Le gouverneur Baende destitué conteste

Equateur Le gouverneur Baende destitué conteste Le gouverneur de l’Equateur, Jean-Claude Baende vient d’être destitué lundi 17 décembre par les députés provinciaux sur fond d’un désordre provoqué par les gardes du corps de l’intéressé. Sur les soixante-douze députés provinciaux présents, soixante-dix ont voté pour la destitution du gouverneur, deux ont voté contre, selon le président de l’Assemblée provinciale, Gontran Ibambe cité par Radiookapi.net. Mais selon le sénateur Sébastien Adambu Lomalisa, 75 députés ont été présents dont 72 ont voté pour. L’Assemblée provinciale de l’Equateur compte 108 députés. Jean-Claude Baende a contesté sa destitution. Les députés de la province de l’Equateur ont voté, ce lundi 17 décembre, la motion de défiance introduite le vendredi par Deu Fananze contre le gouverneur Jean-Claude Baende. L’assemblée provinciale de l’Equateur compte cent huit députés. L’opération de vote a été interrompue juste avant le dépouillement des résultats lorsque les gardes du corps du gouverneur se sont introduits dans la salle pour semer la terreur. Heureusement que toutes les dispositions étaient prises pour protéger l’urne. Selon le sénateur Sébastien Adambu Lomalisa, élu de l’Equateur, qui a livré l’information au cours d’une motion incidentielle de la plénière de la chambre haute de lundi 17 décembre, ces incidents ont eu comme bilan, 3 députés grièvement blessés dont la députée Engonge. L’un d’eux a eu son domicile incendié. Après l’intervention de la Police pour mettre hors d’état de nuire ces gardes du corps, le bureau a pu ensuite se réunir avec les députés présents dans la salle pour faire le dépouillement. «Par conséquent, la motion de défiance contre le gouverneur est adoptée et le résultat publié», a conclu le président de l’Assemblée provinciale. Confusion Le ministre provincial des Médias et porte-parole du gouvernement provincial de l’Equateur, Jean-Maurice Kukumo a démenti la déchéance du gouverneur de province Jean-Claude Baende. Dans une intervention lundi 17 décembre à Radio Okapi, il a affirmé qu’il n’y a pas eu de plénière à l’assemblée provinciale. Quant au ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, qui séjourne au chef-lieu de l’Equateur depuis dimanche 16 décembre, parle d’une situation confuse. Il dit ne pas être en mesure de se prononcer sur la déchéance ou non du gouverneur Baende. Mauvaise gestion Les députés provinciaux de l’Equateur accusent Jean-Claude Baende de mauvaise gestion et d’incompétence. Ils lui reprochent également d’avoir fermé à plusieurs reprises l’Assemblée provinciale pour éviter l’examen de la motion de déchéance introduite contre lui. Le gouverneur est aussi accusé d’entretenir une milice dénommée « les combattants de Jean-Claude Baende ». Cette fois-ci, la motion de défiance vient d’avoir raison de toutes les manœuvres dilatoires de Jean-Claude Baende. En octobre 2010 déjà, un groupe de députés provinciaux de l’Equateur dits « légalistes » avaient accusé leur bureau de bloquer la motion de défiance contre le gouverneur. Leur motion avait été jugée recevable mais le bureau de l’Assemblée provinciale avait estimé que la requête ne pouvait pas être soumise au vote à la plénière, le gouverneur étant absent de la province. Le samedi 15 décembre 2012, les militants de l’Alliance des démocrates humanistes (ADH), parti politique du gouverneur de province de l’Equateur Jean-Claude Baende, ont manifesté contre la dernière motion de défiance initiée contre leur leader. C’est cette motion qui a été votée hier lundi. Deux députés accusés par ces manifestants de vouloir déstabiliser Jean-Claude Baende, ont été tabassés et grièvement blessés. Le rapporteur de l’Assemblée provinciale de l’Equateur, Louis Manzomba, a accusé ces militants d’agir en complicité avec la Police. Pour tenter de résoudre cette crise, une délégation gouvernementale et parlementaire en provenance de Kinshasa est arrivée à Mbandaka le dimanche. Après José Makila, Jean Claude Baende est le deuxième gouverneur de l’Equateur à être destitué depuis 2006. Face à toute la vague de destitution des gouverneurs à travers le territoire national, devenir gouverneur de province est un défi, occuper ce poste sans en être chassé par une motion de défiance en est un autre. Jean-Claude Baende vient allonger la liste des gouverneurs destitués par les députés provinciaux. Richard Ndambu du Bandundu, Hubert Kabasubabu Katulondi du Kasaï occidental, José Makila de l’Equateur ont subi la rigueur de la destitution. Comme par contagion, la motion de défiance fait des vagues au sein des provinces où les députés se paient la tête des gouverneurs qui se distinguent par une mauvaise gestion. Moralité : avant de se porter candidat gouverneur d’une province, il ya lieu de réfléchir longuement en se posant mille et une questions. Dans tous les cas, les députés provinciaux sont en train de donner une autre leçon à tous ceux qui, sans éthique morale, ambitionnent d’être à la tête d’une province pour la gérer n’importe comment : ne peut donc devenir gouverneur de province que celui qui doit accepter d’appliquer les principes de bonne gouvernance dans la gestion de la province. Sinon, la bourrasque des députés n’hésitera pas à l’emporter comme une feuille morte. Kléber Kungu