Tableau de bord de l’Education 2009-2010 en RDC
Le système éducatif congolais compte plus de 14 millions d’apprenants
En 2009-2010, le système éducatif en RDC a compté un effectif de 14 837 771 élèves, apprenants et étudiants et est composé de deux sortes d’éducation : l’éducation formelle et éducation non formelle. L’éducation formelle, qui compte 4 cycles, est organisée par le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) et celui de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU). L’éducation non formelle, qui est organisée par le ministère des Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale, compte 3 cycles. L’Unesco a publié tout récemment ce qu’elle a appelé le Tableau de bord de l’Education de l’année scolaire 2009-2010 qui comprend toute cette mine d’informations.
L’éducation formelle comprend les cycles pré-primaire (maternel), primaire, secondaire et supérieur et universitaire) et l’éducation non formelle compte trois types de centres : centres d’alphabétisation, centres de rattrapage scolaire et centres d’apprentissage professionnel. Le tout avec un effectif de 14 837 771 élèves, apprenants et étudiants.
De cet effectif, l’EPSP prend la plus grande part avec 14 275 723 élèves, soit 96,2%, suivi de l’ESU avec 338 389 étudiants (2 ,3%) et l’éducation non formelle avec 223 679 apprenants (1,5%).
Il ressort de ce document que l’enseignement maternel, avec un effectif de 218 842dans l’ensemble du pays, est peu développé avec un pourcentage de taux brut de scolarisation de 3,2% d’enfants dans l’ensemble du pays, avec un peu plus de filles (51,4%) que de garçons (48,6%). Cependant, on note que c’est à Kinshasa qu’il est relativement plus développé (11,3%). Viennent le Kasaï oriental (4,7%), le Kasaï occidental (4,2%), le Bandundu (3,2%), l’Equateur ex-aequo avec le Katanga (2,9%), le Bas-Congo (2,4%), la Province Orientale (1,8%), le Nord-Kivu (1,6%), le Sud-Kivu (1,4) et le Maniema (0,4). Les effectifs de ce cycle ont connu une baisse de 12,2%, passant de 249 326 en 2008-2009 à 218 844 en 2009-2010.
En outre, alors que près de 34% d'écoles se trouvent à Kinshasa, le Maniema bat le record du plus petit nombre d'écoles (1,2%).
En ce qui concerne les enseignants, plus de la moitié des enseignants du maternel soit 57% ont la qualification D6, tandis qu’à peine 23% ont la qualification requise (EM). 96,6% d'enseignants sont des femmes.
L’enseignement primaire compte 10 572 412. Selon le Tableau de bord, le niveau de scolarisation évolue positivement mais lentement : le taux brut de scolarisation est passé de 90,3% en 2008-2009 à 90,7% en 2009-2010. La scolarisation est relativement faible au Katanga par rapport aux autres provinces alors qu'elle est très forte au Nord-Kivu. Dans l’ensemble du pays, les filles sont moins scolarisées que les garçons : 84,7% contre 97,44%. La scolarisation est relativement faible au Katanga (75,5%) et au Maniema (85,5%à, elle est relativement plus forte au Nord-Kivu (101,9%) et au Kasaï Occidental (100,1%). Les conditions d'enseignement dans le primaire : Les classes ne sont pas peuplées : à peine 38 élèves par classe en moyenne. Près de 81% des salles de cours sont en bon état. Le Bandundu compte le plus grand nombre d’écoles (16%), elle est suivie par l’Equateur (11,9%). Le Maniema et le Bas-Congo occupent le bas du classement avec respectivement 3,3% et 4,9% d’écoles.
Le nombre d’écoles protestantes en hausse
Le document ajoute que le nombre d'écoles a augmenté de 1378 unités entre 2008-2009 et 2009-2010 soit 4%. Les écoles protestantes sont le plus nombreuses (34,1%), suivies des écoles catholiques (28,3%). Les écoles salutistes et celles de la Fraternité sont les moins nombreuses (0,6% et 0,2%). Le Bandundu compte le plus grand nombre d'écoles (16%) tandis que le Maniema occupe le bas du classement (3,3%). A peine 54% d’élèves arrivent en 6è année.
Le nombre d’enseignants est passé de 230834 en 2006-2007 à 255594 en 2007-2008, puis 274453 en 2008-2009. Aujourd’hui, il est de 285 620 en 2009-2010. Le ratio élèves/maître est passé d 38 en 2006-2007 à 37 en 2009-2010. La majorité des enseignants est qualifiée, soit 72,1 % de D6. Près de 50 % d’enseignants est âgé de 30 à 49 ans et 7,4% âgés de plus de 60 ans. La participation des femmes à la fonction enseignante est toujours faible, soit 27,1% en 2009-2010.
