On s’y attendait
Quelques journalistes ont décidé de lever l’embargo frappant Kisombe
Une fois de plus, l’étonnement et la surprise, le tout baigné dans une frustration qui était toute proche d’une grosse colère, étaient au rendez-vous le jeudi 20 octobre. Alors que nous suivions, mes confrères et moi, le journal télévisé sur la télé Antenne A, nous apprenions que l’embargo de 6 mois qui frappait Yves Kisombe était levé. Par qui ? Par quelques journalistes qui ont estimé que le journaliste est la pire girouette que l’on peut facilement manœuvrer. Que l’on peut accabler d’injures comme on veut, pourvu qu’on lui demande pardon.
Au cours de ce journal, l’homme, dont nous apprécions le verbe facile, s’est mis à verser un océan d’éloges sur ceux qu’il avait injuriés, voici quelques mois, par cette journaliste de RTVS1interposée (excusez-nous de taire le nom de cette femme qui avait aussi craché sur l’honneur des journalistes en se comportant comme elle s’était comportée). Après les avoir pris de chien, aujourd’hui, M. Kisombe a qualifié les journalistes de héros. Nous aurions préféré reprendre mot à mot son discours laudatif sur les journalistes, mais, chers confrères - vous que nous pouvons encore appeler ainsi – nous vous épargnons des propos qui n’ont aucune sincérité, sinon un caractère de caresser sur le sens des poils.
Donc, ce que nous venons d’apprendre n’étonne pas du tout les journalistes les plus avisés. Qui savaient qu’après la surprenante tournure qu’avait prise l’affaire – prière de la nommer – avec l’épisode de la grande cérémonie de réconciliation entre le couple faux bourreau – fausse victime, l’embargo n’avait aucune chance de réussir. Car, les journalistes ne sont pas loin des politiciens : les deux se singularisent par des leçons qu’ils distillent à longueur de journée et devant caméra. Mais, donneurs de leçons, ils font le contraire de ce qu’ils fustigent.
Suivez notre plume (ici, il ne s’agit pas du regard qu’il faut suivre). Revenons aux propos laudatifs, louangeurs, flatteurs de M. Kisombe à l’endroit des journalistes. Après avoir loué le travail de ‘’ses chiens’’, il va chuter par une montagne de remerciements et de félicitations qu’il adresse à un groupe, pardon à quelques journalistes dont il s’est mis à citer les noms en jetant de temps à autre un coup d’œil sur un papier qu’il tenait. Une fois encore, chers confrères - vous qui êtes encore dignes de notre estime- souffrez que nous vous épargnons ces noms.
Continuez-vous à suivre notre plume ? Très malin et soutenu par des personnes qui estiment que l’honneur et la dignité sont deux valeurs que l’on peut bafouer comme l’on veut, Yves Kisombe s’est lancé donc dans un combat consistant à diviser, fragiliser les journalistes pour sa cause en vue de casser à tout prix l’embargo dont il savait n’en sortir que par des moyens dont il détenait des moyens.
Après la mascarade d’une réconciliation tant décriée par certains journalistes soucieux de leur dignité et crédibilité, il devait entamer la deuxième démarche qui avait pratiquement échoué et qui consistait à pousser les journalistes à lever l’embargo. Ainsi, jouant le tout pour le tout, craignant que les élections ne le surprennent englué encore dans cet embargo, si suicidaire pour un politicien, il a résolu de pousser sur l’accélérateur en ciblant quelques têtes, principalement celles des médias que les Congolais croient les meilleurs : l’audiovisuel.
Comment est-il parvenu à mettre à cause une frange de journalistes qui a accepté de lever unilatéralement l’embargo ? Si vous n’avez pas la réponse, ce que vous ne suivez plus notre plume. Parmi eux, il y en a même qui n’avaient pas daigné honorer la corporation en refusant de participer à la marche.
Cette triste affaire a l’avantage pour nous de nous avoir appris une belle leçon : désormais, il est fort imprudent de compter sur la confiance des journalistes car ils se comportent comme des politiciens dont ils dénoncent quotidiennement les travers.
L’embargo de six mois qui frappait Yves Kisombe est-il levé ? Pour nous, il court encore jusqu’après ses gros six mois.
Entre temps, la seule chose à regretter : c’est d’avoir fait confiance si aveuglement en une corporation qui nous a invité à prendre fait et cause pour une femme qui travaille comme journaliste qu’un homme politique a couverte d’injures. Demain, nous réfléchirons d’abord beaucoup avant de nous engager dans une telle folie.
Kléber Kungu
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