vous le meilleur et des résultats palpables.»
La réalité est qu’il n’y a qu’une seule formule pour accéder à des postes de responsabilités dans les entreprises dont l’Etat est propriétaire : les ordonnances présidentielles. Et ceux qui aspirent à faire carrière comme mandataires publics doivent s’inscrire dans la logique du combat en faveur de la bonne gouvernance. Aussi Jeannine Mabunda a critiqué le fait qu’il existe des « comportements des mandataires figés dans une position passive (…), soit dans une attitude étrange et active consistant à vouloir opposer les membres du Gouvernement entre eux en obtenant des décisions sur mesure qui ne respectent pas le cadre légal ou encore poser des actes répréhensibles tels que la tribalisation, la politisation des entreprises sous leur gestion, la signature de contrats sans l’aval de l’actionnaire ou même des organes : Conseil d’administration ou Assemblée générale, la passation des marchés de gré à gré, l’instrumentalisation des syndicats pour s’opposer à la politique ou aux décisions de l’Etat actionnaire et propriétaire ».
Le numéro un du Portefeuille a souligné le caractère légal de nouveaux statuts qui doivent rester les seules références dans le comportement de gestionnaire responsable des actes des mandataires publics devant le Conseil d’administration et l’Assemblée générale.
En passant, elle a annoncé la tenue d’un séminaire ad hoc sur la gouvernance corporative avant le 15 février courant sur la suite du processus de transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales et de l’interprétation de certaines dispositions statutaires.
En plus, elle a également donné des explications sur ce que doit être la tutelle des entreprises transformées en sociétés commerciales. « Les entreprises transformées en sociétés commerciales ne sont plus à ce jour placée sous la dépendance d’aucune tutelle. Ainsi, a-t-elle souligné qu’il est anormal de remarquer un mandataire prendre des actes de disposition sans s’en référer à l’Actionnaire unique. Le cas de l’immeuble Onatra, la signature des contrats miniers sans fin. Tous ces cas, a fait remarqué Jeannine Mabunda, ne seront plus acceptés et, par conséquent, seront sanctionnés. La Direction générale, le Conseil d’administration et l’Assemblée générale restent les organes reconnus des entreprises transformées en sociétés commerciales.
A la différence des entreprises transformées en sociétés commerciales, les établissements publics retenus dépendent d’une seule tutelle : le ministère du secteur, en retenant que l’influence du pouvoir politique ou le pouvoir de politique sectorielle reste manifeste par des orientations.
Quant à la politisation de la gestion, Jeannine Mabunda a déclaré qu’elle doit être proscrite et qu’aucune entreprise publique ne peut être considérée par des mandataires comme un trophée politique. Aussi certains mandataires s’estiment ne pas avoir de comptes à rendre à qui ce soit, d’autant qu’ils se considèrent avoir des entrées au sommet du Gouvernement ou de l’Etat. Certains mandataires, étant du PPRD ou du Palu se paient le culot de ne pas se référer à l’autorité compétente, en concluant des contrats léonins, en se faisant payer des pas de porte au détriment de la société avec une économie peu reluisante.

Les dirigeants de la Sonal démis de leurs fonctions
Alors que nous rédigions ces éléments, nous apprenions que l’Etat actionnaire vient de retirer le mandat à Claude Mashala en qualité de président du Conseil d’administration et à Willy Makiashi en qualité d’administrateur directeur général de la Société nationale de loterie (Sonal). C’est M. Mulayila qui assume l’intérim de PCA avec pour mission prioritaire de convoquer une Assemblée générale qui n’a jamais été tenue.
La tribalisation des entreprises a été également évoquée par la Ministre comme étant « un des maux qui rongent » les entreprises. Conséquence de ce phénomène : les rapports que ces mandataires entretiennent avec certains membres du Gouvernement ou avec le personnel sont troubles, de sorte que « les agents qui ne sont pas de la même province que les gestionnaires sont écartés au mépris des règles de compétence ou de technicité ». Ces mandataires oublient que les entreprises publiques sont nationales et qu’elles constituent le patrimoine de toute nation et non de leurs tribus.
La ministre du Portefeuille a souligné le fait que les entreprises du portefeuille ne sont pas des biens sans maître, qu’elles ont l’obligation des résultats, après avoir fait remarquer l’instrumentalisation des syndicats pour asseoir leur politique. Aussi constate-t-on un climat trouble au sein de ces entreprises, avec des conflits permanents avec les syndicats.

Enrichissement sans cause : des hôtels, biens immobiliers
Jeannine Mabunda a promis de sanctionner le comportement de tous ceux qui s’enrichissent sans cause avec des hôtels et des biens immobiliers, en relevant que le clanisme, la partisannerie, l’arrogance matérielle qui ont fait surface. Cependant, que tous ceux qui font bien leur travail ne s’inquiètent pas car, a-t-elle promis, l’Etat sait récompenser les meilleurs citoyens », tout en sanctionnant « plus vite dans le respect de la loi et non des arrangements politiques ceux qui déshonorent l’image de gouvernance dans le secteur ».
La mise en garde de la ministre du Portefeuille contenue dans sa communication aura-t-elle un impact sur la gestion des entreprises de l’Etat ? Après cette mise en garde, va-t-on désormais assister à une avalanche de sanctions de tous ceux des mandataires publics qui vont s’entêter dans leurs comportements déviants tant décriés par Jeannine Mabunda ? Les jours à venir vont nous répondre.
KléberKungu

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