Chefferie
de Watalinga au Nord-Kivu
Les ADF/Nalu contrôlent 21 localités sur 25
La capacité de nuisance des rebelles
ougandais des Allied Democratic Forces – National Army of Liberation of Uganda (ADF/Nalu)
en République démocratique du Congo reste encore intacte. Preuve qu’actuellement
21 localités sur 25 de la chefferie de Watalinga, située à environ 90
kilomètres de la ville Beni dans la province du Nord-Kivu, sont sous le
contrôle de ces rebelles. En plus du nombre élevé des massacres de civils qui portent
leur signature macabre.
Selon un membre de la société civile
de Watalinga, sur les 25 localités que
compte la chefferie de Watalinga, 21 sont présentement occupées par les
rebelles ougandais des ADF-Nalu. Ces rebelles ougandais ont en plus verrouillé
tout accès dans cette zone. Un défi que ces bandits ont lancé aux autorités
congolaises et que les FARDC se doivent de relever à tout prix.
Plusieurs personnes qui ont tenté de
s’approcher de cette zone ont été soit enlevées, soit tuées carrément par les
rebelles des Forces démocratiques alliées-Armée nationale de libération de
l’Ouganda.
Des
exactions de toutes sortes portant la signature de ces malfrats sont très
nombreuses, autant les victimes. Ainsi, depuis juillet 2013, on rapporte que plus
de 108 personnes ont été tuées et 123 autres kidnappées par les ADF-Nalu dans
la chefferie de Watalinga. En juillet, dans la région de Kamango, des combats avaient
opposé les rebelles des ADF-Nalu aux FARDC. Des dizaines de milliers de
personnes s’étaient alors réfugiées en Ouganda et plusieurs bâtiments publics
avaient été pillés. L’armée avait par la suite repris le contrôle de cette
localité.
Renforcement des positions
Des sources de la société civile de
cette chefferie rapportent que ces
rebelles sont en train de renforcer leurs positions de Kikawa, Kitimba, Ndama,
Budinguya et Buyata depuis quelques jours afin de riposter à l' attaque des
Forces armées de la
République démocratique du Congo ( FARDC) qui seront appuyées
par la brigade d'intervention de la
Mission de l'Onu pour la Stabilisation du
Congo (Monusco).
L'Onu et l'armée nationale ont
appelé les groupes armés encore actifs dans la province du Nord-Kivu à déposer
les armes avant le lancement d'une opération de désarmement forcé. Des appels
relayés par la suite par le chef de l’Etat Joseph Kabila lors de sa dernière
mini-tournée en Province Orientale et au Nord-Kivu entre fin novembre et début
décembre.
Plusieurs semaines plus tard, ces
appels semblent ne pas avoir été entendus, car alors que quelques groupes armés
ont déjà déposé les armes, les autres restent réfractaires à ces appels,
défiant ainsi toute opération éventuelle que la coalition armée FARDC- Brigade
d’intervention de l’Onu –Monusco est censée lancée à tout moment pour traquer
ces groupes armés.
Les
rebelles des ADF-Nalu sévissent dans le nord du Nord-Kivu. Aujourd’hui
uniquement composée d’islamistes, elle est dirigée depuis 2007 par Jamil
Mukulu. Les États-Unis ont placé ces rebelles sur leur liste d’organisations
terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé par des sanctions de l’Onu depuis
2011.
Les 13 et
14 décembre derniers, la
Monusco avait dénoncé qu'«au moins 21» personnes avaient été
tuées avec une «extrême brutalité» dans deux villages du territoire de Beni. La
société civile avait attribué ce «carnage» aux ADF-Nalu et demandé une action
urgente de l’armée et de la
Monusco.
Kléber Kungu
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