vendredi 13 décembre 2013

Les conducteurs des poids lourds reportent à plus tard leur grève



Secteur du transport routiers

Les conducteurs des poids lourds reportent à plus tard leur grève

            Décidément,  le spectre de la grève des transporteurs routiers de la route Kinshasa-Matadi-Boma guette toujours le secteur des transports. D’autant plus que les propriétaires des véhicules poids lourds n’ont rien compris des revendications d’il y a 8 mois des conducteurs et convoyeurs de leurs véhicules. Heureusement que ceux-ci ont mis de l’eau dans leur vin en décidant de surseoir à leur grève, qui devait débuter mercredi 11 décembre. Ce n’est qu’une partie remise, car les employeurs ont cinq jours pour satisfaire aux revendications de ces travailleurs.
            Au cours d’une réunion avec le ministre du Travail, Bahati Lukwebo, les conducteurs et convoyeurs des véhicules poids lourds ont  pris des mesures pour contraindre les propriétaires des véhicules poids lourds au respect de l’accord qu’ils avaient signé avec leurs employés en janvier dernier. Les employeurs de ce secteur sont notamment sommés de s’affilier à une organisation professionnelle des transporteurs et de payer aux chauffeurs et convoyeurs la prime convenue, selon la catégorie des véhicules poids lourds.

Sourds aux revendications
            Les propriétaires des véhicules poids lourds restent sourds aux revendications de leurs employés consécutives à la grève déclenchée en janvier, puis en avril dernier et qui avaient trouvé un début de solutions obtenues avec le ministre du Travail et Prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo.
            En décidant de surseoir à leur grève, les conducteurs et convoyeurs peuvent-ils, cette fois-ci, espérer obtenir gain de cause à leurs revendications ? La pression du gouvernement peut-elle contraindre les propriétaires réfractaires à satisfaire aux revendications de leurs employés ?
            Le représentant du syndicat Force ouvrière congolaise (Forc), André Tshikoji, reste optimiste quant à la suite de ce bras de fer qui n’a fait trop durer en raison de l’entêtement des employeurs. Il espère que cette pression du gouvernement va permettre « de faire bouger les choses » qui restent lettre morte voici bientôt une année.

« Mettre de l’ordre dans le secteur »
            «Il est tout à fait anormal qu’une prime proposée au chauffeur soit considérée comme frais de mission. On lui donne la moitié de sa prime au départ d’une mission et il doit, avec ça, se loger, manger, etc. C’est un non-sens ! Nous croyons qu’avec [les négociations] qui se déroulent maintenant, nous allons mettre totalement de l’ordre dans le secteur», a-t-il déclaré, selon radiookapi.net.
            Selon le ministre du Travail et Prévoyance sociale cité par la même source, une vignette sera également délivrée pour les véhicules poids lourds dont les patrons sont en ordre, tout en promettant des sanctions aux récalcitrants. «La grève est suspendue jusqu’à nouvel ordre, le temps pour nous de sanctionner tous ceux qui ne se seraient pas mis en ordre, conformément au protocole [d’accord entre routiers et leurs employeurs] », a indiqué Modeste Bahati.
            La grève des transporteurs routiers devait commencer le lundi dernier. Mais ceux-ci en avaient repoussé le début à mercredi 11 décembre, question de respecter le deuil national décrété par le gouvernement en hommage à Nelson Mandela, ancien premier président de l’Afrique du Sud postapartheid.
            Les conducteurs et convoyeurs des poids lourds ont décidé de déclencher ce mouvement de grève pour exiger le respect, par les employeurs, de l’accord conclu en janvier dernier sous l’égide du Gouvernement à la suite d’une grève observée par les chauffeurs pendant plusieurs jours.
            Cet accord faisait passer le salaire minimum des transporteurs de 50 000 à 300 000 FC (soit d’environ 50 à 300 $US). Celui des convoyeurs devait passer de 22 500 à 150 000 FC (soit 25 à 166 $ US).

Première grève en janvier 2013
            En janvier 2013, les chauffeurs et convoyeurs justifient avaient déclenché une longue grève qui avaient paralysé les activités économiques du pays pendant deux semaines.
            Pour mettre fin à cette première grève, les transporteurs avaient accepté de payer 300 000 francs congolais (326 dollars américains) de salaire au camionneur et 150 000 FC (163 dollars américains) au convoyeur. Les primes de mission étaient fixées à 50 dollars américains pour le premier et 25 dollars pour le second.
            Et au mois d’avril, les transporteurs routiers des véhicules poids lourds opérant sur la route Matadi- Kinshasa avaient déclenché une autre grève d’une durée illimitée.  En cause, le non-respect, par leurs employeurs, de l’accord signé par les deux parties en janvier dernier, accordant au conducteur un salaire de 300 000 francs congolais (326 dollars américains).
            Les ministres des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba wa Ngongo et de l’Emploi et Prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo, avaient indiqué, dans un communiqué publié le samedi 6 avril, que seuls quatre de vingt-quatre transporteurs routiers, à savoir : Passe Partout, Socitrans, Sotraco et Trans Mvuki appliquaient le nouveau traitement salarial des camionneurs de poids lourds et de leurs convoyeurs fixé en janvier. 
            Justin Kalumba wa Ngongo et Modeste Bahati Lukwebo avaient lancé aux vingt sociétés de transport récalcitrantes un ultimatum de sept jours « pour respecter cet engagement librement souscrit », en les menaçant de retirer leur autorisation d’exploitation.
            Reste à savoir si aujourd’hui les 20 transporteurs récalcitrants de l’époque ne figurent plus sur la liste des sociétés réfractaires à l’application du nouveau traitement salarial ainsi décidé de commun accord. Il s’agit de Afritrans, Agence de consulting et d’assistance, FC Congo, Fretin Consulting, Getragri, Italco, Ken Logistic, Malta Forrest, Matfil, NRJ, SAT, Sep Congo, Sococid, Sodeic, TRC, Tic Ledya, Trans Benz, Trans Gazelle, Trans-Congo, Transmac,
Kléber Kungu

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