Stabilisation de la sous-région des Grands Lacs
Six chefs d’Etat à Luanda réfléchissent sur la sécurité de la Région
Le mini-sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) a débuté mardi 25 mars, à Luanda, capitale angolaise, sous l'égide du Président en exercice de l'organisation, José Eduardo dos Santos. Au total, ils sont sept chefs d’Etat de la sous-région des Grands Lacs, à savoir : l’Angolais José Eduardo dos Santos, le Congolais de Kinshasa Joseph Kabila de la RDC, le Congolais de Brazzaville Denis Sassou Nguesso, le Rwandais Paul Kagame, l’Ougandais Yoweri Museveni et le Sud-africain Jacob Zuma. Au menu de la rencontre qui se réalise à huis-clos au Centre de conventions de Talatona, la paix, la stabilité et la sécurité dans la sous-région des Grands Lacs.
L’ordre
du jour de cette rencontre prévoit également l’évaluation du niveau de
coopération entre les respectifs pays dans le cadre de l’intégration et du
développement régional.
Partagé
entre l’ouverture de la 2ème conférence minière qui s’est tenue à Goma,
chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où il était déjà annoncé, et le
mini-sommet de Luanda, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, accompagné des
ministres des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda et de la Défense et Anciens
combattants, Alexandre Luba Ntambo, a dû finalement préférer le second à la
première - importance et enjeux obligent ! – qui a ouvert les travaux à
Luanda, mardi 25 mars, autour de José Eduardo dos Santos, président de l’Angola
et président en exercice de la
Conférence internationale sur la région des Grands Lacs
(CIRGL), d’un mini-sommet consacré la question de la stabilisation, de la
pacification et de la sécurisation de la sous-région secouée de longue date par
des crises à répétition.
Nombre de participants réduit. Pourquoi ?
Le nombre
réduit des participants, soit sept chefs d’Etat et le caractère de huis-clos de
la rencontre renferment tout un message et tout l’enjeu. Alors que la Conférence
internationale sur la région des Grands Lacs regroupe onze pays (Angola,
Burundi, Centrafrique, Congo, RDC, Kenya, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Ouganda,
Zambie), pourquoi, se demande-t-on, les autres pays (Burundi, Centrafrique,
Kenya, Soudan, Zambie) ne répondront pas
à l’appel de Luanda. Sans soute la situation politique et sécuritaire prévalant
au Burundi, en Centrafrique, au Soudan ne peut-elle pas permettre à leurs chefs
d’Etat de se déplacer. Pourquoi alors le président Michael Chilufya Sata de la Zambie ne fera-t-il pas le
déplacement de Luanda ?
José
Eduardo dos Santos, en sa qualité de géniteur du projet, et de président en
exercice de la CIRGL,
est en phase de consultation de différents protagonistes de la crise dans la
région des Grands Lacs. Il s’agit essentiellement de la RDC, du Rwanda et de
l’Ouganda. Quant à Denis Sassou Nguesso, la proximité de son pays avec la RDC fait du Congo/Brazzaville
un partenaire incontournable et privilégié du Congo Kinshasa.
Les
bonnes relations que le Congo Brazzaville entretient avec le Rwanda, pays
indexé à maintes reprises dans les conflits récurrents dans l’Est de la RDC ont certainement joué dans le choix de Denis
Sassou Nguesso. Quant à la République
sud-africaine, la participation de ce pays à la Brigade spéciale
d’intervention de l’Onu et le poids politique de ses points de vue dans la
résolution des crises dans la sous-région des Grands Lacs sont parmi les
facteurs qui pèsent beaucoup.
Depuis
son accession à la présidence de la
CIRGL, José Eduardo Dos Santos, qui tient à marquer de son
empreinte, sa présidence, ne cesse de multiplier des actions pour faire évoluer
le processus de paix presqu’en panne dans la région. En effet, en dépit de la signature par les 11
chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CIRGL en février 2013,
l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité, la coopération pour la RDC et la région, la paix et
la sécurité restent à ce jour des denrées encore rares. Des groupes armés
encore en grand nombre y pullulent, en dépit de l’émiettement de la rébellion
pro rwandaise, semant toujours mort et désolation parmi les populations
civiles, des accusations sur le soutien présumé du Rwanda à sa rébellion
continuent à alimenter l’actualité dans une région toujours en proie à une
insécurité ambiante. C’est que le chemin à parcourir reste encore long.
En
dépit de cela, le processus connaît une nette évolution avec l’opérationnalité
de la Brigade
d’intervention rapide des Nations unies qui, avec les Casques bleus de la Monusco, appuie les FARDC
dans leur traque contre tous les groupes armés encore actifs dans la région et
qui refusent de déposer les armes.
Luanda
dispose par ailleurs d’un atout majeur. Sa double appartenance autant à la CIRGL qu’à la Communauté de
développement des Etats de l’Afrique australe (SADC) lui donne plus de marges
de manœuvre, et pourquoi pas, d’actions. Ce qui lui donne une suprématie pour
imposer à ses pairs sa vision de la paix et de la sécurité qui doivent exister
entre les pays membres de la sous-région.
Kléber Kungu
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