Situation des droits de l’homme au Rwanda
Kigali considéré comme mauvais élève par Washington
Le Rwanda est jugé mauvais élève en matière des droits de l’homme au Rwanda par le département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique. Tell est l’essentiel de son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde rendu public dernièrement. Le traitement réservé à l'opposition rwandaise et aux défenseurs des droits de l'homme, ainsi que le soutien à la rébellion qui a semé désolation en RDC sont les principaux griefs retenus contre Kigali par le département d’Etat américain.
Dans un rapport rendu public tout récemment, le département d’Etat américain a été très critique à l’endroit de Kigali qu’il considère comme un mauvais élève en matière des droits de l’homme.Les problèmes les plus importants épinglés dans ce rapport, le département d’Etat souligne le traitement réservé par le gouvernement rwandais à ses adversaires politiques et aux avocats des droits de l’homme qui sont harcelés, arrêtés, torturés quand ils ne sont pas tués, Le rapport cite lle cas de l’opposant Patrick Karegeya, retrouvé mort le 31 décembre 2013 dans sa chambre d’hôtel en Afrique du Sud où il avait obtenu l’asile politique depuis qu’il était entré en disgrâce avec le pouvoir de Kigali.
L’autre
grief reproché à Paul Kagame est son soutien matériel et logistique apporté à
la rébellion qu’il avait créée pour déstabiliser la province du Nord-Kivu pendant
plusieurs années et et dont les exactions ont provoqué plusieurs morts et le
déplacement des centaines de milliers de Congolais. L’organisation américaine
Human Rights Watch, citée dans le rapport du département d’Etat américain,
mentionne le recrutement par le groupe rebelle d’adultes et d’enfants dans les
camps de réfugiés rwandais et accuse l’armée d’avoir entraîné les nouvelles
recrues.
Le
gouvernement rwandais rejette toute association avec ce mouvement rebelle en
affirmant avoir désarmé et détenu en mars 600 combattants ayant quitté l’est de
la RDC à la suite
d’un désaccord avec la direction du mouvement.
Dans
son rapport, les Etats-Unis d’Amérique déplorent également les restrictions des
libertés d’expression et de presse dont Kigali se rend responsable. En ce qui
concerne les relations interethniques, le rapport relève que le président
Kagame et d’autres chefs politiques ont encouragé les Hutus dont le nom est
associé au génocide à présenter leurs excuses aux Tutsis.
En
dépit de la publication de ce rapport, regrettent bien des analystes avisés,
Washington semble faire bénéficier Kigali d’un régime de faveur. En effet, des
voix s’élèvent dans l’opinion congolaise notamment en condamnation l’attitude
combien complice, paternaliste et laxiste des Etats-Unis d’Amérique face au
comportement très belliqueux des autorités rwandaises.
Ces
voix estiment que les sanctions de Washington à l’endroit de Kigali sont
fantaisistes au point de ne pas inquiéter Kigali qui, en dépit de toutes les
condamnations de Washington consécutives à la publication des rapports
l’épinglant à plusieurs reprises dans le dossier de la guerre dans l’Est de la RDC, continue de se comporter
en principal fauteur de troubles dans un pays qui n’a plus connu de
tranquillité ni paix depuis des décennies.
Condamnation
ou publication de rapport oui, estiment les observateurs, mais pour quelles
véritables sanctions contre un Etat qui continue à se mal comporter et à
troubler ainsi la paix d’une région entière ?
Kléber Kungu
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