mardi 16 juillet 2013

Les enseignants de Luozi fâchés contre Tigo

Impayés pendant deux mois Les enseignants de Luozi fâchés contre Tigo La cité de Luozi, chef-lieu du territoire qui porte le même nom a connu une ambiance inhabituelle et mouvementée le lundi 15 juillet. Pas moins d’une centaine d’enseignants des écoles publiques de ce territoire ont manifesté leur mécontentement vis-à-vis de la société de téléphonie cellulaire Tigo pour son retard de paiement de leurs salaires depuis déjà deux mois, soit mai et juin. Pour cela, les manifestants sont descendus dans la rue. La première action a été d’immobiliser l’incontournable bac afin d’empêcher toute traversée sur le fleuve. Puis, la marche est partie de ce point focal de la cité, qu’elle a pratiquement traversée, jusqu’au bureau administratif. Pendant la marche, les manifestants ont scellé le bureau local de Tigo et dressé une dizaine de barrières. Ce qui a eu pour conséquence d’empêcher tout trafic à Luozi. Mais, fidèles à leur nature, les enseignants ont manifesté dans l’ordre et la discipline, sans causer la moindre casse. A l’origine, la société de téléphonie cellulaire Tigo s’est chargée de payer les enseignants des écoles du territoire de Luozi avec la méthode du « Mobile Banking ». Mais seules 2 ou 3 écoles étaient servies par jour alors que le territoire compte 325 écoles pour 3.600 enseignants. A ce jour donc, seuls 1.200 enseignants ont été payés. C’est ce qui a provoqué le ras-le bol des enseignants.
Favorables à la bancarisation de la paie D’après le Sous-Proved du territoire, M. Basiba Lolo Kiambi, contacté au téléphone, les enseignants ne sont nullement contre les nouveaux mécanismes de paiement initiés par le Gouvernement de la République. Ils demandent juste que les banques se chargent de leur paie comme cela se fait ailleurs, afin d’éviter des désagréments comme ceux qu’ils connaissent présentement avec Tigo. Mais il n’est pas question pour eux d’envisager le retour au tant décrié système de paiement par listing comme avant. Ils veulent être payés dans une des banques, même si elles doivent être situées à Kimpese ou à Mbanza Ngungu. En attendant, Tigo a rassuré tout le monde, en prenant l’engagement de tout payer dans un meilleur délai en commençant par le mois de mai, ce qu’il est du reste en train de faire déjà. L’administrateur du territoire de Luozi n’est pas resté muet. Il a proposé des pourparlers entre les représentants des enseignants et les responsables locaux de Tigo, afin d’essayer de décanter la situation. Mais cette entreprise doit être butée aux problèmes de trésorerie dans la cité de Luozi. Si elle y était bien implantée, elle s’en sortirait certainement mieux. Dans l’intérêt de tous, un terrain d’entente devrait finir par être trouvé. Car lorsque les enseignants demandent à être payés à travers les institutions bancaires, qu’ils n’ont pas dans un rayon de plus ou moins deux cents kilomètres, ils doivent y regarder par deux fois. Déjà pour atteindre Luozi, le déplacement coûte cher à nombre d’entre eux. D’autres doivent effectuer plusieurs jours de marche. Alors, leur demander d’aller chaque mois à Mbanza Ngungu ne sera certainement pas aisé. Le territoire de Luozi, situé sur la rive droite du fleuve Congo, à 108 kilomètres de Kimpese et à environ 340 kilomètres de Matadi, a depuis toujours de très sérieuses difficultés liées à son enclavement. On y accède par deux voies principales à partir de la nationale n°1. La première voie, lorsqu’on vient de Kinshasa, va de Mbanza-Ngungu à Mpioka. Mais cette route est devenue impraticable depuis des années. C’est ainsi que le petit bac qui servait de pont flottant a été ramené à Luozi. La deuxième voie va de la bifurcation située à quelques kilomètres de Kimpese jusqu’à la localité de Kimbemba, sur la rive gauche du fleuve. Mais on accède également à Luozi par le Congo Brazzaville et le Mayombe. Important grenier, Luozi voit souvent, à son corps défendant, une grande partie de sa riche production agricole pourrir suite aux difficultés d’évacuation. L’entretien des routes dans le territoire, ainsi que de celles y conduisant, est un problème épineux qui, à ce jour, n’a pas encore trouvé de solution adéquate. L’espoir de tout le territoire est que la révolution de la modernité, dans son aspect réhabilitation du réseau routier, puisse passer par-là aussi. La cité de Luozi, chef-lieu du territoire qui porte le même nom, dans la province du Bas-Congo, compte dix secteurs. Jean-Claude Ntuala et Kléber Kungu

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