Insécurité persistante au Nord-Kivu
Jusqu’où iront les ADF-Nalu ?
Au Nord-Kivu, province la plus
insécurisée du fait de l’activisme sans cesse des groupes armés qui y
pullulent, les rebelles des Allied Democratic Forces–National Army of Liberation
of Uganda (ADF-Nalu), en
français « Forces démocratiques alliées – Armée nationale de libération de
l’Ouganda », semblent
défier la puissance de feu des Forces armées de la République démocratique
du Congo (FARDC) appuyées par la
Brigade d’intervention de l’Onu et la Monusco.
Ces rebelles à la méoire très courte ont vite oublié ce qui
s’est passé au mois de novembre… Mais jusqu’où iront-ils ? Peuvent-ils
indéfiniment narguer la coalition armée des FARDC-Brigade d’invention de
l’Onu-Monusco ? En ont-ils les moyens ? Vingt et une personnes
viennent d’être brutalement assassinées à Beni par ces ADF-Nalu. Une attaque d’une
extrême brutalité, qui semble accréditer cette thèse.
De sources de la mission onusienne en RDC, nous apprenons qu’au
moins 21 personnes ont été sauvagement assassinées par les combattants des
ADF-Nalu corps dans les villages de Musuku, et Mwenda, collectivité de
Rwenzori, territoire de Béni dans la province du Nord-Kivu. Les victimes, dont
des femmes et des enfants - dont le plus jeune serait âgé de quelques mois
seulement - auraient été tués avec une extrême brutalité, pour la plupart par
arme blanche, le 13 et 14 décembre 2013. Trois filles mineures auraient été
violées par les assaillants avant d’être décapitées.
Insuccès des appels à la reddition
Tout porte à croire que les nombreux appels à
la reddition des FARDC, de la
Monusco et surtout ceux de chef de l’Etat Joseph Kabila en
fin novembre adressés aux groupes armés n’ont pas porté ou n’ont pas encore
atteint les oreilles de ces rebelles ougandais qui avaient pris goût d’opérer
en territoire congolais.
Depuis plusieurs années, les
ADF-Nalu se sont mis à terroriser des dizaines de milliers de civils dans la
région de Beni, dans le Nord-Kivu, l’un des groupes armés, selon la société
civile de cette partie du pays, les plus secrets et le plus redoutés en RDC.
Un groupe
qui se singularise par un mode opératoire particulier : le kidnapping des
femmes, des jeunes, parfois des familles entières. Malheur à ceux qui
s’aventurent à de mauvais endroits et au mauvais moment. Des jeunes recrutés de
force sont destinés à gonfler les rangs des rebelles ou travailler dans des
champs.
Dans leurs
exactions, les ADF-Nalu interdisent aux civils de se rendre aux champs
craignant que des militaires déguisés en civils, se trouvant dans les champs,
ne puissent les attaquer. Voilà pourquoi ils n’hésitent pas à enlever toute
personne, surtout les hommes, qu’ils rencontrent dans un champ, ayant aussi
peur que leurs positions ne soient révélées.
On rapporte
que les cas d’enlèvements ont atteint les 660 en trois en trois ans, de 2010 à
2013.
Objectif :
renverser Museveni
Selon
un des enfants enlevés à l’âge de 19 ans et qui a passé 6 ans parmi les
ADF-Nalu, cette rébellion est un mouvement très organisé, dont l’objectif
principal est le renversement de Yoweri Museveni, où la religion occupe une
place prépondérante. Aussitôt au sein de cette rébellion, la recrue est vite
envoyée à l’école
coranique où on vous enseigne l’islam. Tout ADF-Nalu doit être musulman.
On accède au grade
qu’en étant pratiquant. Les combattants y passent des journées harassantes au
travail des champs, à l’entraînement physique, aux prières. Gare à ceux qui
tentent de s’enfuir sans succès. Car, une fois rattrapés, ils sont exécutés
publiquement sans autre forme de procès. Question d’effrayer les autres qui
seraient tentés par la fuite.
On rapporte que ce
sont les femmes qui ont la cruelle charge de couper les têtes des fuyards. Les
femmes accompagnent souvent les nouveaux aux champs. Gare également à ceux qui
ne résistent pas aux charmes des femmes. Ce sont des coups de fouet qui
récompensent de tels actes.
Un contre la coalition
des armées congolaises et ougandaises
Jusqu’où peuvent
aller ces rebelles ougandais dans leur folie insensée, dans un environnement de
plus en plus serré où plusieurs forces armées se livrent à la lutte sans merci
contre les groupes armés ?
Outre
l’armée ougandaise qui traque ces rebelles, l’armée congolaise appuyée par la Brigade d’intervention de
l’Onu et les Casques bleus de la
Monusco se livrent à une traque sans merci des voyous
ougandais dont le sort est désormais scellé.
La
psychose de la traque qui les hante est telle que les combattants des ADF-Nalu
sont devenus très agressifs avec un radicalisme à outrance, selon cet
ex-combattant des ADF-Nalu.
Aux
abois les ADF-Nalu ne cachent pas leur désarroi devant la menace d’encerclement
qui pèse sur eux. Ils sont de plus en plus méchants envers les populations
civiles étant au courant de l’existence de la coopération militaire entre les
armées congolaise et ougandaise dans la traque contre eux.
Selon
le témoignage de cet ancien combattant ADF-Nalu cité par RFI, ces rebelles
n’hésitent pas à défier Kinshasa. Ils déclarent que si Mobutu n’est pas arrivé
à les anéantir, est-ce Kabila y parviendra ?
Voilà
un défi que Kinshasa doit à tout prix relever pour montrer à ces voyous qu’il
ya autres temps et autres mœurs !
Cette
situation est à n’en point douter à l’avantage des FARDC et leurs alliés
militaires ou armés. L’effet bouleversant et de surprise de leur victoire
éclatante contre la rébellion pro rwandaise défaite comme un conglomérat des
petits bandits urbains doit être mis à profit pour lancer une offensive de
grande envergure contre ces rebelles qui continuent à semer la mort au sein de
la population congolaise qui n’a rien avoir avec les revendications politiques
de ces rebelles contre le pouvoir de Kampala.
Comment
doivent vivre les populations de la ville de Beni frontalière à l’Ouganda qui
n’ont pour activités principales que les champs mais qui tournent au ralenti en
raison de la présence des ADF-Nalu ? Pour combien de temps encore le sang
des Congolais, de cette partie de la
RDC en particulier, doit-il continuer à couler ? Pendant
combien de décennies les populations de Beni doivent –elles continuer à faire
les frais de la folie meurtrière des rebelles d’un pays voisin ?
En attendant et entre temps, il y a
lieu de tirer au clair l’assassinat de ces 21 personnes. Le gouvernement
congolais a le devoir d’initier une enquête dans les plus brefs délais pour
faire toute la lumière sur ces violations graves des droits de l’homme. Et
comme l’a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC,
et chef de la Mission
des Nations Unies en RDC (Monusco), Martin Kobler, « Ces
atrocités ne resteront pas impunies, les auteurs ne connaitront pas de répit
tant qu’ils n’auront pas répondu de leurs actes devant la justice ».
Aux FARDC de montrer
que les ADF-Nalu ne sont rien face à d’autres forces négatives qu’elles ont eu
à anéantir dans un passé tout récent. Des signes montrent que les jours des
ADF-Nalu sont comptés.
Kléber
Kungu
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