Sous le parrainage du Dr Denis Mukwege
Naissance à Bukavu d'un mouvement masculin féministe
Pour mener sur plusieurs fronts la
lutte contre la violence faite à la femme, une vingtaine d’hommes, notables de
l'est de la République
démocratique du Congo, viennent de créer le mardi 4 mars, un mouvement masculin
de lutte pour les droits des femmes sous le parrainage du célèbre gynécologue
Denis Mukwege. Le mouvement est appelé V-Men Congo.
Les
fondateurs de V-Men Congo justifient
leur action par le fait que les droits de la femme sont loin d’intéresser les
mouvements féministes. "Les droits de la femme n'intéressent pas seulement
les mouvements féministes", écrivent ces hommes réunis au sein du
mouvement V-Men Congo, sous le parrainage du Dr Denis Mukwege, célèbre
gynécologue dont l'hôpital Panzi à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, vient en aide
aux femmes victimes de violences sexuelles, véritable fléau en RDC.
"C'est
un enjeu global, c'est notre humanité commune et le devenir de notre société
qui est en jeu", ajoute le communiqué annonçant le lancement de leur
action cité par l’Agence France Presse.
Lancé à a
veille de la journée internationale de la femme, ce mouvement, apprend-on, ambitionne d’éliminer
"les discriminations et les attitudes misogynes qui font honte à notre
humanité et minent les perspectives de développement durable".
"Brisons
le silence, changeons les mentalités de nos fils et filles, de nos frères et sœurs,
de nos pères et mères et mettons fin à l'impunité et aux violences sexuelles et
basées sur le genre", ajoutent les V-Men.
Les V-Men
sont une émanation du mouvement international de lutte contre les violences
faites aux femmes V-Day ("Jour V"), dont la lettre V signifie tout à
la fois "Victoire", "Vagin" et "Amoureux"
("Valentine" en anglais), précise la source.
L’Est de la RDC est particulièrement
marqué par les violences, précisément le viol, que subissent les femmes de
cette partie du pays de la part des miliciens qui y pullulent et des hommes en
armes. Vu son ampleur sur la partie orientale de la RDC, le viol, en particulier,
est considéré comme une arme de guerre, qui ternit l’image du pays, d’autant
plus que plusieurs militaires des FARDC sont impliqués de temps en temps dans
des cas de viols.
A ce propos, un procès est en train
de se dérouler à Minova, dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, jugeant une quarantaine de militaires des FARDC,
dont 5 officiers, pour viols massifs
Les Nations
unies avaient révélé au mois de décembre 2012, qu’au moins cent vingt-six
femmes avaient été violées en fin novembre dans l’Est de la République démocratique
du Congo (RDC).
Le
phénomène a pris une telle ampleur aujourd’hui que de plus en plus de voix se
font entendre pour condamner les violences faites aux femmes dans les zones de
conflit, en particulier au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, en Province Orientale et au
Katanga, considérés comme les provinces les plus instables et où l’activisme
des groupes armés en grand nombre est très remarquable.
Kléber Kungu
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