Une
fidèle meurt noyée depuis près d’un mois dans une rivière à Lutendele
Le pasteur de l’Eglise rassure les autres fidèles de son retour
Prise de transe, une fidèle d’une
Eglise de réveil, se noie et disparaît dans une rivière. Nous sommes un certain
10 novembre 2013. « Que personne ne
se trouble, elle va revenir », calme le pasteur tous les fidèles
l’ayant accompagné en retraite. Y compris le mari de cette femme, mère de 7
enfants.
Cette rocambolesque histoire, que
l’on a l’habitude de vivre dans des films, se passe à Lutendele, dans la
commune de Mont-Ngafula.
Revenus de la retraite d’on ne sait
combien de jours, tous les fidèles, le mari de l’infortunée y compris, ont une
interdiction formelle de « Papa » - ainsi sont appelés
affectueusement les pasteurs responsables de ces Eglises – de ne rien dire à
qui que ce soit.
Et le temps passe. Inexorablement.
Et les activités de l’Eglise continuent comme si de rien n’était. Entre temps,
le gourou de l’Eglise, tout rassuré et rassurant, ne cesse de répéter le même
message aux fidèles de son Eglise : « Le moment venu, la femme noyée va revenir… »
Tout aveuglé et envoûté, comme
d’ailleurs la majorité de l’Eglise, le mari de la noyée croit fermement aux
assurances de « Papa ».
Et le temps continue de passer. Sans
émouvoir ni inquiéter le mari. Qui ne se pose aucune question de savoir sous
quelle forme son épouse va revenir à la vie. En effet, la réalité est que la
fidèle noyée est décédée. Sans doute sacrifiée par son gourou de pasteur.
Du côté de l’Eglise, les activités
ne connaissent aucun répit. Les cultes ponctués de prédications, d’offrandes et
de dîmes, les jeûnes, les prières… se déroulent normalement sous la direction
de « papa », rassuré d’avoir réussi son coup diabolique.
Trois semaines viennent de s’écouler
depuis que la mère de sept enfants a disparu. Jusqu’au dimanche le 1er
décembre. Ce jour-là, impassible, calme, « Papa » est en train de
prêcher comme d’habitude, sans inquiétude lorsque des éléments de la police
viennent l’appréhender.
Comment a-t-elle eu vent de cette
histoire rocambolesque que les fidèles de l’Eglise, à leur tête, le mari de la
disparue, sont parvenus à cacher durant près de un mois ?
C’est le mari de la victime qui
crache le morceau qu’il n’a pas pu garder plus longtemps. En effet, convaincu
que son épouse ne reviendrait plus et que lui-même est victime de sa naïveté,
se met à pleurer à chaudes larmes. Ce qui va attirer les voisins qui viennent
aux nouvelles.
« Je pleure ma femme qui s’est
noyée depuis plus de trois semaines quand nous étions en retraite à Lutendele
avec le pasteur… », pleurniche le mari. Et lorsque les voisins lui
demandent pourquoi avoir attendu si longtemps avant de pleurer, le naïf
rétorque que « Papa » leur avait interdit de dire quoi que ce soit
sur ce problème, car, nous avait-il rassuré que sa femme allait revenir .
Devant une telle réalité cruelle,
les voisins refusent de tomber dans les filets du gourou. Ils vont alerter la
police qui arrête le pasteur.
« Ne vous en faites pas, la
femme va revenir », ne cesse de répéter, imperturbable le gourou auprès
des policiers.
Cette histoire incroyable révèle la
manière dont certaines Eglises, particulièrement celles dites de réveil, sont
gérées par des responsables qui n’ont de pasteur que le nom.
Profitant de la naïveté de la
plupart des fidèles, qui prennent les dires et le faire de leurs pasteurs pour
de l’argent comptant, n’hésitent pas à croire à tout ce que ces gourous disent
et font.
Un peu de réflexion sur le
comportement du mari de la défunte et de l’ensemble des fidèles devant cette
histoire, on arrivera vite à comprendre que la foi qui anime les fidèles de ces
Eglises à majorité féminine est fort étonnante.
Kléber Kungu
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