jeudi 20 décembre 2012
Ben Affleck plaide pour le renforcement de la Monusco
Devant le Congrès américain
Ben Affleck plaide pour le renforcement de la Monusco
Ce qui se passe en République démocratique du Congo (RDC), spécialement au Nord-Kivu, l’une des régions les plus instables de la planète en raison de la guerre d’agression menée par les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda et l’Ouganda ne cesse d’émouvoir des personnes éprises de paix et de compassion. C’est le cas de l'acteur et réalisateur américain Ben Affleck qui a plaidé la cause de la RDC devant le Congrès américain en demandant mercredi 19 décembre pour que les Etats-Unis poussent en faveur d'un renforcement du mandat de la Monusco afin de mieux protéger les populations.
"Je ne suis pas ici pour quémander l'argent du contribuable américain. Je suis ici aujourd'hui pour respectueusement demander que vous usiez de votre pouvoir", a déclaré l'acteur devant les élus de la commission de la Défense de la Chambre des représentants.
A l'instar de l'action menée par George Clooney en faveur du Darfour, Ben Affleck a créé en 2009 l'Initiative pour le Congo oriental (ECI), une association de soutien aux actions humanitaires qui a depuis levé plus de deux millions de dollars.
Pour cet acteur, "le M23 n'est que le dernier d'une longue liste de groupes armés qui déstabilisent le Congo depuis 1994".
Dans sa plaidoirie, l'acteur américain a démontré l’immobilisme de la communauté internationale devant le drame congolais. "Nous avons vu ce cycle se répéter à de trop nombreuses reprises: la violence éclate, la communauté internationale s'intéresse pendant un moment à cette partie du monde, la violence recule et le monde se détourne, soulagé, sans s'occuper des problèmes systémiques" à l'origine de cette instabilité.
Ben Affleck a rappelé le soutien qu’apportent le Rwanda et l’Ouganda aux rebelles du M23. Ainsi a-t-il plaidé pour que Washington utilise son influence "unique" sur les présidents Paul Kagame et Yoweri Museveni pour qu'ils mettent fin à leur soutien tant décrié et dénoncé aussi bien par les experts de l’Onu, la RDC elle-même que les autres ONG tant nationales qu’internationales.
Il a également appelé que les Etats-Unis soutiennent à l'Onu une résolution en faveur d'un renforcement du mandat de la Monusco pour lui permettre de maintenir la paix et protéger par conséquent les populations civiles, premières victimes des affrontements entre les rebelles du M23 et les FARDC. "Au minimum, le mandat doit être renforcé afin de lui permettre de vraiment maintenir la paix et protéger la population", a plaidé Ben Affleck.
Il faudrait également que l'Onu et l'Union africaine dépêchent un envoyé spécial dans la région pour amener les parties à la table des négociations, a ajouté l'acteur-réalisateur, dont le dernier film "Argo" a été salué par la critique et dans les salles.
Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), estimés à environ 1.000 hommes ont pris Goma, capitale de la province riche en minerais et instable du Nord-Kivu (est), le 20 novembre avant de s'en retirer 11 jours plus tard mais les pourparlers houleux avec Kinshasa font craindre une nouvelle offensive.
Des renforts des Casques bleus en cas de besoin »
Alors que le Nord-Kivu vit dans la psychose de la reprise de la guerre, l’Onu se prépare à parer à toute éventualité. C’est dans ce cadre que le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé du maintien de la paix, Hervé Ladsous, a promis l’envoi des renforts des Casques bleus à Goma en cas de nécessité.
L'Onu serait donc prête à envoyer des renforts pour appuyer la Monusco. Selon le chef des opérations de maintien de la paix de l'Onu, Hervé Ladsous, les Casques bleus sont en alerte.
Selon Hervé Ladsous et d’autres sources, des centaines de rebelles du M23 ont été aperçus à une vingtaine de kilomètres seulement de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, c'est-à-dire à l'intérieur de la zone de cessez-le feu, alors qu’ils sont censés se trouver à 20 km de Goma.
« J’ai fait un briefing au Conseil de sécurité sur la situation dans l’Est de la RDC. Une situation qui est préoccupante marquée ces derniers temps par des mouvements préoccupants des rebelles du M23. Nous suivons cela et la Monusco met en œuvre des plans d’urgence au cas où cela serait rendu nécessaire par l’évolution des événements sur le terrain », a-t-il affirmé, indiquant que la Monusco a renforcé ses patrouilles « surtout autour des camps de déplacés dans l’objectif premier de protéger les populations civiles ».
Hervé Ladsous a expliqué que les Nations unies suivaient également les développements diplomatiques de ce qui se passe à Kampala notamment les pourparlers entre le M23 et le gouvernement congolais.
