dimanche 15 juin 2014

Les armées congolaises et rwandaises s’affrontent, Paris appelle à la fin des hostilités



Combats à l'arme lourde à la frontière Rwanda-RDC

Les armées congolaises et rwandaises s’affrontent, Paris appelle à la fin des hostilités

            Ce que l’on a qualifié de simples incidents entre quelques éléments des armées congolaise et rwandaises deviennent de plus en plus sérieux au point de parler en ce moment des combats entre l’armée de la RDC et celle du Rwanda. Mercredi 11 juin, un soldat congolais a été tué dans un brusque embrasement à la frontière. Après des affrontements à l'aube à l'arme automatique entre forces armées de la RDC (FARDC) et troupes rwandaises, la situation a viré aux combats à l'arme lourde dans l'après-midi. Paris appelle à la "cessation immédiate des hostilités"
            Les Forces armées de la RDC et l'es Forces pour la défense du Rwanda (RDF) s’affrontent depuis jeudi 12 juin matin à l’arme lourde dans la localité de Kabagana II, en territoire de Nyiragongo (une trentaine de kilomètres au nord de Goma). depuis qu’un caporal des FARDC a été tué par l’APR après avoir été pris en otage par elle. Les deux armées se sont renvoyé la responsabilité de ces affrontements qui sont les premiers incidents de cette ampleur à la frontière depuis la fin octobre 2013.

« Mettre tout en œuvre pour baisser la tension »
            Par la voix du porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, s’est exprimée sur la dégradation de la situation sécuritaire en RDC. "La France est préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo, à la suite des combats en cours depuis le 11 juin dans le Nord-Kivu", a-t-il souligné, en invitant les deux parties à mettre « tout en œuvre afin de faire baisser la tension, en vue d'une sortie de crise durable".
            Ces affrontements, qui constituent le troisième accrochage consécutif entre les deux armées depuis hier matin, ont déjà fait au moins deux morts côté congolais et un nombre indéterminé de victimes, côté rwandais, toujours selon des sources militaires.
            Selon des sources concordantes, les accrochages ont débuté mercredi matin lorsque les FARDC ont riposté à une provocation des RDF qui auraient tenté de s’installer sur une colline de Kanyesheja, sur le territoire congolais.

Pourquoi ces accrochages ?
            Les combats entre les deux armées interviennent alors que des miliciens des FDLR ont commencé à se rendre au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. A ce jour, apprend-on, quelque 200 éléments ont déjà rendu leurs armes attendant pour les uns de rentrer dans leur pays, le Rwanda, pour les autres, de trouver un autre pays d’accueil.
            Pour bien des observateurs, comme le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, les accrochages entre les deux armées constituent un «acte délibéré de provocation » du régime de Kigali. Ils se demandent pourquoi ces combats interviennent alors qu’a commencé le processus de démobilisation des FDLR par Kinshasa dont Paul Kagamé a fait son cheval de bataille.
            L’attitude la plus simple que Kigali devrait afficher envers Kinshasa ne devait pas être celle de provocation, mais plutôt d’accompagnement et de soutien à ce processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion de ses filles et fils qui, après avoir longtemps erré dans les forêts congolaises et tué, massacré, violé, violenté des centaines de Congolaises et Congolais, ont décidé de rentrer au bercail pour contribuer à la reconstruction d’un pays que Kagamé fait déjà bien.

Que cherche Kagame ?
            Que cherche Kagamé en voulant se créer des ennemis partout aussi bien parmi ses voisins qu’au sein de la communauté internationale ? Alors que les flammes du feu qu’il a toujours adoré  allumer et, ensuite, à attiser, sont déjà éteintes depuis décembre dernier, y a-t-il une raison, sinon économique (pillage de ressources minières de la RDC…) pour celui qui, comme 10 autres chefs d’Etat des Grands Lacs, a signé l'accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération dans la région des Grands lacs, à Addis Abeba le 24 février 2013, de vouloir les voir (flammes) se rallumer ?
            Des ennemis, de l’intérieur comme de l’extérieur, Kigali en veut en nombre suffisant pour pouvoir avoir beaucoup de soucis de manière constante : ses voisins, la France qu’il a accusée d’avoir participé au génocide de 1994 !
            Tout comme il y a des pays qui adorent vivre en paix et en toute sécurité avec leurs voisins et la communauté internationale, nous sommes poussé à croire que le régime de Kigali s’accommode à merveille dans une région trouble. Sinon, comment expliquer la survenue des récents événements au Nord-Kivu.
            Les dernières déclarations sur ton ferme de Washington et de Londres sur la situation dramatique des droits de l’homme au Rwanda sont, à n’en point douter, l’expression du ras-le-bol  des Occidentaux sur les agissements de l’homme fort de Kigali. Sa réplique a montré la face d’un homme au pouvoir qu’il tient à conserver à tout prix et que, pour cela, il n’a de leçon à recevoir de qui que ce soit,  Obama ou Cameron soit-il.
            Des signes de provocation, des comportements qui révoltent tout le monde, des actes ignobles contre des opposants, soif effrénée de conserver le pouvoir par tous les moyens : Kagamé ne cesse de multiplier des signes visibles de fin de régime. L’Union africaine, la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs, la communauté internationale ne doivent pas attendre que les affrontements sur la colline de Kanyesheja commencent à jeter des milliers de Congolais à la rue.
Kléber Kungu

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