mercredi 12 décembre 2012
La justice belge va enquêter sur la mort de Patrice Lumumba
La justice belge va enquêter sur la mort de Patrice Lumumba
La Chambre des mises en accusation de Bruxelles a autorisé l’enquête sur la mort de l’ancien Premier ministre congolais assassiné en 1961. La famille Lumumba avait porté plainte contre plusieurs Belges en 2011. Le parquet fédéral a été jugé compétent par la Chambre des mises en accusation de Bruxelles, une juridiction d’instruction, pour instruire la plainte déposée en juin 2011 par la famille du Patrice Lumumba contre une douzaine de Belges (policiers, hommes politiques et fonctionnaires) qu’elle accuse de complicité, rapporte Le Soir.
Des fils de feu Patrice Lumumba ont porté plainte au parquet fédéral en Belgique avec constitution de partie civile, contre une douzaine de survivants, des policiers, des politiciens et des fonctionnaires. Parmi ceux-ci, seulement huit vivent encore. Même si les noms des personnes visées n’ont pas été rendus publics, l'une d'elles serait Jacques Brassinne, diplomate belge au Katanga en 1961. Les autres noms qui apparaissent sont ceux d'Etienne Davignon, alors jeune diplomate, et Charles Huyghé, à l'époque chef de cabinet du ministre katangais de la Défense katangais.
La chambre des mises en accusation devait dire si la plainte de la famille Lumumba rencontrait les conditions prévues par la loi belge dit de « compétence universelle », qui autorise les tribunaux à poursuivre une personne soupçonnée de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de génocide si les plaignants ou l’accusé ont un lien avec la Belgique.
Dans son arrêt, elle a considéré que l’ex-Congo belge était alors plongé dans un conflit armé et que la mort de Patrice Lumumba pouvait dès lors être considérée comme un crime de guerre.
L'enquête devra déterminer si le transfert au Katanga de Patrice Lumumba alors détenu à Léopoldville (Kinshasa) représente ou non un crime de guerre. Les autorités katangaises n'ayant jamais caché leur volonté d'assassiner le Premier ministre congolais.
Patrice Lumumba fut le premier Premier ministre de la République du Congo, aujourd’hui République Démocratique du Congo, et, au-delà, de juin à septembre 1960.
Le 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo, il avait prononcé devant le roi Baudouin un discours virulent dénonçant les abus de la colonisation, marquant sa rupture avec l’ancienne métropole. Il venait ainsi de signer son arrête de mort.
Les faits
Lumumba fut le premier chef du gouvernement du Congo-Kinshasa, aujourd'hui République Démocratique du Congo, et, au-delà, de juin à septembre 1960. Le 30 juin 1960, jour de l'indépendance du Congo, il avait prononcé devant le roi Baudouin un discours virulent dénonçant les abus de la colonisation, marquant sa rupture avec l'ancienne métropole.
En juillet 1960, Joseph Désiré Mobutu devient secrétaire d'État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba. Il profite du désaccord entre les différents hommes politiques et du fait d'être l'un des seuls lumumbistes à avoir une quelconque expérience militaire pour évoluer très rapidement dans la hiérarchie militaire. C'est ainsi en tant que chef d'état-major, et sous l'influence de l'ambassadeur de Belgique, il fait arrêter et assigner à résidence Lumumba en 1960 ; Lumumba dirigeant jouissant d'une grande popularité.
Ce coup d'Etat comptera beaucoup dans les relations entre les Belges et Mobutu. Il met en place un gouvernement temporaire, le Collège des commissaires généraux. Après la prise du pouvoir par Joseph-Désiré Mobutu, Lumumba fut assassiné le 17 janvier 1961 par des responsables du Katanga (sud-est), région minière qui fit un temps sécession avec le soutien de la Belgique. A la prise du pouvoir par Joseph-Désiré Mobutu en 1965, Lumumba fut assassiné le 17 janvier 1961 par des responsables du Katanga, région minière qui fit un temps sécession avec le soutien de la Belgique. Les forces de sécurité belges ont été accusées d’avoir couvert l’opération, voire de l’avoir commanditée ou coordonnée.
Une commission d’enquête parlementaire de 2001 avait conclu à la « responsabilité morale » de la Belgique. Le gouvernement avait alors présenté les excuses de la Belgique au Congo Kinshasa.
« Il faut aller plus loin que la reconnaissance d’une responsabilité morale. Il faut tirer de l’établissement des faits toutes les conclusions, d’ordre pénal et juridique », avait déclaré lors du dépôt de la plainte François Lumumba, l’un des fils de Patrice Lumumba.
Kléber Kungu
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