mardi 3 décembre 2013

Le pasteur de l’Eglise rassure les autres fidèles de son retour



Une fidèle meurt noyée depuis près d’un mois dans une rivière à Lutendele

Le pasteur de l’Eglise rassure les autres fidèles de son retour

            Prise de transe, une fidèle d’une Eglise de réveil, se noie et disparaît dans une rivière. Nous sommes un certain 10 novembre 2013. « Que personne ne se trouble, elle va revenir », calme le pasteur tous les fidèles l’ayant accompagné en retraite. Y compris le mari de cette femme, mère de 7 enfants.
            Cette rocambolesque histoire, que l’on a l’habitude de vivre dans des films, se passe à Lutendele, dans la commune de Mont-Ngafula.
            Revenus de la retraite d’on ne sait combien de jours, tous les fidèles, le mari de l’infortunée y compris, ont une interdiction formelle de « Papa » - ainsi sont appelés affectueusement les pasteurs responsables de ces Eglises – de ne rien dire à qui que ce soit.
            Et le temps passe. Inexorablement. Et les activités de l’Eglise continuent comme si de rien n’était. Entre temps, le gourou de l’Eglise, tout rassuré et rassurant, ne cesse de répéter le même message aux fidèles de son Eglise : « Le moment venu, la femme noyée va revenir… »
            Tout aveuglé et envoûté, comme d’ailleurs la majorité de l’Eglise, le mari de la noyée croit fermement aux assurances de « Papa ».         
            Et le temps continue de passer. Sans émouvoir ni inquiéter le mari. Qui ne se pose aucune question de savoir sous quelle forme son épouse va revenir à la vie. En effet, la réalité est que la fidèle noyée est décédée. Sans doute sacrifiée par son gourou de pasteur.
            Du côté de l’Eglise, les activités ne connaissent aucun répit. Les cultes ponctués de prédications, d’offrandes et de dîmes, les jeûnes, les prières… se déroulent normalement sous la direction de « papa », rassuré d’avoir réussi son coup diabolique.
            Trois semaines viennent de s’écouler depuis que la mère de sept enfants a disparu. Jusqu’au dimanche le 1er décembre. Ce jour-là, impassible, calme, « Papa » est en train de prêcher comme d’habitude, sans inquiétude lorsque des éléments de la police viennent l’appréhender.
            Comment a-t-elle eu vent de cette histoire rocambolesque que les fidèles de l’Eglise, à leur tête, le mari de la disparue, sont parvenus à cacher durant près de un mois ?
            C’est le mari de la victime qui crache le morceau qu’il n’a pas pu garder plus longtemps. En effet, convaincu que son épouse ne reviendrait plus et que lui-même est victime de sa naïveté, se met à pleurer à chaudes larmes. Ce qui va attirer les voisins qui viennent aux nouvelles.
            « Je pleure ma femme qui s’est noyée depuis plus de trois semaines quand nous étions en retraite à Lutendele avec le pasteur… », pleurniche le mari. Et lorsque les voisins lui demandent pourquoi avoir attendu si longtemps avant de pleurer, le naïf rétorque que « Papa » leur avait interdit de dire quoi que ce soit sur ce problème, car, nous avait-il rassuré que sa femme allait revenir .
            Devant une telle réalité cruelle, les voisins refusent de tomber dans les filets du gourou. Ils vont alerter la police qui arrête le pasteur.
            « Ne vous en faites pas, la femme va revenir », ne cesse de répéter, imperturbable le gourou auprès des policiers.
            Cette histoire incroyable révèle la manière dont certaines Eglises, particulièrement celles dites de réveil, sont gérées par des responsables qui n’ont de pasteur que le nom.
            Profitant de la naïveté de la plupart des fidèles, qui prennent les dires et le faire de leurs pasteurs pour de l’argent comptant, n’hésitent pas à croire à tout ce que ces gourous disent et font.
            Un peu de réflexion sur le comportement du mari de la défunte et de l’ensemble des fidèles devant cette histoire, on arrivera vite à comprendre que la foi qui anime les fidèles de ces Eglises à majorité féminine est fort étonnante.
Kléber Kungu


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