Au secondaire, le nombre d’élèves est passé de 3 398 550 en 2008-2009 à 3.484.459 en 2009-2010 soit une augmentation de 2,5%. L’enseignement général représente 60,3% d’élèves. Le taux brut de scolarisation est tombé de 40% en 20082009 à 36,5% en 2009-2010. Le taux brut de scolarisation des provinces se présente de la manière suivante : Kinshasa (62,6%), Bandundu (43,2%), Nord-Kivu (38,5%), Kasaï occidental (37,1), Bas-Congo (36,6%), Maniema (34,1%), Sud-Kivu (33,6%), Kasaï oriental (33,3%), Equateur (30%), Katanga (30%), Province Orientale (28%). Les filles sont nettement moins scolarisées que les garçons (26,6% contre 46,4%).
La province de Bandundu détient le plus grand nombre d’écoles (18,9%), la province du Maniema est la moins nantie avec 3,2% d’écoles. Les protestantes ont le plus grand nombre d’écoles (33,9%), suivis des non conventionnés (22,3%) ; les écoles de la Fraternité et des salutistes sont les moins nombreuses avec moins de 1%.
Le nombre d’enseignants du secondaire est passé de 212.273 en 2008-2009 à 248.325 en 2009-2010 soit une augmentation de 2,8%. A peine 33% d’enseignants sont qualifiés (gradués et licenciés).
Dans l’enseignement supérieur et universitaire, le nombre d’étudiants a diminué de 11% en passant de 379 867 en 2008-2009 contre 338.389 étudiants en 2009-2010. Le secteur public compte 294 056 étudiants soit 86,8 %, contre 85811 pour le secteur privé, soit 13,2%. Les effectifs d’étudiants sont inégalement répartis à travers les provinces : Kinshasa (37,3 %), Katanga (17,3 %), Nord-Kivu (9,1%), Bandundu (6,9%), Sud-Kivu (6,7%), Province orientale (5,5%), Kasaï oriental (4,3%), Kasaï occidental (4%), Bas-Congo (3,6%), Equateur (3,1%) Maniema (2,1%).
Les ISP et les universités du secteur public comptent plus d’étudiants (68,4%) que le secteur privé (31,6%), tandis que les effectifs des ISP privés sont très faibles soit 0,1%.
Quant à l’éducation non formelle, le nombre des centres de rattrapage scolaire a fortement augmenté au cours de quatre dernières années de 401 en 2006-07 à 847 centres en 2009-10 soit une augmentation de111%. Il en est de même pour le nombre d’apprenants et le nombre d’éducateurs. Il
existe des disparités entre les provinces en ce qui concerne les apprenants : le Bandundu vient en tête avec 24,8%, elle est suivie par la ville province de Kinshasa (18,7%), la province Orientale ferme la marche avec 1,2%. Près de 69% d’éducateurs sont diplômés des humanités (D6).
Les programmes d’alphabétisation
Dans ce secteur, le document de l’Unesco rapporte que le nombre de centres a baissé au cours des dernières années : de 1237 en 2006-07 à 1175 en 2009-10. Il en est de même pour le nombre d’apprenants et d’éducateurs. La répartition des apprenants présente une forte disparité entre les provinces : le Bandundu concentre 22,2% contre 0,3% au Katanga et 3,9% au Kasaï-Occidental. Plus de 4% d’éducateurs ont la qualification D6.
Le nombre d’apprenants dans le secteur de l’apprentissage professionnel a baissé au cours des dernières années : il est passé de 76957 en 2006-07 à 36607 soit une baisse de 52,4%. Il en est de même pour le nombre de centres et d’éducateurs. Le nombre d’apprenants est inégalement reparti entre les provinces : le Bas-Congo détient le plus grand nombre (12,1%) tandis que le Kasaï-Occidental est le moins nanti. Le ratio apprenants/éducateur est très faible même s’il présente des disparités entre les provinces : 13 à l’Équateur et au Bandundu. La majorité des éducateurs (59,2%) ont la qualification D6 et D4.
A tout prendre, le Tableau de bord l’Education 2009-2010 est un document d’une importance capitale pour les partenaires de l’éducation, car renfermant une mine d’informations et de données qui portent essentiellement sur le niveau de scolarisation, le déroulement des études, l’offre d’enseignement et les conditions d’enseignement. Il met en même temps à leur disposition une masse d’informations relatives aux différents paramètres tels que les écoles, les classes, les élèves, le personnel enseignant, le personnel administratif, les infrastructures scolaires, etc.
Cependant, le retard de collecte de données récentes constitue une véritable entrave à la connaissance de données véritables d’un secteur qui est considéré comme e ventre mou de la politique du gouvernement congolais.
Kléber Kungu
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