dimanche 15 juin 2014

Militaires congolais et rwandais se sont affrontés à Kanyesheza



Vive tension à la frontière RDC-Rwanda

Militaires congolais et rwandais se sont affrontés à Kanyesheza

            Est-ce la reprise des hostilités au Nord-Kivu quelques mois après la fin de la guerre dans cette partie de la République démocratique du Congo (RDC ? C’est difficile de confirmer ni d’infirmer. La réalité est qu’on rapporte que des échanges de tirs ont opposé pendant plusieurs heures mercredi 11 juin matin des éléments de la RDF, l'armée rwandaise, aux éléments des FARDC à la frontière entre leurs deux pays.
            Selon l’Agence France presse (AFP) qui cite le lieutenant-colonel Olivier Amuli, porte-parole de l'armée congolaise dans la province du Nord-Kivu, des soldats rwandais ont enlevé un caporal congolais après avoir "franchi la frontière vers 4 heures du matin. Ces accrochages dont on ignore s’ils ont fait des victimes, ont eu lieu à Kanyesheza, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Le colonel Amuli n'a pas précisé s'ils avaient fait des victimes.
            Cet acte a mis la poudre au feu : les FARDC ont vite réagi en repoussant d’où ils étaient venus les militaires rwandais, emportant leur otage. Quoique le calme soit revenu après ces accrochages, la tension reste vive. La panique s’est emparée des habitants de la région. Par conséquent, une école primaire située à côté de la frontière n'a pas ouvert ses portes.
            En fin de matinée, apprend-on, une délégation congolaise composée de militaires et des agents de l'Agence nationale des renseignements congolaise (ANR).était en route pour "négocier le retour du militaire congolais enlevé".

Accrochages minimisés
            Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a minimisé ces accrochages les prenant pour des petits incidents et non des combats qui ont été provoqués par l’armée rwandaise.
            Ces incidents armés interviennent alors que les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis des années. Alors que Kinshasa a toujours accusé Kigali d’être un grand soutien à plusieurs rébellions qui ont vu le jour dans la région des Grands Lacs et qui déstabilisent la partie orientale de la RDC, Kigali, par contre, accuse son voisin d’être de connivence avec les rebelles des FDLR présumés auteurs du génocide des tutsi de 1994 qui a fait plus de 800 000 victimes.
            Aussi le régime tutsi de Kigali a combattu contre le gouvernement central de Kinshasa lors des deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003). La première guerre (1996-1997(  a commencé à l’entrée de l’AFDL venue chasser Mobutu du pouvoir ; tandis que la seconde a été déclenchée lorsque Mzee Laurent-Désiré Kabila s’est débarrassé de la présence tutellaire des kadogo rwandais qui l’ont aidé à marcher sur Kinshasa.
            Bien des guerres ont commencé souvent par de petits incidents. Que l’enlèvement du caporal congolais par des éléments de la RDF ne soit pas l’événement par lequel se déclenchera une autre guerre en RDC.
Kléber Kungu

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