Assassinat d'une vingtaine de personnes à Beni/Nord-Kivu
Didier Reynders se dit «profondément choqué»
Alors que quatre
autres personnes viennent d’être tuées à Beni en début de cette semaine
La
découverte d’une vingtaine de corps sans vie dans les villages de Musuku, et
Mwenda, collectivité de Rwenzori, territoire de Beni dans la province du
Nord-Kivu ne cesse d’émouvoir les consciences de la communauté internationale.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est dit « profondément
choqué » d’apprendre la découverte de ces corps sans vie. ELa réaction du
patron de la diplomatie belge intervient quelques heures après celle de la Monusco, par la voix de
son numéro un, Martin Kobler, qui a dénoncé ce massacre pour lequel il appelle
à une enquête immédiate pour que le crime odieux ne reste pas impuni.
Selon un
communiqué rendu public par le chef de la diplomatie belge, les premiers
éléments d’information attestent que les victimes, essentiellement des femmes
et des enfants dont le plus jeune n’avait que quelques mois, ont été
assassinées dans des circonstances d’une violence et d’une barbarie inouïes.
Certaines victimes ont été violées, parfois décapitées et même démembrées.
Face à des
actes « aussi sordides et
révoltants » et des violations aussi graves des droits de
l’homme, Didier Reynders, cité par l’agence Belga, a demandé aux autorités
congolaises ainsi qu’à la
Monusco de renforcer leur présence dans la région afin
d’assurer au mieux la protection de la population civile.
Comme Martin
Kobler, Didier Reynders appelle les autorités congolaises à mettre tout en
œuvre pour élucider ce massacre. Le chef de la diplomatie belge « espère en outre que les autorités congolaises
mettront tout en œuvre pour identifier le plus rapidement les auteurs de ces
atrocités et s’assurer qu’ils répondent de leurs actes ».
Didier
Reynders estiment que des événements de ce genre rappellent l’urgence qu’il y a
de poursuivre les efforts de mise en
œuvre des engagements pris dans l’accord-cadre d’Addis Abeba, signé en février
dernier par onze pays de la région des Grands Lacs pour tenter de pacifier la
partie orientale de la RDC,
« afin de mettre définitivement un
terme à ces actes de violence et rétablir paix, stabilité et
développement ».
Au moins 21
personnes, dont des enfants, ont été tuées, et certains corps mutilés, dans une
attaque d’une « extrême
brutalité » dans les villages de Musuku, et Mwenda, dans le
secteur de Ruwenzori, dans la province du Nord-Kivu. Cette attaque meurtrière
survenue le week-end dernier a été attribuée aux rebelles ougandais des Forces
démocratiques alliées-Armée de libération de l’Ouganda (ADF-Nalu) encore très
actifs dans cette région, en dépit de nombreux appels à la reddition que le
gouvernement congolais ne cesse de lancer aux nombreux groupes armés qui y
pullulent et qui continuent de semer mort et désolation au sein de la
population civile.
Quatre autres personnes tuées Beni
Comme si le drame du week-end
dernier ne suffit pas, quatre autres personnes viennent d’être tuées à Beni. Il
s’agit de deux militaires congolais et deux civils qui ont été tués lundi 16 et
mardi 17 décembre sur l’axe Mwenda-Kikingi-Kamango, dans le secteur de
Rwenzori, à l’Est de Beni. Pour l’administrateur
de territoire, Amisi Kalonda, cet assassinat porte la signature de mêmes rebelles
ougandais des ADF/Nalu.
Un
militaire et un motard ont été exécutés dans une embuscade tendue lundi 16
décembre par les rebelles des ADF/Nalu, avant que, dans la même journée, un
officier du 801e régiment de Mwenda n’échappe de justesse à une
embuscade des mêmes assaillants.
Mardi 17
décembre, un autre soldat des FARDC qui revenait d’une mission de service, dans
le secteur de Mutwanga pour Kikingi a aussi été tué avec la personne qui le
transportait à moto. Celle-ci a été brûlée.
Pour éviter
d’autres cas de meurtres, l’administrateur de Ruwenzori, Amisi Kalonda,
dissuade les populations d’emprunter l’axe Mwenda-Kikingi, en attendant que les
militaires des FARDC lancent des opérations militaires contre ces rebelles. Il
demande ainsi aux FARDC de le faire dans le meilleur délai.
Comme pour
répondre à l’appel de l’administrateur du territoire de Ruwenzori, le
porte-parole militaire des FARDC au Nord-Kivu a annoncé les opérations
militaires contre les ADF/NALU pour « bientôt ».
De son
côté, la Monusco,
apprend-on, a promis l’envoi des Casques bleus pour appuyer les FARDC et la
police dans ce territoire.
«Il est
très important que ces criminels
répondent des actes qu’ils ont commis contre des populations
civiles. Pour la mémoire des Congolais, il est important que nous menions des
actions contre ces gens là pour faire respecter au moins la dignité humaine», a expliqué le général
Dos Santos Cruz, le commandant des forces militaires de la Monusco.
Huit corps
décapités avaient d’abord été découverts vendredi dernier, puis cinq
autres le lendemain, dans les extrémités de Musuku et Biangolo, deux villages
du groupement de Kyavikere, dans le territoire de Beni.
Ces
massacres à répétition ne peuvent être interprétés autrement qu’un défi que les
rebelles ougandais des ADF-Nalu lancent aux FARDC. A elles de le relever !
Le plus tôt serait le mieux.
Kléber Kungu
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