mercredi 28 décembre 2011

70 millions de dollars pour financer le reboisement en RDC

Lutte contre le réchauffement climatique
70 millions de dollars pour financer le reboisement en RDC
La République démocratique du Congo (RDC) vient de bénéficier de 70 millions de dollars américains comme appui dans le cadre du programme de reboisement de ses forêts.
C’est ce qu’a affirmé, lundi 26 décembre, Vincent Kasulu, au cours d’une conférence de presse à Kinsahsa.
Selon le directeur au développement durable, Vincent Kasulu, ce financement va permettre de reboiser les forêts de la RDC. Ce reboisement va commencer par les provinces pilotes du Kasaï oriental, du Kasaï occidental et de Kinshasa.
«Nous voulons reconstituer le capital forestier dans ces provinces et leur apprendre comment gérer le capital forestier. Nous travaillons sur les termes de référence et le financement est déjà reçu», a assuré Vincent Kasulu.
Le directeur au développement durable a expliqué que ce projet est le fruit de la participation de la RDC dans différentes rencontres internationales sur l’environnement, citant notamment la conférence de Durban sur le changement climatique , tenue du 28 novembre au 11 décembre 2011.

Conférence de Durban
Au sujet de la conférence internationale de Durban, rappelons que plusieurs délégations venues du monde entier ont consacré pendant plus d’une semaine (du 28 novembre au 11 décembre 2011, pour se pencher sur les changements climatiques. A cette rencontre internationale qui a traité, entre autres questions d’actualité, le rôle des forêts de la RDC dans la régulation du climat, le pays de Kasa-Vubu a été représenté par une forte délégation.
Avec ses 145 millions des forets tropicales, le Congo Kinshasa joue un rôle important dans la régulation du climat, ont indiqué les experts du ministère de l’Environnement. Les forêts congolaises capturent un nombre important de gaz carbonique ou CO2 émis, non seulement par le Congo, mais aussi par d’autres pays du monde. Voilà qui justifie l’obtention d’un tel financement.
La RDC se trouve en bonne position pour bénéficier des financements issus de ce processus de réduction des émissions des gaz dues à la déforestation et à la dégradation des forets appelé autrement processus (REDD), ont-ils poursuivi. Avec l’organisation, cette année à Kinshasa, de l’institut REDD+ et du forum de haut niveau sur la forêt et le changement climatique, la voie a été balisée pour pays.
REDD+ signifie Réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts et dans les pays en développement).
Au cours de la conférence de Durban, la RDC a fait valoir aussi bien l’étendue de sa foret que quelques projets réalisés dans le cadre du stock de carbone. Il s’agit en effet de quelques forêts artificielles créées pour stocker le CO2, notamment le projet Ibi sur le plateau de Bateke à Kinshasa.
Le CO2 est un gaz à effet de serre provenant des industries, des véhicules, des forêts et savanes brûlées et même des déchets domestiques ou industriels mal gérés. Il participe à la destruction de l’atmosphère ou encore de la couche d’ozone. Et la dégradation de cette couche engendre l’augmentation des températures et la modification du climat sur l’ensemble de la planète.
Les effets du changement climatique sont très catastrophiques et se manifestent à travers des inondations, des vagues de sécheresse, des ouragans, des cyclones, l’élévation du niveau de mer ou encore des pluies torrentielles. Des catastrophes dites naturelles qui ne cessent de semer mort et désolation sur leur passage. Comme pour punir l’homme qui en est le principal auteur par sa mauvaise gestion de la nature.
C’est pour discuter des voies et moyens de lutte contre ce phénomène qui coûte déjà plusieurs centaines de milliards de dollars en termes de dégâts causés à la planète que les gouvernements, les ONG, les scientifiques et autres chercheurs se sont retrouvés à Durban en Afrique du sud.
A tout prendre, l’objectif fixé est de réduire les rejets de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique planétaire à + 2 degrés à l’horizon 2040. Pour y arriver les climatologues proposent de contrôler l’évolution des émissions de CO2 dans le monde.
Des spécialistes environnementaux sont de plus en plus d’avis que le patrimoine forestier de la planète, notamment de la RDC, s’écorne chaque jour. Ce qui provoque la désertification du territoire national. Si des efforts ne sont pas faits pour arrêter la destruction de la forêt, il y a lieu de craindre le pire sous peu.
Des rencontres de ce genre se multiplient, en l’occurrence le forum sur la forêt et le changement climatique en RDC qui s’est tenue à Kinshasa du 10 au 11 octobre 2011.
Organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Union européenne (UE), sous le haut patronage du Président de la République, ce forum de haut niveau a eu pour objectif de permettre aux dirigeants congolais et à la société civile de se mobiliser et de renforcer leurs connaissances sur le rôle que joue la forêt sur le changement climatique. Il s’agit aussi de mobiliser les partenaires au développement afin de coordonner leurs actions pour une participation financière effective.
La forêt, dans son ensemble, est un immense réservoir de biodiversité. Elle soutient l’agriculture, participe à la sécurité alimentaire, atténue les aléas climatiques. Mais au-delà des flux de carbone, on reconnaît à la forêt d’immenses services rendus à l’humanité.
Les forêts congolaises constituent également l’un des derniers poumons naturels de la planète. Les zones forestières du pays abritent un patrimoine animal et végétal exceptionnel. On y trouve près de dix mille espèces de plantes, dont trois mille trois cents propres à la RDC et plus de quarante espèces de mammifères.
Les forets constituent aussi, pour la population locale, une source de richesse qu’il faut protéger et développer. Ainsi près de 40 millions de la population congolaise dépendent directement de la forêt pour leur alimentation, leurs plantes médicinales ou leur approvisionnement en énergie.
Quoi de plus urgent et vital que de penser au reboisement du territoire national dont la déforestation a atteint un degré important.
L’importance de la forêt est telle que l’Onu a décrété 2011, année internationale des forêts, parce que leur gestion a lien direct avec le réchauffement climatique.

Belles initiatives des Eglises et ONG de Luozi
C’est ce que certaines ONG et autres Eglises implantées à Luozi, chef-lieu du territoire portant le même nom, à plus ou moins 100 km au nord-est de Kimpese, ont compris depuis belle lurette. Elles se sont investies dans des programmes de reboisement intense. A ce jour, avec son projet Prodaf (Projet de développement agricole et forestier, qui a pris fin depuis plusieurs années), la Communauté évangélique du Congo (CEC), dont le siège social se trouve à Luozi, le Centre de vulgarisation agricole (CVA), une ONG dirigée par le professeur Kimpianga Mahaniah, Zola Nsi (Aimer son pays), une ONG dirigée par Diyabanza Mbakani, mécanicien de son état, pour ne citer que celles-là, ont déjà planté plusieurs millions d’arbres à travers le territoire de Luozi.
Comme pour appuyer ces initiatives très louables et sensibiliser également à grande échelle les populations, des publications sur cette question ont été produites. Les plus remarquables sont les livres publiés par le professeur José Dianzungu dia Biniakunu, intitulés Nsi yankatu ngongo eto (1989) ( Nous refusons un pays désert, NDLR) et Endiguer la désertification (1991).
Des réalisations de grande envergure qui ne sont malheureusement pas bien connues, faute de marketing et d’information.
Kléber Kungu

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