Le porte-parole de l’Onu, Martin Nesirky, a évoqué lundi 17 décembre la tension et la précarité de la situation au Nord-Kivu Selon lui, les mouvements des rebelles du M23 contreviennent à la résolution 2076 des Nations unies qui enjoignent au M23 de se retirer de Goma et cesser toute progression.
Face aux rumeurs qui font état d’un probable assaut des rebelles sur Goma, le gouvernement provincial du Nord-Kivu a appelé les habitants de la ville à vaquer librement à leurs occupations quotidiennes et à ne pas fuir.
Pour le gouverneur Paluku, les rebelles du M23 cherchent à maintenir « un climat de psychose » à Goma. «Le M23 veut maintenir la population de Goma dans une psychose pour faire pression à Kampala», où des discussions entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 sont engagées depuis plus d’une semaine.
Sur demande des chefs d’Etat des Grands Lacs, les rebelles du M23 ont quitté, le 1er décembre dernier, la ville de Goma après l’avoir occupée pendant une dizaine de jours. Ils étaient censés se retirer jusqu’à 20 km de la capitale du Nord-Kivu. Mais plusieurs sources font état d’une présence de ces rebelles à une dizaine de kilomètres seulement de la ville.
Alors que les négociations entamées à Kampala, en Ouganda, entre le M23 et le gouvernement congolais sont au point mort, Hervé Ladsous a évoqué la possibilité d'envoyer de nouveaux contingents de casques bleus à Goma, "si les circonstances l'exigent".
De source indépendante, les rebelles du M23 continueraient toujours d'effectuer des mouvements inquiétants autour de Goma. C'est dans ce contexte que les casques bleus ont été placés en état d'alerte dans la région.
Avec ses 17 000 hommes, la Monusco n'est jamais parvenue à empêcher la progression des rebelles du M23 vers Goma et encore moins leurs exactions sur les populations civiles. Même si selon Martin Nesrky, porte-parole de l'Onu, les soldats gouvernementaux se seraient eux aussi rendus responsables de viols.
Selon les Nations unies, depuis novembre dernier, au moins 126 femmes ont été violées par les forces regulières. Par ailleurs des éléments du M23 continuent de perpétrer des attaques à main armée et des assassinats à Goma. Pourtant le M23 s'est retiré officiellement de la ville le 1er décembre, après deux semaines d'occupation.
Faut-il conclure que l'envoi d'effectifs supplémentaires de Casques bleus dans la région pourra permettre d’éviter la reprise de la ville par les rebelles si les hostilités venaient à reprendre ? Il faudra certainement attendre les conclusions des négociations de Kampala pour le savoir qui va aller jusqu’au 31 décembre.
La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) s’investit en tout cas pour que Kampala n’accouche pas d’une souris. Ce qui entraînerait la reprise de la guerre tant redoutée par les pays membres de cette structure régionale.
Allégations de viols
Hervé Ladsous a affirmé que les Nations unies enquêtent sur les différents rapports qui font état des viols à l’Est de Goma. « On sait maintenant qu’un total de 126 femmes ont été violées à l’Est de Goma au moment où des troupes avançaient dans tous les sens. Une grosse partie de ces viols ont été commis, semble-t-il, par des militaires congolais », a-t-il expliqué.
C’est dans ce cadre que neufs soldats ont été arrêtés en RDC pour au moins 126 viols près de Goma.
A en croire Le Monde, citant l’Onu, au moins 126 femmes ont été violées dans l'est de la RDC fin novembre quand des soldats gouvernementaux ont fui l'avancée des rebelles du M23 près de Goma.
Une enquête de la Monusco, dont les résultats seront publiés en janvier prochain, a permis de "confirmer au moins 126 cas de viols" et les meurtres de deux civils, a indiqué le porte-parole de l'Onu, Martin Nesirky. Pour l'instant, a-t-il ajouté, neuf soldats des forces gouvernementales ont été arrêtés, deux pour viols et sept pour des actes de pillages.
Les autorités militaires congolaises sont en train d’enquêter sur ces exactions avec le soutien de la Monusco, qui a informé le vice-Premier ministre et le ministre congolais de la Défense de ces "résultats préliminaires". Il a rappelé que l'Onu "révisera le soutien fourni" aux unités auxquelles appartiennent les soldats coupables.
Ces exactions ont été commises entre le 20 et le 30 novembre dans la région de Minova, près de Goma. Martin Nesirky a précisé que deux équipes de l'Onu s’étaient rendues dans cette zone pour interviewer plus de 200 personnes.
Kléber Kungu
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