Lutte
contre les violences liées au genre en RDC
Kinshasa, l’UE, l’Unicef, GTZ, la FAO s’unissent pour lutter contre ce fléau
Le gouvernement congolais, l’Union
européenne, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), l’Organisation
des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Coopération allemande
(GIZ) se liguent pour contrer les violences basées au genre en République
démocratique du Congo (RDC). Cette lutte sera appuyée par l’initiative lancée
par l’Union européenne d’une valeur de 25 millions d’euros (35 millions de
dollars américains) qui s’étendra sur quatre ans.
Préoccupée
par la persistance des violences basées sur le genre en République démocratique
du Congo (RDC), l’Union européenne (UE) vient de lancer le 1er avril
une initiative innovante pour lutter contre ce fléau. D'une valeur de 25
millions d'euros, soit environ 35 millions de dollars américains, cette
initiative s'étendra sur quatre ans. Elle sera mise en œuvre en partenariat
avec le Gouvernement de la RDC,
par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), l’Organisation des
Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Coopération allemande
(GIZ), selon un communiqué conjoint rendu public lundi 1er avril.
Selon
le document dont L’Observateur a obtenu copie, ce programme vise à augmenter
les taux d’accès et de maintien à l’école pour au moins 70% des enfants dans
les provinces de Kinshasa et du Bandundu. Ce programme devrait ainsi s’attaquer
contre les racines du problème et d'encourager une nouvelle perception du rôle
des femmes et des hommes au sein d'une société congolaise plus harmonieuse et
plus prospère, et d'ainsi lutter plus efficacement contre les violences basées
sur le genre.
Le
programme espère tirer le maximum d’efficacité et de durabilité dans les
actions à lancer en impliquant les femmes et les hommes en tant que vecteurs du
changement. En plus, il vise entre autres à modifier les comportements et
rendre l'éducation plus égalitaire entre filles et garçons, favoriser l’autonomisation
des femmes, renforcer les capacités des acteurs de l'Etat et de la société
civile dans ce domaine et améliorer le fonctionnement de la police et de la
justice.
Trois provinces
ciblées pour le moment
Dans un
premier temps, précise le document, le programme ne concernera que trois
cibles : la ville de Kinshasa, la province de Bandundu et partiellement la
province du Maniema. Cette initiative pourra, à l'avenir, être étendue sur
l’ensemble du territoire congolais. En effet, dans le cadre de la prévention de
toutes les formes de violences liées au genre, le gouvernement a instauré une
culture de tolérance zéro en RDC et s’attèle à lutter contre l’impunité.
La ministre
du Genre, Famille et Enfant a reconnu que « ce programme marque un nouvel
élan dans la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre en
appuyant la prévention à travers la stratégie de communication pour le
changement de comportement social et l’amélioration de la qualité de la réponse
donnée aux survivants et survivantes des VBG, et en renforçant également le
pouvoir économique des femmes et des hommes».
De son
côté, en se félicitant du lancement de cette nouvelle initiative, Jean-Michel
Dumond, ambassadeur de l'Union européenne en RDC a déclaré que ce programme
témoignait la volonté de son pays d’appuyer la RDC pour une meilleure égalité entre hommes et
femmes : « Le lancement de ce programme témoigne de notre volonté d’apporter
cet appui à la République
démocratique du Congo en vue d'une meilleure égalité entre les hommes et les
femmes. Nous appuyons le Gouvernement de la République démocratique
du Congo pour que son engagement dans la tolérance zéro se traduise en une
réalité palpable sur terrain. Aussi, l'Union européenne est déterminée à ce que
la croissance et le développement durable en RDC bénéficie de la participation
active et décidée des femmes », a souligné.
« La volonté
d’initier des comportements valorisants… »
À
l’occasion du lancement, Madame Sylvie Fouet, Représentante Adjointe de l’Unicef
en RDC a déclaré : « Ce programme traduit la volonté d’initier des
comportements valorisants au sein des familles et des communautés. Chacun peut
contribuer à une évolution positive de la relation entre filles et garçons,
femmes et hommes, à commencer par le respect mutuel, dès le plus jeune âge. Il
est crucial d’adopter une approche intégrée face aux violences basées sur le
genre et d’accorder une attention particulière aux enfants, sur qui reposera
l’équilibre des relations hommes-femmes de demain ».
Le
directeur de la GIZ,
pour sa part, a souligné l’importance de la concrétisation d’une stratégie. «Une
stratégie ne peut être efficace que si elle n’existe pas simplement sur le
papier, mais guide réellement l’action des collaboratrices et collaborateurs.
Une communication à l’échelle de tous les partenaires et une manière franche et
directe d’aborder ce sujet difficile, sont des conditions essentielles pour
faire vivre cette une stratégie, pour éradiquer les violences basés sur le
genre et pour promouvoir des comportements valorisants entre les différents
sexes », a-t-il fait remarquer.
En
RDC, l’égalité des sexes reste garantie par des textes légaux, quoique leur
pratique sur le terrain ne suit pas. En 2013, plusieurs milliers de survivants
de violences sexuelles ou basées sur le genre, y compris des enfants, ont
bénéficié d’une aide. A l’Est du pays particulièrement, ils ont eu accès aux
soins médicaux et à l’accompagnement psychosocial et socio-économique en vue de
leur réintégration dans la société.
Les
différents partenaires ont développé des mécanismes et systèmes de protection
communautaire pour renforcer les capacités des acteurs sur le terrain et
contribuer à la prévention des violences par la sensibilisation des
communautés. D'autres appuis s'attaquant à l'impunité des auteurs des violences
et à la réparation de victimes complètent l'ensemble d'actions mis en œuvre par
les partenaires pour lutter contre ce fléau.
Kléber Kungu
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