lundi 28 janvier 2013
Vers un accord entre le gouvernement congolais et le M23 ?
Pourparlers de Kampala
Vers un accord entre le gouvernement congolais et le M23 ?
• La légitimité de Kabila incontestable et intouchable
• Un accord pourrait être signé ce lundi
Les délégués de la rébellion du M23 sont revenus, vendredi 25 janvier après midi à Kampala, sur le site qui abrite leurs pourparlers avec le gouvernement de la RDC, obligés par Yoweri Museveni de revenir sur la table des négociations, après les avoir reçus la veille. Selon un communiqué du cabinet du président Yoweri Museveni, un accord est «possible» entre les deux parties.
Les rebelles du M23 ont été reçus, la veille, à la présidence de la République ougandaise pour tenter d’éclaircir certaines dispositions mal interprétées, selon eux, par la délégation de Kinshasa. Revenus à Munyonyo speke Hôtel, le site abritant les travaux des pourparlers, les rebelles du M23 ont poursuivi, la mort dans l’âme, avec le secrétariat de la facilitation, l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 et les premières conclusions du facilitateur. En réalité, les rebelles entendaient charger le gouvernement congolais d’accusations portant notamment sur le refus de Kinshasa d’aborder les questions politiques aux négociations.
Dans un communiqué rendu public, jeudi, la présidence ougandaise a déclaré qu’un accord était possible entre le M23 et le pouvoir de Kinshasa.
Légitimité de Kabila incontestable et intouchable
Dans sa réponse aux différents rapports des travaux, le président ougandais a rappelé à l’attention des rebelles du M23 que les discussions en cours sont la résultante des résolutions et recommandations du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des trois pays, à savoir : le Rwanda, l’Ouganda et la RDC. Et que dans cette approche, il est avant tout question pour la délégation du gouvernement congolais d’écouter les doléances des rebelles. C’est ce que Kinshasa a fait.
D’où l’exhortation faite à toute la délégation du M23 de retourner sans condition à la table des discussions afin de vider tous les différends qui les opposent aux dirigeants légitimes de la RDC. Peu importe le temps que cela prendra. Selon des sources proches de la facilitation, le président Museveni a tiré les oreilles de Roger Lumbala afin qu’il cesse de proférer des propos indélicats contre la personne du président de la RDC étant entendu que la légitimité du président Joseph Kabila n’a jamais fait l’objet d’une contestation officielle.
Le président ougandais n’a pas hésité à faire revenir sur terre ces rebelles qui commençaient à se donner beaucoup plus d’importance qu’ils en avaient en leur enjoignant de ne pas faire l’amalgame dans les négociations en cherchant à évoquer la légitimité de Joseph Kabila, une question qui n’a jamais été prévue dans l’ordre du jour pourtant déjà approuvé, adopté et signé par les deux parties.
Les rebelles de leur coté ont sollicité des autorités ougandaises, un soutien politique afin que l’accord attendu jouisse d’une base crédible de suivi des faits. Ils ont en outre réitéré leur souci de voir le gouvernement ougandais peser de son poids afin que les sanctions internationales qui ciblent gravement certains dirigeants du M23 soient adoucies, sinon, revues afin qu’ils jouissent d’une certaine crédibilité politique à l’étranger. A ces sollicitations, nous apprends-t-on, le président ougandais n’a pas répondu publiquement.
Donc, de plus en plus dos au mur et lâchés visiblement par leurs parrains puisque devenus encombrants, les rebelles du M23 ne trouvent pas mieux aujourd’hui que de mettre beaucoup d’eau dans leur vin. Ils deviennent de plus en plus conciliants sentant s’approcher leur mort…politique.
