jeudi 17 novembre 2011
Mambwini Joseph lance sa campagne sur fond des ‘’Tozo lia te’’(2)
Mambwini Joseph lance sa campagne sur fond des ‘’Tozo lia te’’(2)
« A la réunion des sorciers, il est nécessaire qu’il y ait les vôtres »
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial, de retour de Mbanza-Ngungu)
Le candidat Mambwini Kivuila Joseph et son équipe foulent le sol de Zongo le lundi 7 novembre vers 18heures. Où, une fois ses pieds à terre, une foule immense l’envahit avec des chants à sa gloire et à sa victoire. Quoique fatigué, il est contraint à faire une caravane humaine à travers la cité. Ses trois doigts de la main gauche ou droite levés en signe de son numéro sur la liste des candidats, le candidat, accompagné de son équipe, s’offre un bain de foule incroyable. Ici, en plus de son discours, il va troquer sa tenue contre un pantalon noir à petites rayures et une chemise blanche.
Le chômage, les écoles, les routes, les chambres froides, sont les défis qui attendent le candidat Mambwini. Un représentant des habitants de Zongo lui en fait part dans une adresse suivie par une grande foule qui y reste jusque tard 0 heure. « Les jeunes attendent quelque chose de vous, sinon ils seraient restés chez eux », lui dit le porte-parole des habitants de Zongo, tout en lui rappelant le mauvais souvenir des élections de 2006 qui ont vu élire des députés qui sont partis pour ne plus revenir ni ne rien faire pour leurs électeurs. « Nous vous demandons de lutter pour nous, car à la réunion des sorciers, il est important que vous ayez quelqu’un des vôtres (‘’ku fongo dia bandoki ku kala waku’’) », lui signifie le porte-parole des Zongois. Comme quoi, s’il n’ya personne des vôtres, n’attendez-vous à rien de bon !
Une brève présentation du candidat suffit pour l’introduire. « Pourquoi ai-je choisi Zongo pour lancer ma campagne électorale ? » s’introduit le candidat Mambwini qui change d’un coup le statut et de ton. N’a-t-il pas reçu l’aval de ses parents et grands-parents pour se lancer dans la bataille électorale ?
Il va user de ses qualités d’enseignant pour s’adresser à son potentiel électorat. Dans son meeting, il va tour à tour rappeler ses réalisations en faveur de Zongo. En 1984, alors journaliste au journal Salongo, il avait écrit un article intitulé « Zongo se meurt » pour dénoncer le détournement des véhicules par M. Munga destinés à la Snel /Zongo, avant de rééditer l’exploit 27 ans plus tard en réalisant un reportage qui dénonçait ce qui se tramait contre le barrage de Zongo. Les deux articles ont porté leurs fruits : les véhicules étaient restitués et le complot contre Zongo a été abandonné.
Programme
En réponse aux attentes de Zongo, il dévoile son programme sur les écoles et l’emploi, tout en montrant comment un député, qui n’est pas un exécutif, c’est-à-dire un membre du gouvernement, peut faire venir dans son pays des investisseurs pour y investir dans tous les différents domaines de la vie.
Il a invité les Zongois à faire des sacrifices, comme lui en a fait en quittant l’Europe et en abandonnant tous les avantages comme enseignant. « Si chacun de nous n’est pas prêt à faire des sacrifices, nous ne nous développerons pas », a-t-il prévenu.
« Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je ferai », tel doit être le discours politique de tout candidat aux postes électifs. Un mot, le candidat Mambwini a demandé à ses interlocuteurs de poser ces questions à tout candidat : « Qu’est-ce que vous a fait pour nous ? Qu’est-ce que vous faites ? Qu’est-ce que vous ferez quand vous serez élu ? »
Les gestes, les mimiques, le ton et le regard de Mambwini virent d’un coup à ceux d’un homme politique. « Pourquoi les villages environnants ne sont pas électrifiés ? », demande-t-il, avant de répondre lui-même : « C’est par manque de députés de ce coin ».
C’est pourquoi il a invité les Zongois à être vigilants face à des députés qui ont la manie de donner de l’argent contre des voix des électeurs. « Faites attention aux dons car en recevant de l’argent des candidats députés contre vos voix, vous signez un contrat avec eux. Ce contrat prend fin aussitôt la transaction effectuée et les députés se disent n’avoir de compte à rendre à personne », a-t-il prévenu.
Quant à la chambre froide réclamée par les Zongois, il a répondu que le président national de l’Abako (Alliance des bâtisseurs du Kongo), Dr Anatole Matusila a décidé d’en installer une dans la cité de Zongo dans les jours à venir.
Plus tard, le candidat Mambwini Kivuila Joseph va me déclarer, ainsi qu’aux autres amis : « Zongo est tombé ! »
Au chef-lieu du secteur de Lunzadi, nous marquons une escale. Nous y rencontrons entre autres Vuangi Basisa, M. Diambonga, respectivement comptable et secrétaire de ce secteur. A ces hommes, M. Kimbangu, coordonnateur de la campagne électorale de M. Mambwini fait part des attentes du candidat. M. Vuangi répond par trois proverbes très significatifs. De un : Plusieurs chasseurs peuvent se mettre à traquer des animaux dans une forêt. Le nombre de chasseurs ne peut pas décourager un autre chasseur, car chacun a sa chance. De deux : une maison sans cadenas (serrure) est à la portée de tout voleur. De trois : Notre regard est tourné là où sort le soleil.
« N’aie pas peur »
Significations : Le premier proverbe demande au candidat de ne pas avoir peur du nombre important des postulants à la députation nationale : 211 pour Mbanza-Ngungu et plus de 18 000 dans l’ensemble du pays. Quant au second proverbe, il symbolise le secteur de Lunzadi qui est abandonné par ses fils et filles, donc à la merci de tout aventurier.
Le message des habitants du secteur de Lunzadi est si profond et interpellateur que son destinataire y réserve cette réponse laconique, mais pleine de signification : « Nous sommes-là, nous allons essayer » de faire quelque chose si vous nous élisez.
En effet, les candidats sortants ont brillé par leur inertie durant les 5 ans de leur mandat que les habitants du secteur de Lunzadi ne peuvent compter que sur les leurs. D’où ce proverbe en vogue : « Ku fongo dia bandoki ku kala waku » (A la réunion des sorciers, il est nécessaire qu’il y ait les vôtres, NDLR).
Comme Barack Obama, Mambwini Kivuila Joseph a opté pour une campagne électorale de proximité. Affiches ou affichettes en mains, il n’hésite pas à descendre du véhicule pour se mettre à discuter avec ses potentiels électeurs, pourvu qu’il les convainque. Au chemin de retour à Mbanza-Ngungu, il va faire une autre escale au marché de Nzimba où des marchands ont dit un seul message au candidat : « Tout candidat à la députation nationale qui acceptera de réhabiliter le pont de Lunzadi, d’au moins 10 mètres de long, aura plus ou moins 4 000 voix de la population bénéficiaire. Il sera d’office élu ».
Ce message fait déjà tâche d’huile chez les électeurs. Mais, très prudent, le candidat ne se contente pas de cette popularité de façade. Chaque jour, il cherche à s’enquérir de ce qui se dit sur lui. J’ai passé quelques jours avec ce candidat : dans la prochaine édition, découvrez comment il passe ses journées.
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