Secteur du transport routiers
Les conducteurs des poids lourds reportent à plus tard leur grève
Décidément, le spectre de la grève des transporteurs
routiers de la route Kinshasa-Matadi-Boma guette toujours le secteur des
transports. D’autant plus que les propriétaires des véhicules poids lourds
n’ont rien compris des revendications d’il y a 8 mois des conducteurs et
convoyeurs de leurs véhicules. Heureusement que ceux-ci ont mis de l’eau dans
leur vin en décidant de surseoir à leur grève, qui devait débuter mercredi 11
décembre. Ce n’est qu’une partie remise, car les employeurs ont cinq jours pour
satisfaire aux revendications de ces travailleurs.
Au cours
d’une réunion avec le ministre du Travail, Bahati Lukwebo, les conducteurs et
convoyeurs des véhicules poids lourds ont pris des mesures pour contraindre les
propriétaires des véhicules poids lourds au respect de l’accord qu’ils avaient
signé avec leurs employés en janvier dernier. Les employeurs de ce secteur sont
notamment sommés de s’affilier à une organisation professionnelle des
transporteurs et de payer aux chauffeurs et convoyeurs la prime convenue, selon
la catégorie des véhicules poids lourds.
Sourds aux
revendications
Les
propriétaires des véhicules poids lourds restent sourds aux revendications de
leurs employés consécutives à la grève déclenchée en janvier, puis en avril
dernier et qui avaient trouvé un début de solutions obtenues avec le ministre
du Travail et Prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo.
En décidant
de surseoir à leur grève, les conducteurs et convoyeurs peuvent-ils, cette
fois-ci, espérer obtenir gain de cause à leurs revendications ? La
pression du gouvernement peut-elle contraindre les propriétaires réfractaires à
satisfaire aux revendications de leurs employés ?
Le représentant
du syndicat Force ouvrière congolaise (Forc), André Tshikoji, reste optimiste
quant à la suite de ce bras de fer qui n’a fait trop durer en raison de
l’entêtement des employeurs. Il espère que cette pression du gouvernement va
permettre « de faire bouger les choses » qui restent lettre morte voici bientôt
une année.
« Mettre de
l’ordre dans le secteur »
«Il est
tout à fait anormal qu’une prime proposée au chauffeur soit considérée comme
frais de mission. On lui donne la moitié de sa prime au départ d’une mission et
il doit, avec ça, se loger, manger, etc. C’est un non-sens ! Nous croyons
qu’avec [les négociations] qui se déroulent maintenant, nous allons mettre
totalement de l’ordre dans le secteur», a-t-il déclaré, selon
radiookapi.net.
Selon
le ministre du Travail et Prévoyance sociale cité par la même source, une
vignette sera également délivrée pour les véhicules poids lourds dont les
patrons sont en ordre, tout en promettant des sanctions aux récalcitrants. «La
grève est suspendue jusqu’à nouvel ordre, le temps pour nous de sanctionner
tous ceux qui ne se seraient pas mis en ordre, conformément au protocole
[d’accord entre routiers et leurs employeurs] », a indiqué Modeste Bahati.
La
grève des transporteurs routiers devait commencer le lundi dernier. Mais ceux-ci
en avaient repoussé le début à mercredi 11 décembre, question de respecter le
deuil national décrété par le gouvernement en hommage à Nelson Mandela, ancien
premier président de l’Afrique du Sud postapartheid.
Les
conducteurs et convoyeurs des poids lourds ont décidé de déclencher ce
mouvement de grève pour exiger le respect, par les employeurs, de l’accord
conclu en janvier dernier sous l’égide du Gouvernement à la suite d’une grève
observée par les chauffeurs pendant plusieurs jours.
Cet
accord faisait passer le salaire minimum des transporteurs de 50 000 à 300 000
FC (soit d’environ 50 à 300 $US). Celui des convoyeurs devait passer de 22 500
à 150 000 FC (soit 25 à 166 $ US).
Première grève en janvier 2013
En
janvier 2013, les chauffeurs et convoyeurs justifient avaient déclenché une
longue grève qui avaient paralysé les activités économiques du pays pendant
deux semaines.
Pour
mettre fin à cette
première grève, les transporteurs avaient accepté de payer 300 000 francs
congolais (326 dollars américains) de salaire au camionneur et 150 000 FC (163
dollars américains) au convoyeur. Les primes de mission étaient fixées à 50
dollars américains pour le premier et 25 dollars pour le second.
Et
au mois d’avril, les transporteurs routiers des véhicules poids lourds opérant
sur la route Matadi- Kinshasa avaient déclenché une autre grève d’une durée
illimitée. En cause, le non-respect, par
leurs employeurs, de l’accord signé par les deux parties en janvier dernier,
accordant au conducteur un salaire de 300 000 francs congolais (326 dollars
américains).
Les
ministres des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba wa Ngongo et
de l’Emploi et Prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo, avaient indiqué,
dans un communiqué publié le samedi 6 avril, que seuls quatre de vingt-quatre
transporteurs routiers, à savoir : Passe Partout, Socitrans, Sotraco et
Trans Mvuki appliquaient le nouveau traitement salarial des camionneurs de
poids lourds et de leurs convoyeurs fixé en janvier.
Justin
Kalumba wa Ngongo et Modeste Bahati Lukwebo avaient lancé aux vingt sociétés de
transport récalcitrantes un ultimatum de sept jours « pour respecter cet
engagement librement souscrit », en les menaçant de retirer leur autorisation
d’exploitation.
Reste
à savoir si aujourd’hui les 20 transporteurs récalcitrants de l’époque ne
figurent plus sur la liste des sociétés réfractaires à l’application du nouveau
traitement salarial ainsi décidé de commun accord. Il s’agit de Afritrans,
Agence de consulting et d’assistance, FC Congo, Fretin Consulting, Getragri,
Italco, Ken Logistic, Malta Forrest, Matfil, NRJ, SAT, Sep Congo, Sococid,
Sodeic, TRC, Tic Ledya, Trans Benz, Trans Gazelle, Trans-Congo, Transmac,
Kléber Kungu
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