lundi 10 décembre 2012
600 écoles pillées ou occupées depuis début 2012 dans le Kivu
L’avenir de la jeunesse congolaise en péril
600 écoles pillées ou occupées depuis début 2012 dans le Kivu
Au moins 600 écoles ont été pillées ou sont occupées depuis début 2012, dont 250 depuis septembre par les différents groupes armés et les déplacés par les combats au Kivu où les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) a pris la ville de Goma pendant une dizaine de jours fin novembre. Ce qui a privé des milliers d’enfants scolarisés ou en âge de scolarisation d’un droit universellement reconnu. C’est l’Unicef qui a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué publié lundi 10 décembre.
"Les nouveaux affrontements au Nord-Kivu ont accru le nombre total d'écoles touchées par le conflit cette année à plus de 600, ce qui représente plus du double par rapport à il y a trois mois", a souligné le Fonds de l'Onu pour l'enfance (Unicef). "Des familles et les différentes parties impliquées dans le conflit ont occupé ou pillé depuis septembre quelque 250 écoles supplémentaires dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu", a ajouté l'Unicef, qui lance un appel de fonds de 6 millions de dollars pour des activités éducatives dans le Kivu.
Après une trêve relative de quelques semaines, l'armée et le M23 ont repris les combats, et les rebelles se sont emparés de Goma le 20 novembre. Les affrontements ont fait 130 000 déplacés supplémentaires dans et autour de la capitale du Nord-Kivu.
L’Unicef rapporte que de nombreux déplacés "ont trouvé refuge dans des écoles qui ont été utilisées comme cuisines, cantines, dortoirs, casernes ou entrepôts de munitions. (...), ajoutant que les manuels scolaires et les bancs d'école ont même été utilisés comme bois de chauffage".
Le communiqué souligne que c’est 240 000 élèves qui ont manqué plusieurs semaines de scolarité depuis la mutinerie en avril des militaires qui ont créé en mai le M23. Les positions du groupe armé, l'un des nombreux de la région, sont adossées au Rwanda et à l'Ouganda, accusés par l'Onu de soutenir les rebelles, ce qu'ils démentent.
Barbara Bentein, représentante de l'Unicef en RDC, citée dans le communiqué, avertit que scolariser les enfants est "essentiel pour leur protection (...). Quand ils ne sont pas à l'école, les enfants du Nord-Kivu sont plus à risque d'être exploités, maltraités et même recrutés".
"Nous craignons que de nombreux enfants puissent avoir des difficultés à rattraper le retard et passer leurs examens. Ils risquent même de perdre leur année scolaire ou d'abandonner l'école. Chaque heure compte", a indiqué le ministre congolais de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Maker Mwangu Famba, cité dans le communiqué de l'Unicef.
Quelque 80 000 élèves du Nord-Kivu doivent recevoir un "kit scolaire" d'ici la fin de l'année pour leur permettre de terminer en beauté l’année scolaire.
Kléber Kungu
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