La partie gouvernementale ayant terminé son évaluation de l’accord de paix du 23 mars 2009, qu’il avait jadis signé avec le Congrès nationale pour lé défense du peuple (CNDP), les rebelles du M23 ont continué seuls avec le facilitateur Crispus Walter Kiyonga
Le médiateur désigné par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CIRGL, Yoweri Museveni a demandé aux rebelles de continuer avec tous les points inscrits à l’ordre du jour, comprenant notamment les questions sécuritaires, les questions sociales, politiques et économiques ainsi que le plan de mise en œuvre et de suivi de l’accord qui serait signé à l’issue de ces travaux.
Kinshasa a soutenu avoir présenté les preuves du respect d’intégration dans les institutions du pays des responsables militaires et politiques de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), signataire de l’accord avec le gouvernement congolais et dont sont issus la plupart des leaders du M23.
Cet accord préconisait notamment la reconnaissance des grades des anciens militaires du CNDP au sein de l’armée congolaise, le retour des réfugiés mais également la pacification du Nord-Kivu.
La date de la tenue d’une plénière de mise en commun des positions des deux parties n’est pas encore connue. En attendant, les travaux consultatifs avec le secrétariat de la facilitation se poursuivent.
Plus de 45 jours de pourparlers, on note quelques avancées notables nonobstant quelques points de divergences qui divisent actuellement les deux parties. En plus du règlement intérieur adopté par les deux délégations aux pourparlers de Kampala, un agenda détaillé a été convenu et que des discussions sérieuses ont été entamées dans le cadre du premier point figurant à l’ordre du jour. A ce sujet, les délégués du gouvernement de la RDC ont déjà produit un rapport dument déposé à la facilitation dans lequel sont relevés les éléments d’analyse sur la question de l’accord du 23 mars 2009 signé jadis entre le CNDP et le gouvernement congolais.
Sommet de l’UA
Il est prévu un sommet de L’Union africaine du 27 au 28 janvier à Addis-Abeba. C’est depuis vendredi 25 janvier que les dirigeants africains ont commencé à arriver dans la capitale éthiopienne, siège de l’organisation régionale où ils participeront, lundi, au sommet de l’Union africaine.
Ce sommet devrait se pencher sur la reprise des conflits en République centrafricaine, dans l’Est de la République démocratique du Congo, au Mali, en Somalie, mais aussi au Soudan et au Soudan du Sud.
Concernant la RDC, un accord pourrait être signé ce lundi. Dans ce document, les leaders régionaux s’engageront à faire œuvre commune pour chercher des solutions aux différents problèmes (militaires, politiques et économiques).
C’est dans cette optique que l’organisation humanitaire Oxfam a lancé vendredi 25 janvier un appel pressant aux dirigeants de l’Union africaine pour qu’ils fassent de la paix dans l’Est de la RDC une priorité.
Le directeur du bureau d’Oxfam auprès de l’Union africaine, Désiré Assogbavi, l’organisation régionale devrait jouer un rôle de premier plan, alors que les pourparlers de Kampala ne semblent pas sur la voie de la réussite, et que des milliers de civils continuent d’être soumis à toutes sortes de privations et de menaces (en particulier dans le Nord-Kivu),
Lors de la 3ème session ordinaire de l’Assemblée plénière du Forum des parlements de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), consacrée essentiellement sur la situation sécuritaire de la RDC, de la République centrafricaine, des deux Soudan, les parlementaires, en adoptant la Déclaration de Kinshasa, ont pris certaines résolutions notamment sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, en recommandant « aux parlements et aux gouvernements des pays membres de la CIRGL de prendre des mesures nécessaires et efficaces pour concrétiser, dans le plus bref délai, le déploiement sur le terrain de la Force internationale neutre dans la partie orientale de la RDC (…) », d’ « encourager le Conseil de sécurité des Nations unies à procéder dans le meilleur délai, en collaboration avec les organisations régionales africaines, à la requalification du mandat de la Monusco afin de lui permettre d’imposer la paix en cas de nécessité », de « condamner les violations graves des droits de l’homme et des règles de base du droit international humanitaire perpétrées à Goma et dans le Nord-Kivu par le mouvement rebelle du M23, FDLR et autres »…
Kléber Kungu
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